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Diversité génétique du blé sur un paysage et résilience de sa production

Le cycle commercial des variétés en France est lié d’une part aux règles d’inscription au catalogue, qui conditionnent l’entrée sur le marché des variétés démontrant un progrès génétique, et d’autre part à l’évaluation post-inscription et à la performance réalisée chez les agriculteurs. Les données relatives au succès commercial des variétés dans les différents secteurs géographiques français sont de plus en plus accessibles (Statistiques FranceAgrimer-Arvalis). Celles produites sur le blé tendre ont fait l’objet d’études dans notre équipe, ce qui a permis de révéler que la diversité de variétés cultivées sur un département n’était que partiellement corrélée à la diversité génétique, du fait d’apparentements entre variétés1. Ces mêmes statistiques, croisées avec des informations sur les résistances variétales à la rouille jaune, ont permis de mettre en évidence des résistances durables2.

Ainsi l’utilisation des données de déploiement des variétés est stratégique pour deux types d’analyses : elle permet de

  • révéler les gènes et traits critiques pour l’adaptation à certaines régions, systèmes de production ou marchés
  • caractériser la diversité génétique (moléculaire et fonctionnelle) déployée sur un paysage, et anticiper la résilience du paysage aux aléas environnementaux (pressions pathogènes).

    L’objectif de la thèse sera ainsi de

    1. décrire la structure génétique d’environ 600 variétés de blé inscrites depuis 1981, grâce aux informations de génotypage disponibles à GDEC;
    2. développer des analyses originales pour relier les performances commerciales de ces variétés à leur composition génétique ;
    3. établir des indicateurs de diversité génétique et fonctionnelle du paysage, et
    4. évaluer leur lien avec la résilience de la production de blé. Ce dernier point sera plus spécifiquement exploré en testant les relations entre diversité du paysage pour des gènes de résistance, et évolution des populations pathogènes grâce à l’expertise de BIOGER sur la question.

    La thèse (2022-2025) est financée par l'école doctorale SEVE de l'Université Paris-Saclay.  Elle implique au moins 2 laboratoires de C-BASC et la GS Biosphera, 2 laboratoires externes à l'université (GDEC, IGEPP) et l'institut technique céréales ARVALIS. L'étudiant Konilo Zio est dirigé par Jérôme Enjalbert (GQE-Le Moulon, INRAE) et encadré par Sophie Bouchet (GDEC, INRAE), Tiphaine Vidal (BIOGER, INRAE) et Timothée Flutre (GQE le Moulon, INRAE).

    Sources: 1 Perronne & Goldringer. 2018    2 Perronne et al. 2017a.