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L'Université Paris-Saclay porteuse et co-porteuse de deux Instituts hospitalo-universitaire

Recherche Article publié le 16 mai 2023 , mis à jour le 30 mai 2023

Annoncée par le Président de la République française dans le cadre du troisième appel à projet du plan France 2030 du Gouvernement, douze Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU) ont été lauréats de l'appel à projet IHU 3 parmi lesquels l’IHU PROMETHEUS et l'IHU PRISM. L'Université Paris-Saclay est porteuse de projet dans le cas de l'IHU PROMETHEUS (aux côtés de l’Université de Versailles Saint- Quentin-en-Yvelines (UVSQ), du CEA et de l’AP-HP) et co-porteuse dans le cas de l'IHU PRISM (Gustave Roussy, Université Paris-Saclay, CentraleSupelec, Inserm et Unicancer).

IHU PROMETHEUS

Ce futur centre mondial intégrant recherche, formation et soins a pour ambition de réduire de moitié, dans les dix ans, la mortalité et les séquelles causées par le sepsis. Le sepsis est la complication la plus grave des infections. Il est caractérisé par une perte du contrôle de l'inflammation, processus physiologique par lequel l’organisme se débarrasse des pathogènes, cette perte de contrôle conduisant à l’atteinte des fonctions vitales. Selon l’OMS, le sepsis touche chaque année 50 millions d’enfants  (principalement de moins d’un an) et d’adultes (à partir de 75 ans) et survient dans la grande majorité des cas à domicile. Il est responsable d’un décès sur quatre dans le monde, et d’handicaps psychiques et moteurs chez un survivant sur deux.

Malgré des décennies d’une recherche abondante, les mécanismes du dérèglement de la réponse de l’hôte aux pathogènes restent mal connus et aucun traitement n’a été trouvé.

L’IHU PROMETHEUS a une triple ambition scientifique. Premièrement : mieux comprendre les interactions entre hôte et pathogènes à l’origine de la progression d’une infection non compliquée vers le sepsis. Cela permettra d’identifier des signatures caractérisant la trajectoire de chaque individu atteint d’une infection (endotype), et sa
réponse à un traitement donné (trait traitable). La constitution d’une cohorte prospective sera un appui majeur pour caractériser ces profils individuels de sepsis.

Deuxièmement : développer, valider et commercialiser une plate-forme de tests rapides (permettant de réaliser en deux heures plus de 200 tests d’endotypes et de traits traitables), ce qui va conduire à la création d’un jumeau numérique d’organes et de systèmes pour aider à décider des schémas thérapeutiques sans délai. La décision rapide, inférieure à six heures après l’apparition des symptômes, est critique pour le succès des traitements.

Troisièmement : développer une médecine personnalisée avec des petites molécules innovantes comme des nanomédicaments, des biothérapies (anticorps monoclonaux et vaccins ciblant les pathogènes et le système immunitaire), et des stratégies modulant les microbiotes.

Les porteurs du projets que sont Djillali Annane, Professeur à l’UVSQ, chef du service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP) et chef de l’équipe LARENES au laboratoire Inflammation et Infection (UVSQ/UPSaclay/Inserm), Olivier Lambotte, professeur d’Immunologie clinique à l’Université Paris-Saclay et Roger Le Grand, directeur de l’IDMIT au CEA fédèrent 60 équipes de recherche en chimie, physique, mathématiques, sciences de l’ingénierie, biologie, médecine, sciences sociales et humaines et économie. Les 275 chercheurs et chercheuses et les 94 médecins cliniciens de cet institut unique de soin-recherche-formation pourront compter sur des partenaires industriels de premier plan, Arkhn, Baxter, Biomérieux, Biothelis, Pfizer, Primadiag, Sphingoteck, Volition. Cet ambitieux projet associe également les patients par l’implication des associations de patients en France (France Sepsis Association) et internationales (European Sepsis Alliance, Global Sepsis Alliance et Sepsis Canada).

IHU PRISM

Ce programme multidisciplinaire trans-tumoral vise à une meilleure compréhension de la biologie du cancer de chaque patient pour réduire la mortalité. L’objectif est d’identifier dès le diagnostic les patients porteurs des cancers les plus agressifs et de caractériser la biologie de leur maladie, afin de leur proposer le traitement le plus approprié dès le début de la prise en charge grâce à une évaluation précise du risque.

Avec la création du Paris-Saclay Cancer Cluster au pied de Gustave Roussy, cette labellisation s’inscrit dans la perspective de créer le plus grand campus d’Europe dédié au cancer. Il réunira les conditions optimales pour explorer des approches diagnostiques, thérapeutiques et préventives prometteuses, transformant au plus vite les découvertes en applications concrètes au bénéfice direct des patients.

Prism développe une approche de recherche translationnelle intégrative et s’appuie sur une méthodologie et des outils innovants : intelligence artificielle, épigénétique, hétérogénéité clonale de la tumeur à travers l’analyse de l’ADN circulant, biologie spatiale et étude du microbiote, notamment. Ce travail de profilage moléculaire exhaustif doit aboutir à la création d’une carte numérique récapitulative de la biologie de chaque patient, et doit permettre d’identifier de nouveaux biomarqueurs et prédicteurs de réponse aux traitements (sensibilité, toxicité aux médicaments).

Biocluster GenoTher

Enfin, l’Université d’Evry est co-fondateur du Biocluster GenoTher avec le Généthon, le Genopole, Yposkesi, l’AP-HP, l’Inserm, Spark, la société de thérapie génique. GenoTher rassemble plus de 30 acteurs de la thérapie génique, dont des institutions académiques et des hôpitaux de premier plan, une douzaine d’entreprises privées et des sociétés de capital-risque engagées, tous situés dans la région Paris-Évry.

Ce biocluster a pour objectif d’établir en France un écosystème de premier plan dédié aux thérapies géniques, dans un contexte où, d'ici 2025, plus de 20 % des nouveaux produits lancés seront des thérapies géniques.