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Renforcer des structures éco-paysagères favorables à la présence de prédateurs vertébrés en déclin

Dans les milieux agricoles périurbains, les activités humaines et les changements d’utilisation des sols sont particulièrement présents et impactants pour la biodiversité locale. Cependant ils sont aussi une opportunité pour certaines espèces de se développer du fait de la diversité des cultures et des écosystèmes.

Une des problématiques principales rencontrées par les agriculteurs du plateau de Saclay, outre les fortes contraintes actuelles de la fragmentation du territoire par l’urbanisation et les moyens de transports associés1, est celle d’une forte abondance de certaines espèces consommatrices des cultures notamment les corvidés et colombidés2.

Ces espèces consommatrices des cultures sont des proies usuelles de prédateurs vertébrés, en diminution. La régulation des espèces consommatrices des cultures par la prédation des vertébrés, non seulement (i) est indispensable au fonctionnement écologique des écosystèmes et (ii) peut grandement contribuer à la protection des cultures et de leurs rendements3. La régulation par la prédation est largement sous-estimé par les différents acteurs travaillant en milieu agricole.

La régulation d'espèces consommatrices des cultures par la prédation des vertébrés est non seulement une fonction écologique indispensable au maintien et au développement de la biodiversité mais également un service écologique largement sous-estimé et sous-utilisé par les différents acteurs travaillant en milieu agricole. Nous proposons dans ce projet de:

  1. étudier la communauté des mammifères mésoprédateurs présents sur le plateau agricole de Saclay afin de
  2. estimer les densités de certaines espèces de mésoprédateurs parmi les plus abondantes telles le renard roux, et
  3. proposer un renforcement de certaines structures éco-paysagères les plus favorables à la présence de ces mésopredateurs.

La méthodologie employée ici est un quadrillage de l’ensemble du plateau de Saclay au moyen de pièges photographiques et d’utiliser la méthode de Random Encounter Model permettant d’estimer des densités de populations. L’ensemble de la base de données d’images sera hébergé sur un serveur de l’université. L’analyse et la gestion des photos se fera au moyen du logiciel DeepFaune avec les récentes innovations apportée par le deep learning. Les résultats attendus sont des estimations de densités robustes de mésoprédateurs, où les biais d’estimation potentiels seront comparés à l’aide de méthodes statistiques pour obtenir des intervalles de confiances plus resserrés.

Nous produirons une cartographie des éléments structurants du paysage afin de valoriser les structures écopaysagères favorisant les continuités écologiques. Enfin, nous réaliserons une note de synthèse à destination des agriculteurs afin de comparer scientifiquement les différentes techniques et protocoles d’utilisation de drones effaroucheurs servant à limiter la présence des principaux consommateurs de cultures.

Le but ultime de ce projet est de démontrer et de valoriser la nécessité de la présence de chaînes alimentaires fonctionnelles (présence de prédateurs vertébrés) afin de maintenir et développer la biodiversité dans ces agro-écosystèmes garante du service écologique de régulation pouvant limiter les dégâts aux cultures.

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Ce projet (2023-2024) implique:

  • 3 laboratoires de C-BASC et la Graduate school Biosphera: Elsa Bonnaud (ESE) comme porteuse, Adrienne Ressayre (GQE Le Moulon) et Michel Bertrand (Agronomie).
  • 1 laboratoire externe: l'UMR Herbivores/INRAE à Clermont-Ferrand
  • l'association Terre & Cité

Références:

1. Leadley et al. 2023

2.Sausse et al. 2021

3.Garbach et al. 2017, Montoya et al. 2019