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Journée d'étude, Le corps enseignant aux Etats-Unis : Histoire, Circulations et Résistances

2024-06-11 09:45 2024-06-11 16:30 Journée d'étude, Le corps enseignant aux Etats-Unis : Histoire, Circulations et Résistances

Cette journée d’étude, co-organisée par Esther Cyna (CHCSC, Université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris-Saclay) et Nora Nafaa (CNRS, TELEMMe) et soutenue par la Graduate School Éducation, Formation et Enseignement (GS EFE) porte sur la profession enseignante aux États-Unis. Elle s’inscrit dans la continuité d’un travail engagé en 2023, également soutenu par la GS EFE, visant à constituer un réseau de chercheuses et chercheurs spécialistes de l’éducation aux États-Unis.
Les enseignant·e·s aux États-Unis sont confronté·e·s chaque jour aux fractures de la société étasunienne et aux crises qui déchirent le milieu éducatif ainsi que les communautés dans lesquelles les professionnel·le·s de l’éducation exercent. Depuis plusieurs années, le corps enseignant s'est mobilisé lors de grèves massives, voire historiques, afin d'exiger une amélioration des conditions de travail. L’enseignement aux États-Unis, profession en constante évolution, est un objet d’études interdisciplinaires permettant un dialogue entre sociologie, science politique, géographie, histoire, économie, études de genre et sciences de l’éducation.
S’intéresser au corps enseignant, dans une acception maximaliste qui recouvre davantage le terme educators en anglais, permet d’interroger cet objet de recherches par le prisme de ceux qui l’incarnent, mais aussi vivent ses transformations. Ce corps enseignant désigne ainsi les enseignant.e.s, mais aussi les chef·fe·s d’établissements, assistant·e·s d’éducation, tuteur·e·s, bibliothécaires, coach·e·s … dans leur diversité.
Cette diversité à la fois de fonction est aussi une variété de statuts, selon que l’on considère le niveau d’éducation (crèche, élémentaire, secondaire, supérieur voire formation tout au long de la vie), le type de contrat (temps complet, partiel, titulaire, vacataire, temporaire, bénévole), mais aussi l’expérience ou la formation. Elle est renforcée par la structure du, ou plutôt des systèmes d’éducation aux États-Unis, selon les États et selon les époques.
Le corps enseignant occupe également une place spéciale dans l’histoire politique et sociale du pays. À l’instar d’autres contextes nationaux, les éducateur·rice·s sont souvent au premier plan de nombreux mouvements sociaux, d’abord en tant que corps de travailleur·e·s disposant d’organisations syndicales et associatives majeures, mais aussi en tant que travailleur·e·s au contact de toutes les familles et des futur·e·s citoyenn·e·s. Leurs luttes sont à la fois pour l’éducation, mais aussi pour d’autres questions de justice sociale. Les récents mouvements sociaux portés dans les États du Sud, dont l’importance a été sans précédent pour ces espaces, en sont un exemple.

Ainsi, cette journée d’étude propose d’interroger l’éducation aux Etats-Unis au prisme de ses travailleur·e·s au travers de plusieurs axes thématiques de recherche pluridisciplinaires.

Les communications de la matinée porteront sur les Mobilisations enseignantes, du début du 20ème siècle jusqu’à nos jours, dans le secondaire et le supérieur.
La communication de Sonia Birocheau (IMAGER, Université Paris-Est Créteil) propose d’élargir l’étude des mobilisations et du syndicalisme enseignants dans les années 1910-1930 en déplaçant la focale vers une forme d’interaction moins analysée pour cette période, celle entre les systèmes scolaires et leurs contributeurs, et vers une forme d’action tout aussi peu explorée pour ce qui concerne le début du XXe siècle, celle de la campagne de presse et des relations publiques.
Marie Ménard (IMAGER, Université Paris-Est Créteil et CNAM) examine ensuite l’articulation entre l’espace domestique et l’espace syndical, qu’elle identifie comme un tabou tant au sein des syndicats enseignants que dans la recherche produite sur ceux-ci sur l’époque contemporaine. Son travail questionne ce tabou ; en revenant d’abord sur les conditions nécessaires à l’émergence de cette problématique dans le terrain, les difficultés à obtenir des données fiables en raison des aspects intimes de ces informations, et enfin sur les paradoxes que cette (im)possible articulation révèle, compte tenu des politiques de diversité menées par les fédérations syndicales.
L’analyse de Cynthia Boyer (INU Champollion-Framespa, Université de Toulouse), Kathleen Olmstead (SUNY Brockport), Allison M. Wright (SUNY Brockport), en anglais, mettra en évidence trois dimensions essentielles de l’influence politique sur la profession d’enseignant·e aux États-Unis : l’impact des décisions politiques sur la liberté académique, la tension entre les impératifs professionnels des enseignant·e·s, les pressions politiques, les conséquences sur la pratique pédagogique, et le contenu enseigné.
L’après-midi, David Giband (Université de Perpignan Via Domitia) tiendra une conférence sur la crise de recrutement des enseignants aux États-Unis et les implications de cette crise sur le système éducatif. Cette conférence apportera une perspective critique et des pistes de réflexion sur les défis actuels auxquels est confrontée la profession enseignante aux États-Unis dans un contexte de concurrence accrue dans un marché éducatif de plus en plus compétitif.

