Aller au contenu principal

Giving Tuesday : Roland Cotton, un diplômé bénévole aux Restos du Cœur

Alumni Article publié le 28 novembre 2023 , mis à jour le 23 janvier 2024

Le Giving Tuesday est un mouvement mondial qui encourage la philanthropie et motive tout un chacun à faire une action généreuse sous toutes ses formes. Porté par la Fondation de l'Université Paris-Saclay, le Réseau Alumni a souhaité s'y associer en valorisant un portrait de diplômé engagé pour une cause. Roland Cotton est diplômé de l’IUT de Sceaux, après une carrière d’entrepreneur puis d’enseignant, il est depuis plusieurs années bénévole aux Restos du Cœur. Aujourd’hui il est responsable de l’Observatoire de cette association au service des plus démunis.

 

Quel est votre parcours de formation ?

Je fais partie de la troisième promotion de l’IUT de Sceaux après sa création, je suis diplômé d’un D.U.T du département techniques de commercialisation – marketing. Dès ma jeunesse, je me suis intéressé au commerce notamment grâce à mon père qui était responsable commercial. Ma priorité était de monter une entreprise avec des amis musiciens, mais mon père m’a encouragé à obtenir un diplôme pour plus de sécurité, dans le cas où mon aventure entrepreneuriale tournerait mal, en m’orientant vers une formation courte et efficace. Mes deux années à l’IUT de Sceaux m’ont beaucoup apporté !

Vous étiez à la soirée des diplômés de l’IUT de Sceaux en juin dernier, qu’en avez-vous retenu ?

Ce fut un évènement convivial et très sympathique, j’espère qu’il y en aura d’autres. J’étais ravis de témoigner de mon parcours. Le réseau est important, je pense au réseau des copains, des camarades de promotion, des personnes que l’on rencontre au cours de ses différentes expériences professionnelles. Il m’est déjà arrivé de recroiser des diplômés de l’IUT de Sceaux par exemple dans le réseau des bénévoles des Restos du Cœur, cela fait toujours plaisir d’échanger des souvenirs. De mon côté, j’ai souvent mobilisé mon réseau pour proposer des intervenants intéressants à mes étudiants et proposer des formations toujours connectées au marché.

Découvrir l’article sur la soirée Réseau des diplômés de l’IUT de Sceaux : https://www.universite-paris-saclay.fr/actualites/soiree-reseau-des-dip…

 

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel ?

Après mon diplôme à l’IUT de Sceaux, je suis parti en Angleterre comme assistant de français durant une année, puis j’ai fait mon service militaire qui était alors obligatoire, en Allemagne. J’ai ensuite monté une entreprise d’instruments de musique et de disques (vinyle puis CD) avec des amis musiciens comme je l’avais toujours souhaité. L’aventure a duré 7 ans, nous faisions de l’import-export de disques et organisions des tournées d’artistes, nous avons contribué au lancement de Virgin en France, nous avons donc travaillé avec Richard Branson.

Après cette expérience qui n’était pas de tout repos, j’ai souhaité rejoindre un grand groupe, j’ai donc travaillé chez Terraillon en tant que responsable commercial. J’ai quitté le groupe avant que celui-ci ne connaisse un grand plan de licenciements organisé par Bernard Tapie.

A la recherche de davantage de sens dans mon travail, j’ai souhaité me tourner vers l’enseignement. J’ai donc repris mes études pour faire un Master 1 & 2 audiovisuel et télématique et je suis devenu professeur d’abord en lycée de la seconde au BTS en éco-gestion. J’ai passé le concours pour être enseignant et j’ai intégré l’IUT de Sceaux, j’y suis resté 25 ans. D’abord en tant qu’enseignant informatique & marketing puis en tant responsable informatique et webmaster. J’ai lancé le tout premier site web de l’IUT.

 

 

Comment avez-vous été mis en contact avec les Restos du Cœur ?

J’ai d’abord connu les Restos du Cœur par les Enfoirés grâce à ma première entreprise dans le disque.

A l’IUT de Sceaux, j’ai mené, avec mes étudiants, plusieurs projets tutorés au service des Restos du Cœur. Nous avons organisé des enquêtes qualitatives et quantitatives pour répondre aux besoins de l’association, par exemple une étude concernant l’image de marque des Restos auprès du grand public.

