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Un lien entre vitamine D et cancer de la peau ?

Recherche Article publié le 01 octobre 2020 , mis à jour le 01 octobre 2020

Les cancers de la peau sont les tumeurs qui apparaissent le plus fréquemment chez les populations caucasiennes. Une équipe de chercheurs issus de l’Université Paris-Saclay et de laboratoires internationaux a conduit une méta-analyse des études prospectives portant sur les associations entre la vitamine D et le risque de cancers cutanés.

Si certains types de cancer de la peau, comme le carcinome basocellulaire, se soignent souvent facilement, d’autres formes plus graves, comme le mélanome, contribuent à faire de cette maladie une préoccupation de santé publique majeure. De nombreuses publications scientifiques ont tenté de comprendre le rôle de la vitamine D (ou calciférol) sur l’apparition des cancers cutanés. Cependant, aucun consensus n’a été établi à ce sujet et certaines publications se contredisent même. 

Yahya Mahamat-Saleh, du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP – UPSaclay, UVSQ, Inserm), a tenté, en collaboration avec des collègues de Norvège et d’Allemagne, de faire la lumière sur la question. Avec ses collègues, il a réalisé une revue systématique de la littérature et une méta-analyse des études prospectives portant sur la relation entre la consommation alimentaire et complémentaire de vitamine D, ses taux sanguins et le risque de cancers cutanés. Ils ont identifié plus de 27 500 articles et ont finalement retenu treize études prospectives. 

 

Taux sanguins élevés et risque accru : l’importance du soleil

Les chercheurs se sont intéressés à la forme hydroxylée de la molécule, la 25-OH vitamine D, ou 25(OH)D, dont le dosage est considéré comme étant un bon témoin des réserves en vitamine D de l’organisme. Ils ont observé que des taux élevés de  25(OH)D en circulation dans le sang sont associés à un risque plus élevé de développer un mélanome et des carcinomes cutanés. Ils ont montré que chaque augmentation de 30 nmol/L du taux de 25(OH)D s’accompagne d’un risque plus grand de 42 %, 30 % et 41 % de voir apparaître respectivement un mélanome, un carcinome cutané et un carcinome basocellulaire.

Vu que l’exposition solaire reste la principale source de vitamine D sérique, ce risque accru, associé à des concentrations élevées de vitamine D, serait probablement lié à une importante exposition aux UV. Cette exposition entraîne à la fois des taux plus élevés de vitamine D et un plus grand risque de cancers cutanés. Ces résultats suggèrent qu’il n’est pas possible de distinguer l’effet de la vitamine D de celui de l’exposition solaire sur le risque de développer ces cancers. Les chercheurs ont par ailleurs montré que les apports alimentaires, complémentaires, et les apports totaux en vitamine D ne sont pas associés à un risque de mélanome et carcinomes cutanés.

Somme toute, ces travaux viennent une nouvelle fois insister sur l’importance de se protéger des UV du soleil. Et Yahya Mahamat-Saleh de conclure : « Un apport adéquat en vitamine D doit être fait par une alimentation saine ou des compléments en vitamine D, pour éviter un risque accru de cancers cutanés ».

 

Référence :

Mahamat-Saleh, Y., Aune, D., & Schlesinger, S. (2020). 25-Hydroxyvitamin D status, vitamin D intake, and skin cancer risk: a systematic review and dose–response meta-analysis of prospective studies. Scientific Reports, 10(1), 1-15.