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Les jardins, une opportunité pour la conservation de la biodiversité en milieu périurbain

En France, alors que le développement urbain a considérablement ralenti depuis la fin des années 1960, la proportion de la population vivant dans les zones périurbaines continue d’augmenter, un processus de périurbanisation souvent perçu très négativement. Pourtant, la proportion en général élevée de jardins privés dans ces zones périurbaines leur confère un potentiel important pour la conservation de la biodiversité, à la fois comme refuges possibles pour les espèces sauvages et comme lieux d'interaction entre les urbains et ces espèces.

Le but du projet est d'utiliser une approche interdisciplinaire incluant l'écologie, la sociologie et la géographie pour étudier ce potentiel des jardins périurbains pour la conservation de la biodiversité, avec comme modèles écologique les plantes à fleurs et les pollinisateurs. Les deux principaux objectifs du projet seront (1) de comprendre comment les interactions entre l'environnement écologique et les activités humaines influencent la diversité des plantes et des pollinisateurs dans les jardin privés, afin d'identifier les leviers permettant d'accroître la biodiversité dans ces espaces ; (2) de déterminer quelles pratiques associées aux jardins tendent à accroître le sentiment de connexion à la nature chez les propriétaires de jardins, un levier potentiel pour augmenter le comportement pro-environnemental des urbains.

Pour répondre à ces questions, le projet s’appuiera sur une étude à deux échelles réalisée dans le territoire périu-urbain du plateau de Saclay. A l’échelle communale, une étude sociologique explorera le rôle joué par les politiques publiques locales sur la présence et le profil des jardins péri-urbains, notamment le type d'activités et d'équipements qui y sont autorisés. A l’échelle individuelle, le projet déterminera grâce à des questionnaires et des interviews comment les jardiniers prennent des décisions concernant l'aménagement de leur jardin et leurs pratiques de jardinage. Les jardins eux-mêmes seront caractérisés quantitativement et en détail par analyse de photographies à haute résolution, enrichies de données obtenues à partir d'enquêtes sur place. Puis des inventaires biologiques seront réalisés pour caractériser les communautés des plantes et des pollinisateurs présents dans les jardins.

Ce projet sur 2022-2023 implique des chercheurs rattachés à:

- 2 laboratoires de C-BASC et 2 GS (Biosphera et Sociologie et Science politique): Emmanuelle Baudry (ESE, UPSaclay) et Romain Melot (SADAPT, INRAE) comme porteurs; Carmen Bessa-Gomes (ESE, AgroParisTech) 

- un laboratoire externe à l'Université Paris-Saclay: Ségolène Darly (LADYSS, Université Paris 8).