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Catherine Berrier : de la construction à la transmission des savoirs

Portrait de chercheur ou chercheuse Article publié le 25 janvier 2023 , mis à jour le 09 février 2023

Catherine Berrier est professeure de biologie à l’Université Paris-Saclay et responsable du master 1 Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF), parcours sciences de vie et de la terre à la Faculté des sciences d’Orsay. Elle assure également la responsabilité de ce parcours pour toute l’académie de Versailles. Après presque trente années partagées entre un enseignement orienté préparation aux concours de l’enseignement et une activité de recherche l’ayant menée de la bactérie au cerveau, elle se consacre aujourd’hui à des missions transverses dédiées aux métiers de l’enseignement : elle est désormais responsable du service de formation des enseignants de la Faculté des sciences d’Orsay et occupe le poste de directrice-adjointe Formation de la Graduate School Éducation, Formation, Enseignement de l’Université.

Catherine Berrier aime à se définir comme un pur produit de l’Université Paris-Saclay. Après des études de biochimie à l’Université Paris-Sud (aujourd’hui Université Paris-Saclay), conclues en 1992 par une thèse consacrée à l’étude électrophysiologique de la bactérie E coli, elle devient dès 1993 maîtresse de conférence à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de l’académie de Versailles. Une nomination qui lui permet de continuer ses recherches au sein de l'Institut de biochimie et biophysique moléculaire et cellulaire (IBBMC) - qui devient plus tard l’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC – Univ. Paris-Saclay, CNRS, CEA) - et d’exercer ses activités d’enseignement au sein de la Faculté des sciences d’Orsay. En 2005, elle obtient son habilitation à diriger des recherches et devient en 2009 professeure de biologie de l’Université Paris-Saclay.

 

Des recherches qui la mènent de la bactérie au cerveau

C’est à une rencontre décisive avec Alexandre Ghazi, responsable de l’équipe Canaux ioniques de l’IBBMC, que Catherine Berrier doit les vingt premières années de recherche de sa carrière. Au sein de cette équipe, qu’elle rejoint dès sa thèse, son travail porte principalement sur la production et la purification des canaux ioniques mécanosensibles procaryotes et eucaryotes, suivies de leur étude électrophysiologique après reconstitution dans des systèmes lipidiques artificiels. « Nous étions une petite équipe, avec en moyenne deux ou trois statutaires seulement, mais nous menions des recherches particulièrement stimulantes, à l’interface de deux types approches – empruntées à la biochimie et à l’électrophysiologie – et de deux mondes – procaryote et eucaryote », se souvient Catherine Berrier. Des travaux qui aboutissent à la découverte de canaux ioniques dans les membranes cytoplasmiques des bactéries et qui démontrent leur implication dans l’osmorégulation bactérienne. Ces canaux deviennent alors des systèmes modèles pour l’étude des canaux ioniques mécanosensibles en général.

Elle établit dès 2009 une collaboration avec l’équipe Biochimie et pharmacologie de la synapse, dirigée par Hervé Daniel. « Sur la base de mon expertise en biochimie membranaire, j’ai proposé de développer l’étude structurale et fonctionnelle du récepteur neuronal au  glutamate (mGuR4), un récepteur couplé aux protéines G », précise Catherine Berrier.  Cette première expérience lui permet de rejoindre cette équipe en 2012 pour travailler sur la transmission synaptique, une thématique à laquelle elle consacre les cinq années qui suivent. « Si j’ai trouvé passionnante cette reconversion thématique m’ayant menée de la bactérie au cerveau, force a été de constater à la fin des années 2010, que je pouvais difficilement mener de front, sans en sacrifier une, mon activité de recherche, mes enseignements et mes nombreuses responsabilités collectives. J’ai donc décidé à cette époque de privilégier le volet enseignement », explique-t-elle.

