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Le 6e cycle du GIEC

97%  des scientifiques de la planète compétents en matière climatique s’accordent à dire qu’il y a bien un réchauffement climatique et que ce phénomène est d’origine humaine.

Qu'est-ce que le GIEC? 

Le GIEC est le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat. Il a été créé en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme pour l’Environnement des Nations Unies (PNUE).

Le GIEC est une association de pays : ses membres sont des nations, non des personnes physiques. Les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres. Il ne s’agit donc pas d’un laboratoire de recherche, mais d’un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.

La principale mission du GIEC consiste à synthétiser les travaux publiés de milliers de chercheurs et à évaluer, à chacun de ses cycles, l’état des connaissances les plus avancées relatives au changement climatique.

Pour ce faire, il produit durant chacun de ses cycles :

  • Un rapport d’évaluation composé de plusieurs volumes. Cinq rapports d’évaluations ont été publiés entre 1990 et 2014. En mai 2017, le GIEC a défini le plan du sixième rapport d’évaluation qui sera publié entre 2021 et 2022.
  • Des rapports spéciaux qui fournissent une évaluation relative à un thème spécifique. Au cours de son 6e cycle, le GIEC produira 3 rapports spéciaux dont les thèmes ont été choisis par les États.

Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements prévus.

Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile. En France, de nombreuses équipes de recherche travaillent sur ces sujets, impliquant plusieurs centaines de scientifiques.

Le déroulement du 6ème cycle 

Le GIEC a entamé son 6e cycle d’évaluation. Au cours de ce cycle, le groupe d’experts produira trois rapports spéciaux, un raffinement du rapport méthodologique pour les inventaires nationaux d’émission de gaz à effet et son 6e rapport d’évaluation.

Les 3 rapports spéciaux produits au cours de ce cycle sont :

  1. en octobre 2018, un rapport spécial sur l’impact d’un réchauffement global de 1,5 °C.
  2. en septembre 2019, un rapport spécial sur les liens entre le changement climatique, les océans et la cryosphère.
  3. en septembre 2019, un troisième rapport spécial sur les liens entre le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire, et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.

Les rapports sont élaborés sous la direction scientifique des trois groupes de travail du GIEC, qui sont respectivement chargés des éléments scientifiques du changement climatique (Groupe de travail I), des conséquences, de l’adaptation et de la vulnérabilité (Groupe de travail II) et de l’atténuation du changement climatique (Groupe de travail III).

Chacun des trois groupes de travail du GIEC s’appuie sur une équipe scientifique, technique et opérationnelle (Unité de support technique) pour faciliter le travail des auteurs des rapports.

En octobre 2015, Valérie Masson-Delmotte, candidate de la France, a été élue coprésidente du groupe de travail I du GIEC, au côté de Panmao Zhai (Chine). Elle est chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de l’Institut Pierre Simon Laplace, au sein du Commissariat à l’énergie atomique

Comme tout coprésident de chaque groupe de travail originaire d’un pays développé, elle est chargée de mettre en place et piloter l’unité de support technique; celle-ci est hébergée par un organisme de recherche établi dans ce pays.

Pour le 6ème rapport, c’est la Communauté d’universités et d’établissements (COMUE) Université Paris-Saclay qui assure l’hébergement et la gestion administrative de l’unité de support technique du groupe de travail I du GIEC.

Rapport spécial du GIEC sur les impacts d'un réchauffement planétaire de +1,5°

Le 8 octobre 2018, le GIEC a publié un nouveau rapport sur les impacts d'un réchauffement planétaire de +1,5°C (et au delà). Élément scientifique clé, il sera au cœur de la Conférence sur les changements climatiques (COP24) qui se tiendra dans la ville polonaise de Katowice en décembre et lors de laquelle les gouvernements feront le point sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

 

«Fort de plus de 6 000 citations de références scientifiques et grâce à la contribution dynamique de milliers d’experts, ainsi que d’évaluateurs d’institutions publiques du monde entier, ce rapport remarquable témoigne de la portée du GIEC et de son importance pour l’action des pouvoirs publics» a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC.

Son titre complet est : Réchauffement planétaire de 1,5 °C, Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d'évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Le rapport met en avant un certain nombre de conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées si le réchauffement était limité à 1,5 ºC, et non à 2 ºC ou plus. Pour le moment, les engagements pris par tous les pays nous mènent à un réchauffement climatique de plus de 3°C d’ici à la fin du siècle.

Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe I du GIEC et chercheure au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA-CNRS-UVSQ/IPSL, UPSaclay), rappelle les messages-clefs du rapport :

  • Le changement climatique affecte déjà les populations, les écosystèmes et les moyens de subsistance ; 
  • Il y a des avantages indéniables à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à 2°C ou plus. Chaque dixième de degré compte ;
  • Limiter le réchauffement global à 1,5°C n'est pas impossible mais demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société ;
  • Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C peut aller de pair avec la réalisation d'autres objectifs mondiaux du développement durable.

 

Pour aller plus loin