CHLOE SZUREWSKY: DE LA DECOUVERTE DE LA RECHERCHE A UNE THESE PROMETTEUSE EN ONCOLOGIE

Chloé a fait ses premiers pas dans le monde de la recherche lors de ses stages pendant son cursus de master en mathématiques, spécialité statistiques et données du vivant. Convaincue de son désir de poursuivre une thèse, elle était néanmoins consciente de l’investissement personnel que cela impliquait. S’engager dans un doctorat requiert un intérêt profond pour le sujet, car la thèse demande un engagement important de plusieurs années. Elle a donc choisi de travailler d'abord, le temps de trouver un sujet de thèse qui la passionne réellement. 

Une fois diplômée, Chloé a alors intégré le CESP au sein de l’équipe Oncostat (oncologie et statistiques) en tant que statisticienne. C’est là qu’elle a découvert un domaine de recherche qui la motive : les essais mono-bras avec un critère de survie en oncologie, principalement pédiatrique.  

Chloé a donc pu prendre le temps de bien définir les contours de la thèse sur ce sujet avec son futur encadrant avant d’effectivement commencer sa recherche dans l’équipe Oncostat.  

Les essais mono-bras (ou single-arm) en oncologie visent à comparer un nouveau traitement par rapport à un groupe contrôle externe lorsque la randomisation des patients n’est pas possible, que ce soit en raison d’un nombre restreint de patients, de la médecine personnalisée ou de considérations éthiques. Avec l’émergence de nouvelles thérapies, notamment l’immunothérapie, l’hypothèse des risques proportionnels (effet relatif du traitement expérimental par rapport au traitement de référence constant au cours du temps) devient inappropriée, ainsi les tests statistiques existants. 

Le premier objectif de sa thèse consiste donc à proposer des alternatives aux tests existants pour les situations de risques non proportionnels (effets diminuant au fil du temps, apparaissant plus tard, ou sur des intervalles de temps). Ensuite l’objectif sera de proposer des designs adaptatifs (par exemple en plusieurs étapes qui permettent de tester plusieurs traitements en même temps) pour des essais mono-bras. 

En résumé, Chloé développe et évalue, à travers des simulations de phase II d’essais cliniques mono-bras, des tests statistiques avant de les valider sur des données réelles d’essais en oncologie. Ces différents tests doivent permettre de déterminer si un traitement expérimental améliore la survie des patients quel que soit son effet relatif par rapport au traitement de référence afin de pouvoir l’emmener à la phase suivante de l’essai clinique, c’est-à-dire proposer le nouveau traitement à un plus grand nombre de patients. Cela nécessite un travail méthodologique essentiel pour identifier le test statistique le plus adapté à la question posée. 
 

Aujourd’hui, Chloé est sur une belle lancée. Elle a participé à plusieurs congrès, prépare son premier article scientifique, et sa thèse bénéficie d'une collaboration internationale enrichissante avec Hong Kong, lui permettant d'explorer de nouvelles pratiques. 

Quant à son avenir après le doctorat, Chloé a encore le temps de réfléchir. Plusieurs voies s'offrent à elle : un post-doc, une expérience à l’international, ou un emploi dans le secteur privé. Une chose est certaine : elle poursuivra sa carrière en recherche, et envisage peut-être, un jour, de passer l’HDR pour encadrer à son tour de jeunes doctorants.