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Les zones sans route peuvent-elles améliorer l'état de conservation des espèces ?

Les primates (singes...) constituent un groupe très menacé : environ 60 % des espèces sont actuellement menacées d'extinction, et de nombreuses espèces non menacées connaissent un déclin de leur abondance1 . Cet état de conservation désastreux est dû aux pressions croissantes exercées sur les primates et leurs habitats: l'expansion et l'intensification de l'agriculture (par exemple, l'élevage à grande échelle), l'exploitation forestière, le forage de pétrole et de gaz, l'exploitation minière, la construction de barrages etc.

Parmi ces menaces communes, nous trouvons également la construction de nouveaux réseaux routiers, qui sont à la fois une conséquence directe de ces activités mais signifient également un risque accru de perturbations supplémentaires en raison de l'amélioration de l'accès aux habitats.

Étant donné que les aires de répartition des primates se chevauchent largement avec une population humaine importante et en croissance rapide, caractérisée par des niveaux élevés de pauvreté, une attention mondiale est nécessaire pour détecter efficacement la dégradation de l'état de conservation des espèces.  À l'heure actuelle, la liste rouge des espèces menacées de l'UICN joue un rôle central dans la conservation de la biodiversité, mais il s'agit d'un outil qui est par définition réactif, et dont l'insuffisance des ressources peut entraver la mise à jour rapide. Ce processus pourrait bénéficier de modèles de risque d'extinction qui signaleraient les espèces et donneraient la priorité à leur (ré)évaluation2 .

Ce stage de master (4 mois en 2023) porte sur la modélisation statistique du risque d’extinction et vise à examiner si des indicateurs relativement accessibles de l’anthropisation du milieu (=transformation par l'homme) peuvent être mobilisés pour établir des priorités lors de la ré-évaluation du statut de conservation des espèces.

Pour les indicateurs de l’anthropisation du milieu, nous proposons d’examiner:

  • le potentiel de cartographie développée par la Roadless Initiative sur les zones sans routes, ainsi que
  • l’indice d’anthropisation  Human Footprint Index.

Nous avons déjà travaillé au préalable sur les primates et disposons donc d’un jeux de données conséquente pour nos analyses.
 

    Références: (1) Estrada et al., 2017 (2) Cazalis et al., 2022)

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    - Porteuse: Carmen Bessa-Gomes du laboratoire ESE

    - Master concerné: Biodiversité, écologie et évolution

    - Graduate school de l'Université Paris-Saclay concernée: Biosphera

    - Autre laboratoire impliqué: cE3c - Center for Ecology, Evolution and Environmental Changes, Lisbonne, Portugal