En 2000, tout en étant enseignant à l’IUT, j’ai réalisé un rêve d’enfant en devenant journaliste, je suis toujours et depuis maintenant 23 ans, correspondant local de presse pour le Républicain de l’Essonne. Dans ce cadre, j’ai réalisé plusieurs articles et reportages sur les Restos du Cœur.

 

 

Comment êtes-vous devenu bénévole au Restos du Cœur ?

Je me suis d’abord engagé comme simple bénévole en centre puis je suis devenu responsable départemental des Restos du Cœur de l’Essonne.

Aujourd’hui, je suis administrateur au siège national et responsable bénévole de l’Observatoire des Restos. Je m’occupe également de la communication des Tremplins du Cœur, l’organisme de formation des personnes accueillies aux Restos du Cœur.

Mon rôle à l’Observatoire en binôme avec une responsable salariée est de faire remonter les questionnements du terrain ou du siège avec la création d’un cahier des charges pour définir les modalités de l’étude pour répondre aux questions. Il y a ensuite le montage de l’étude, la recherche d’une agence acceptant de mener l’étude avec l’administration et l’analyse des enseignements. Nous définissons un thème d’étude par an, en plus des études ad hoc demandées par nos partenaires qui permettent d’être transparent sur nos activités. Parmi mes missions, il y a aussi la recherche de financements. Actuellement, nous sommes aidés par la Fondation Roi Baudouin. Je m’appuie aussi sur les autres bénévoles de l’Observatoire, des sociologues et des statisticiens ainsi que deux alternants. Nous avons aussi des partenariats avec des écoles et des universités (Paris-Saclay, Evry, Dauphine, Paris-Diderot, Sciences Po, I.S.I.T.) qui proposent des formations pour les métiers du sondage ou de la communication, ainsi nous mettons en place des projets tutorés qui offrent aux étudiants des travaux pratiques professionnalisants. Les Restos du Cœur cherchent à réduire au maximum leurs frais de fonctionnement, 94% des ressources (dons et subventions) sont redistribués dans nos missions sociale, 6% restant correspondent à nos dépenses incompressibles (frais généraux et autres charges).

 

En savoir plus sur l’Observatoire des Restos du Cœur : https://www.restosducoeur.org/lobservatoire/

La mission des Tremplins est d’accueillir et d’orienter professionnellement des personnes très éloignées de l’emploi mais motivées, par exemple des personnes en fin de droits ou encore des SDF. Nous proposons des partenariats avec des entreprises qui forment ces personnes sur les métiers en tension : boucher chez Carrefour ou poissonnier chez Leclerc, employé de restauration collective chez Sodexo ou encore fleuriste. Nous offrons deux parcours : le parcours de remobilisation pour remettre le pied à l’étrier et le parcours formation avec à la clé un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) avec 62% de sorties positives en CDD et CDI en 2022/2023 par exemple.

En savoir plus sur les Tremplins du Cœur : https://lestremplinsducoeur.org/

Pourquoi vous être engagé ?

J’ai toujours été engagé, plus jeune au Comité Français contre la Faim puis à Amnesty International. Avec la retraite j’ai davantage eu de temps. Outre le fait de se rendre utile, le bénévolat offre des moments très forts humainement avec l’accueil et l’accompagnement des personnes. Quand on voit quelqu’un s’en sortir, trouver un travail, ou sourire pour la première fois, c’est tellement gratifiant et réjouissant !  

La philosophie des Restos du Cœur me correspond : « aucun profit personnel et un accueil inconditionnel ». Bien sûr, pour bénéficier de l’aide alimentaire il faut correspondre à certains critères de revenus (ressources et charges). Nous distribuons des équivalents repas autrement dit tous les éléments pour que les bénéficiaires puissent avoir 7 repas par semaine soit un repas par jour avec un protide, un laitage, un accompagnement (type pâte ou légume) et un dessert. Nous proposons aussi des produits d’hygiène.

Quels sont les chiffres marquants de 2023 pour les Restos du Cœur ?

