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STOP aux idées reçues en chimie ! (2/3)

Recherche Article publié le 12 juillet 2019 , mis à jour le 23 juillet 2020

Au moment où le climat, l’environnement et la protection de notre planète occupent enfin le devant la scène, l'Université Paris-Saclay, qui compte une forte communauté de chimistes, chercheurs et étudiants, a choisi de mettre à l’honneur la chimie. Cette discipline passionnante, qui étudie la composition de la matière, ses propriétés et ses transformations, souffre d'une représentation grand public négative. Le temps est venu de corriger ces représentations caricaturales qui éclipsent la variété et la richesse des champs couverts par la recherche, la formation et les métiers de la chimie, et leur contribution aux problématiques sociétales majeures. « STOP aux idées reçues en chimie » : une série d’illustrations volontairement décalée, pour engager le dialogue ! (Épisode 2/3)

« La chimie c’est dangereux pour la santé ! »

Certaines molécules issues d’extraits naturels possèdent des activités remarquablement utiles dans le traitement de maladies. Le paclitaxel (ou Taxol), par exemple, est extrait de l’if, un arbre d’ornement assez commun. Ses propriétés cytotoxiques, c’est-à-dire toxiques pour un certain type de cellules, sont exploitées en chimiothérapie anticancéreuse, notamment contre les cancers de l’ovaire, du sein et du poumon. Il fait partie de la liste des médicaments essentiels cités par l’organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce type de pathologies. Le rendement de production du Taxol par le conifère étant relativement faible, la connaissance puis la synthèse en laboratoire de la molécule de paclitaxel limitent l’abattage d’ifs pour soigner un important nombre de personnes. Une autre molécule active, le docétaxel, synthétisée à partir d’une substance naturelle extraite des aiguilles d’ifs possède, elle, une activité anticancéreuse près de deux fois supérieure à celle du paclitaxel.

« La chimie, ce sont les déchets plastiques ! »

Aujourd’hui, grâce à la prise de conscience collective des acteurs de la filière plastique et des gouvernements, et aux progrès techniques et technologiques réalisés en chimie, de nombreux plastiques – qui sont des dérivés du pétrole - sont recyclés ou valorisés, principalement par des procédés chimiques. De nouvelles méthodes de production se basant sur les principes fondateurs de la chimie verte émergent également. Elles préconisent d’utiliser des catalyseurs ou de prendre en compte la dégradation du produit pour limiter au maximum l’impact sur l’environnement. Les alternatives biosourcées sont aussi en plein essor. Elles consistent à utiliser des ressources naturelles, renouvelables et biodégradables pour confectionner les produits d’utilisation courante, majoritaires dans les déchets plastiques générés.

« Les cosmétiques, c’est mauvais et plein de produits chimiques »

Puisque tout ce qui est composé d’atomes, est chimique, il parait normal que les cosmétiques, composés de différents principes actifs, d’excipients ou d’additifs (colorants, produits moussants…) soient « pleins de produits chimiques ». Par ailleurs, la plupart des composés utilisés dans les cosmétiques sont d’origine naturelle et faiblement transformés, comme les senteurs ou les arômes présents dans les parfums et le plus souvent extraits de plantes ou de fleurs, ou comme les huiles ou les graisses retrouvées dans les savons.

(Illustrations réalisées par Elena Vieillard)