La deuxième session, intitulée « Enseignant·e·s au front : Education et conflits », explore le rôle des enseignant·e·s dans les contextes de conflit et de guerre, réelle et imaginée.

Lauriane Simony (AGORA, CY Cergy Paris Université) s’exprimera sur le rôle des enseignant·e·s étatsunien·ne·s dans les stratégies diplomatiques des États-Unis. Elle analysera en particulier le rôle des professeur.e.s et chercheurs.euses dans la diplomatie publique américaine déployée en direction de la Birmanie au cours de la Guerre froide, à partir d’archives issues des fonds Fulbright (University of Arkansas) et des Archives Nationales des Etats-Unis (College Park).
Enfin, Florian Leniaud (CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Paris-Saclay), examinera les évolutions de la sécurité en milieu scolaire et les implications pour les enseignant·e·s en s’intéressant aux débats sur l’armement des enseignant·e·s comme réponse à l’insécurité à l’école.

Ainsi, les communications de la journée abordent la profession enseignante aux États-Unis via des approches disciplinaires diverses — en histoire, sociologie, géographie, relations internationales et sciences de l’éducation — et à plusieurs échelles : individuelles, collectives, à l’échelle d’une ville, d’un État, d’un pays.

Auditorium, BU, UVSQ
Thematique : Egalité, Ethique & intégrité, Formation, International, Langues & interculturalité, Recherche, Sciences et société

L'évènement présente les enseignant·e·s étatsuniens, confronté·e·s chaque jour aux fractures de la société et crises déchirant les milieux éducatif et communautés dans lesquelles ils exercent.

  • Public
    Tout public
  • Type d'évènement
    Conférence / séminaire / webinaire
  • Conditions

    Entrée libre

  • Dates
    Mardi 11 juin, 09h45
    09:45 am - 04:30 pm
  • Lieu
    Auditorium, BU, UVSQ

Cette journée d’étude, co-organisée par Esther Cyna (CHCSC, Université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris-Saclay) et Nora Nafaa (CNRS, TELEMMe) et soutenue par la Graduate School Éducation, Formation et Enseignement (GS EFE) porte sur la profession enseignante aux États-Unis. Elle s’inscrit dans la continuité d’un travail engagé en 2023, également soutenu par la GS EFE, visant à constituer un réseau de chercheuses et chercheurs spécialistes de l’éducation aux États-Unis.
Les enseignant·e·s aux États-Unis sont confronté·e·s chaque jour aux fractures de la société étasunienne et aux crises qui déchirent le milieu éducatif ainsi que les communautés dans lesquelles les professionnel·le·s de l’éducation exercent. Depuis plusieurs années, le corps enseignant s'est mobilisé lors de grèves massives, voire historiques, afin d'exiger une amélioration des conditions de travail. L’enseignement aux États-Unis, profession en constante évolution, est un objet d’études interdisciplinaires permettant un dialogue entre sociologie, science politique, géographie, histoire, économie, études de genre et sciences de l’éducation.
S’intéresser au corps enseignant, dans une acception maximaliste qui recouvre davantage le terme educators en anglais, permet d’interroger cet objet de recherches par le prisme de ceux qui l’incarnent, mais aussi vivent ses transformations. Ce corps enseignant désigne ainsi les enseignant.e.s, mais aussi les chef·fe·s d’établissements, assistant·e·s d’éducation, tuteur·e·s, bibliothécaires, coach·e·s … dans leur diversité.
Cette diversité à la fois de fonction est aussi une variété de statuts, selon que l’on considère le niveau d’éducation (crèche, élémentaire, secondaire, supérieur voire formation tout au long de la vie), le type de contrat (temps complet, partiel, titulaire, vacataire, temporaire, bénévole), mais aussi l’expérience ou la formation. Elle est renforcée par la structure du, ou plutôt des systèmes d’éducation aux États-Unis, selon les États et selon les époques.
Le corps enseignant occupe également une place spéciale dans l’histoire politique et sociale du pays. À l’instar d’autres contextes nationaux, les éducateur·rice·s sont souvent au premier plan de nombreux mouvements sociaux, d’abord en tant que corps de travailleur·e·s disposant d’organisations syndicales et associatives majeures, mais aussi en tant que travailleur·e·s au contact de toutes les familles et des futur·e·s citoyenn·e·s. Leurs luttes sont à la fois pour l’éducation, mais aussi pour d’autres questions de justice sociale. Les récents mouvements sociaux portés dans les États du Sud, dont l’importance a été sans précédent pour ces espaces, en sont un exemple.