Pour 2022-2023, nous avons accueillis 1 300 000 personnes dont 126 000 bébés en sachant que 50% des bénéficiaires ont moins de 25 ans. Nous offrons 170 millions d’équivalent repas grâce à 73 000 bénévoles réguliers et 25 000 bénévoles occasionnels. Nous avons 2 333 centres en France et 16 en Essonne ou nous accueillons plus de 28 000 personnes dont près de 2 000 étudiants sur les campus d’Evry et de Bures-Orsay.

 

Les Restos du Cœur et l'Université Paris-Saclay travaillent ensemble sur des projets tutorés, professionnalisant pour les étudiants, pouvez-vous nous expliquer ?

Chaque année l’IUT de Sceaux avec les B.U.T Techniques de Commercialisation (TC) et Gestion des Entreprises et des Administrations (GEA) ainsi que la Licence Communication et la Licence Pro Gestion de la Relation Clientèle de l’Université d’Evry organisent des projets tutorés avec les Restos du Cœur. Les étudiants participent à l’étude thématique de l’année. Cette année nous étudions l’impact de l’accompagnement budgétaire et du micro-crédit. L’année dernière nous avons analysé l’impact de l’aide alimentaire avec ce qui est attendu et le ressenti des personnes accueillies. Les enseignements tirés de cette étude sont assez durs car on se rend compte que personne ne « profite » des Restos du Cœur et que notre aide ne suffit pas. Le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter (+20% des personnes accueillies en un an), nous avons autant de demandes l’été que l’hiver alors que traditionnellement nous avions deux barèmes. L’été, certaines charges peuvent baisser comme celle du chauffage et nous avons moins de bénévoles disponibles avec les vacances. Avec la crise économique post COVID-19 et l’inflation des produits alimentaires (+24%) nous avons été obligés de revoir notre mode de fonctionnement et nous résoudre à accueillir moins de personnes.

 

 

Il y a deux centres des Restos du Cœur sur l’Université Paris-Saclay, comment fonctionnent-t-ils ?

Les étudiants et les jeunes diplômés font partie des nouveaux publics de bénéficiaires avec les micro-entrepreneurs, les chômeurs, les travailleurs pauvres et les personnes âgées isolées.

Nous avons un centre sur le campus d’Orsay de l’Université Paris-Saclay, 1 Rue André Ampère au Bâtiment 237 côté Bures-sur-Yvette qui est ouvert le jeudi de 12h30 à 16h30.

Nous avons aussi un centre sur le Campus de l’Université d’Evry, 2 Rue André Lalande qui est ouvert de 12h à 16h. Nous accueillons près de 550 étudiants à Orsay et 600 à Evry. Nous y proposons une aide alimentaire mais aussi les autres aides comme l’accès aux droits et l’accompagnement budgétaire.

Les Restos du Cœur à Orsay : https://ad91.restosducoeur.org/centres-departementaux/ad91-centre-dacti…

Les Restos du Cœur à Evry : https://ad91.restosducoeur.org/centres-departementaux/ad91-centre-dacti…

Quels sont les besoins actuels des Restos du Cœur ? Que peut-on faire si on veut aider l'association ?

Vous pouvez faire des dons monétaires ponctuels ou mensuels, nous recherchons aussi des mécènes, vous pouvez aussi faire des dons en nature. Nous avons besoin de tout avec des bénéficiaires qui vivent deux fois en dessous du seuil de pauvreté. Les dons en nature les plus intéressants, pour nous, sont ceux concernant les biens les plus onéreux, je pense par exemple aux petits pots, couches pour bébés ou lait maternel. Nous avons des vestiaires, vous pouvez faire des dons de vêtements. Nous recherchons aussi des bénévoles car avec les étudiants et les travailleurs pauvres nous ouvrons les centres sur de nouvelles plages horaires compatibles avec les horaires de cours ou de travail, de 18H à 20H ou le samedi par exemple.

Les Restos du Cœur : https://www.restosducoeur.org/

Devenir bénévole : https://www.restosducoeur.org/devenir-benevole/

 

Découvrir le Giving Tuesday de l’Université Paris-Saclay :

https://www.fondation.universite-paris-saclay.fr/actualites/ensemble-li…