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Journée fil rouge 2015 : "L'évaluation en questions"

Le mardi 6 octobre 2015  à l’université Paris-Sud, Colette Voisin a ouvert la journée « Problématiques de l’évaluation », impulsée par la mission Evaluation des enseignements. Les problématiques de l’évaluation sont centrales pour orienter nos modalités d’action, et rejoignent le cœur de métier de l’activité d’enseignement, l'éclairant et en retour évoluant pour mieux lui correspondre. L’évaluation ouvre à la réflexion pédagogique et invite à l’innovation…

Environ 120 personnes y ont assisté, jeunes enseignants fraîchement diplômés en collège et lycée, et inscrits en Master MEEF à l’université, enseignants, enseignants-chercheurs, conseillers pédagogiques de l’université Paris-Saclay et d’établissements proches telles que Paris III Sorbonne-Nouvelle ou le CNAM.

Trois conférences ont successivement abordé l’évaluation sous différents angles, rappelant les cadres théoriques et l’importance de questionner les modèles, et proposant des applications tout en nourrissant la réflexion méthodologique. Elles ont été données le matin par Pascal DETROZ (Université de Liège), Caroline LADAGE (Université d’Aix- Marseille) puis en début d’après-midi par Jean-Marc BRAIBANT (Université Libre de Louvain). Ensuite un atelier a exploré la notation avec les grilles critériées, animé par Marie-Joëlle Ramage et Isabelle Bournaud, tandis qu’en parallèle, deux communications ont été consacrées à l’évaluation de dispositifs pédagogiques : l’institut Villebon Georges Charpak, IDEFI présenté par Isabelle Demeure et Bénédicte Humbert, et la démarche d’enquêtes articulées au long de l’année à l’IUT d’Orsay, décrite par Hélène Pasquier et Marion Woytasik.

L’humain est-il un bon évaluateur ? demande Pascal Detroz. Cette activité si naturelle, si courante, requiert pourtant des compétences que le terrain ne suffit pas à acquérir. Le terme de « qualité » est ainsi souvent revenu dans la réflexion, pointant la recherche d’amélioration.

L’activité est d’autant plus difficile que l’enseignant est pris entre sa responsabilité vis-à-vis de l’institution, vis-à-vis de sa pratique enseignante, mais aussi de ses affects et du retour en miroir que procure la réussite – ou l’échec – des étudiants.

Pour encourager notre réflexion et notre vigilance, Caroline Ladage nous a montré l’importance de reconnaître les différents modèles que nous utilisons ou pourrions utiliser, ne serait-ce que pour les questionner, et attire notre attention sur un point fondamental : mesurer n’est pas évaluer.

La question des biais liés à l’évaluation a été largement évoquée, aussi bien dans leur cause, leur nature que différents moyens d’y remédier. Jean-Marc Braibant nous a livré nombre de conclusions méthodologiques sur la rédaction et l’exploitation des QCM, un sujet qui fait débat. On ne peut évaluer que du décidable par les QCM…
Le numérique prend une place nouvelle, et agit comme révélateur des modèles et de certitudes, sans pour autant pouvoir se substituer à tout autre outil : si l’on peut questionner les modèles de l’évaluation à partir du numérique, tout autant peut-on questionner le numérique à partir des modèles de l’évaluation.

La réflexion méthodologique est au cœur du projet d’évaluation, avec en amont celle qui porte sur les objectifs et les niveaux attendus, dans une prise en compte des contextes, des parties prenantes et des interactions contextuelles.

Conférences, communications et interventions ont placé l’humain au centre de l’activité d’évaluation, outil au service de la communauté éducative. Pourrait-on arriver à des indicateurs qui prennent en compte le bonheur d’étudier ?