 

À la frontière de deux écosystèmes éducatifs

Côté enseignement, Catherine Berrier se considère à la frontière de deux systèmes  éducatifs : l’enseignement supérieur et l’enseignement secondaire. Et pour cause, elle est nommée dès 1993 maîtresse de conférence à l’IUFM de l’académie de Versailles – une institution rebaptisée ESPE puis INSPE au fil des réformes, et dont le double objectif est d’assurer la formation disciplinaire, didactique et professionnelle et la préparation aux concours nationaux d’enseignement des futurs professeurs des écoles, des collèges et des lycées. Elle commence alors, et ne cessera jamais, à enseigner la biochimie, la biologie cellulaire et la biologie animale au sein de la Faculté des sciences d’Orsay, principalement dans les formations destinées aux futurs enseignants de sciences de vie et de la terre (SVT).  « Mon incursion dans le milieu de l’éducation nationale m’a même menée à être pendant quatre années membre du jury national du Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES), et plus récemment présidente de jury du baccalauréat », ajoute Catherine Berrier.

Deux ans après sa nomination en qualité de maîtresse de conférence, l’Université Paris-Sud lui confie la mise en place de novo et la responsabilité d’une année de préparation au CAPES SVT, puis en 2008 la mise en place des deux années de master Formation des enseignants en SVT. « Parallèlement, j’ai été nommée responsable du master MEEF parcours SVT sur l’académie de Versailles, fonction que j’occupe encore aujourd’hui, tout comme la responsabilité de ce master sur la Faculté des sciences d’Orsay, avec à mes côtés, comme co-responsable sur la partie professionnalisation, Magali Gallezot, maîtresse de conférence en didactique des SVT. » Une profonde refonte des parcours de formations s’engage alors et bénéficient à de nombreuses promotions d’étudiantes et d’étudiants, qui atteignent un taux de réussite au CAPES SVT deux à trois fois supérieur au taux de réussite national.

 

De nombreuses missions collectives

Outre ses activités d’enseignement, Catherine Berrier n’hésite pas, tout au long de sa carrière, à s’investir au sein de différentes instances de la Faculté des sciences d’Orsay, de l’Université Paris-Saclay ou de l’INSPE de l’académie de Versailles. Elle met sa connaissance des formations aux métiers de l’enseignement, de leur évolution et de leurs divers systèmes de pilotage au service de missions variées. En 2019, elle accepte d’occuper le poste de responsable du service de formation des enseignants de la Faculté des sciences d’Orsay, qui regroupe six formations (MEEF et préparation à l’agrégation interne dans les domaines des sciences « dures »), et celui de préfiguratrice de la Graduate School Éducation, Formation, Enseignement (EFE) de l’Université Paris-Saclay.

 

La Graduate School EFE : l’union fait la force

C’est donc tout naturellement qu’en 2020, elle devient directrice-adjointe Formation de la Graduate School EFE qu’elle considère comme « un formidable levier pour faire gagner en visibilité et valorisation au sein de notre Université, les formations aux métiers de l’enseignement, initialement dispersées ». Depuis la création de cette Graduate School, elle a notamment contribué à la mise en œuvre d’actions de rapprochement entre acteurs de la Graduate School. « Certaines de ces actions ont connu un franc succès, comme la journée de travail autour de l’unité d’enseignement Oser, créer et expérimenter, que nous avions organisée à destination des enseignants ; la journée d’étude des masters MEEF sur le thème de l’éducation au développement durable qui a concerné plus de 150 étudiantes et étudiants de mention et de disciplines différentes ; ou encore la cérémonie de remise des diplômes qui a réuni en mars  2021  près de 300 convives pour honorer la centaine de diplômées et diplômés présents. Dans l’avenir, notre souhait est de faire perdurer et renforcer ce type d’actions fédératrices, mais aussi de tisser des liens avec de potentiels partenaires, comme d’autres Graduate Schools, l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay, l’INSPE, etc. », conclut Catherine Berrier.

 

Catherine Berrier