Ainsi, cette journée d’étude propose d’interroger l’éducation aux Etats-Unis au prisme de ses travailleur·e·s au travers de plusieurs axes thématiques de recherche pluridisciplinaires.

Les communications de la matinée porteront sur les Mobilisations enseignantes, du début du 20ème siècle jusqu’à nos jours, dans le secondaire et le supérieur.
La communication de Sonia Birocheau (IMAGER, Université Paris-Est Créteil) propose d’élargir l’étude des mobilisations et du syndicalisme enseignants dans les années 1910-1930 en déplaçant la focale vers une forme d’interaction moins analysée pour cette période, celle entre les systèmes scolaires et leurs contributeurs, et vers une forme d’action tout aussi peu explorée pour ce qui concerne le début du XXe siècle, celle de la campagne de presse et des relations publiques.
Marie Ménard (IMAGER, Université Paris-Est Créteil et CNAM) examine ensuite l’articulation entre l’espace domestique et l’espace syndical, qu’elle identifie comme un tabou tant au sein des syndicats enseignants que dans la recherche produite sur ceux-ci sur l’époque contemporaine. Son travail questionne ce tabou ; en revenant d’abord sur les conditions nécessaires à l’émergence de cette problématique dans le terrain, les difficultés à obtenir des données fiables en raison des aspects intimes de ces informations, et enfin sur les paradoxes que cette (im)possible articulation révèle, compte tenu des politiques de diversité menées par les fédérations syndicales.
L’analyse de Cynthia Boyer (INU Champollion-Framespa, Université de Toulouse), Kathleen Olmstead (SUNY Brockport), Allison M. Wright (SUNY Brockport), en anglais, mettra en évidence trois dimensions essentielles de l’influence politique sur la profession d’enseignant·e aux États-Unis : l’impact des décisions politiques sur la liberté académique, la tension entre les impératifs professionnels des enseignant·e·s, les pressions politiques, les conséquences sur la pratique pédagogique, et le contenu enseigné.
L’après-midi, David Giband (Université de Perpignan Via Domitia) tiendra une conférence sur la crise de recrutement des enseignants aux États-Unis et les implications de cette crise sur le système éducatif. Cette conférence apportera une perspective critique et des pistes de réflexion sur les défis actuels auxquels est confrontée la profession enseignante aux États-Unis dans un contexte de concurrence accrue dans un marché éducatif de plus en plus compétitif.

La deuxième session, intitulée « Enseignant·e·s au front : Education et conflits », explore le rôle des enseignant·e·s dans les contextes de conflit et de guerre, réelle et imaginée.

Lauriane Simony (AGORA, CY Cergy Paris Université) s’exprimera sur le rôle des enseignant·e·s étatsunien·ne·s dans les stratégies diplomatiques des États-Unis. Elle analysera en particulier le rôle des professeur.e.s et chercheurs.euses dans la diplomatie publique américaine déployée en direction de la Birmanie au cours de la Guerre froide, à partir d’archives issues des fonds Fulbright (University of Arkansas) et des Archives Nationales des Etats-Unis (College Park).
Enfin, Florian Leniaud (CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Paris-Saclay), examinera les évolutions de la sécurité en milieu scolaire et les implications pour les enseignant·e·s en s’intéressant aux débats sur l’armement des enseignant·e·s comme réponse à l’insécurité à l’école.

Ainsi, les communications de la journée abordent la profession enseignante aux États-Unis via des approches disciplinaires diverses — en histoire, sociologie, géographie, relations internationales et sciences de l’éducation — et à plusieurs échelles : individuelles, collectives, à l’échelle d’une ville, d’un État, d’un pays.