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STOP aux idées reçues en chimie ! (1/3)

Recherche Article publié le 28 juin 2019 , mis à jour le 23 juillet 2020

Au moment où le climat, l’environnement et la protection de notre planète occupent enfin le devant la scène, l'Université Paris-Saclay, qui compte une forte communauté de chimistes, chercheurs et étudiants, a choisi de mettre à l’honneur la chimie. Cette discipline passionnante, qui étudie la composition de la matière, ses propriétés et ses transformations, souffre d'une représentation grand public négative. Le temps est venu de corriger ces représentations caricaturales qui éclipsent la variété et la richesse des champs couverts par la recherche, la formation et les métiers de la chimie, et leur contribution aux problématiques sociétales majeures. « STOP aux idées reçues en chimie » : une série d’illustrations volontairement décalée, pour engager le dialogue ! (Épisode 1/3)

« Je ne veux pas de produits chimiques dans mon assiette ! »

Si l’idée est compréhensible, la chimie est pourtant à la base de l'alimentation ! Lorsque l’on mange un aliment, ce sont des centaines de milliers de molécules d’acides aminés, de glucides, de protéines, de lipides, de minéraux, de vitamines et d’oligo-éléments qui sont ingérées. Ces différents nutriments sont ensuite récupérés par le corps, remaniés et réassemblés pour être utilisés en tant que source d’énergie, comme les sucres, ou d’éléments constitutifs du corps humain, comme les lipides pour les membranes cellulaires ou les acides aminés pour la synthèse de protéines.

« La chimie, ce n’est pas pour moi, c’est trop compliqué »

Au quotidien, et souvent sans le savoir, tout le monde fait de la chimie, grâce à… la cuisine ! Cette activité ancestrale est une succession de réactions chimiques : on y retrouve les réactifs (les aliments), les acteurs de la réaction chimique (la température, la pression et les quantités), et les produits de la réaction. Par exemple, pour faire du caramel, on chauffe du sucre de table (le saccharose) à une certaine température, avec ou sans eau selon les recettes. Dans les deux cas, cela engendre une dégradation des molécules de saccharose en deux types de molécules, le fructose et le glucose, qui se réarrangent en de longues chaînes de molécules, les oligosaccharides, constitutifs du caramel.

« Les produits naturels sont de meilleure qualité que les produits chimiques ! »

En chimie, la qualité d’une substance se définit essentiellement par les propriétés que lui confère sa structure - l’enchainement des atomes et leur agencement les uns par rapport aux autres – et n’est pas liée à l’origine – naturelle ou de synthèse - de la molécule. Par exemple, la molécule de vanilline, présente dans les gousses de vanillier, est responsable de l’arôme caractéristique de vanille. La demande mondiale pour cet arôme étant impossible à satisfaire via la production de gousses issues de plants de vanilliers, la vanilline est également synthétisée en laboratoire. Au final, les deux molécules donnent le même arôme car elles possèdent le même agencement d’atomes.

 

(Illustrations réalisées par Elena Vieillard)