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Pascal Corbel : un enseignant-chercheur à l’âme entrepreneuriale

Portrait de chercheur ou chercheuse Article publié le 28 avril 2022 , mis à jour le 09 mai 2022

Pascal Corbel est professeur à l’Université Paris-Saclay, chercheur au laboratoire Réseaux, innovation, territoire et mondialisation (RITM – Université Paris-Saclay), et directeur de la Graduate School Économie & Management de l’Université Paris-Saclay. Spécialiste de management stratégique de l’innovation technologique, il s’intéresse aux questions de gestion des droits de la propriété intellectuelle, de batailles de standards technologiques et d’entrepreneuriat innovant. 

Après des études d’économie et de gestion à l’Université de Caen et au Manchester Polytechnic (aujourd’hui Manchester Metropolitan University), Pascal Corbel hésite encore au sortir de sa maîtrise sur l’orientation à donner à son avenir professionnel. « Je me voyais alors tout aussi bien enseignant-chercheur que créateur d’entreprise ou travaillant dans un cabinet de conseil », se souvient-il avec un sourire. Si après réflexion, il finit par s’engager sur la voie de la recherche en intégrant le DEA Concepts et méthodes du diagnostic d’entreprise de l’Université Paris-Dauphine et en poursuivant son cursus en thèse, il n’abandonnera jamais pour autant cette appétence pour l’entrepreneuriat et le conseil. En témoigneront, tout au long de sa carrière, non seulement ses thématiques de recherche et d’enseignement, mais aussi ses nombreux engagements au sein de l’Université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) où il débute sa carrière comme maître de conférences, puis de l’Université Paris-Sud et aujourd’hui de l’Université Paris-Saclay.

Côté recherche, l’innovation comme fil rouge

C’est avec une thèse consacrée à la question des relations progrès technique-emploi appliquée au cas de l’industrie électronucléaire que Pascal Corbel débute sa carrière de recherche à l’UVSQ. « Moi qui, à cette époque, m’intéressais principalement aux questions de responsabilité sociale des entreprises et de stratégies pour préserver l’emploi, c’est à mon directeur de recherche André Maïsseu que je dois d’avoir appliqué ma réflexion au domaine de l’électronucléaire. Cette orientation m’a permis de découvrir le monde de l’innovation technologique qui, depuis cette époque, est resté ma principale thématique de recherche », indique Pascal Corbel. 

Sa thèse en poche, il obtient en 2000 un poste d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’UVSQ où deux ans plus tard il est recruté comme maître de conférences. Rejoignant le Laboratoire de recherche en management (LAREQUOI – Univ. Paris-Saclay, UVSQ), il structure progressivement ses recherches autour de plusieurs grands thèmes. « Je me suis notamment intéressé aux stratégies ouvertes en propriété intellectuelle – ces stratégies paradoxales consistant à ne pas utiliser ses brevets pour se protéger – ce qui m’a naturellement conduit à approfondir la question des batailles de standards technologiques », explique l’enseignant-chercheur. Une thématique qui le conduira à coordonner pour son laboratoire plusieurs programmes de recherche. 

Recruté en 2015 comme professeur des universités à l’Université Paris-Sud (aujourd’hui Université Paris-Saclay), il rejoint le laboratoire Réseaux, innovation, territoire et mondialisation (RITM – Université Paris-Saclay). « J’y poursuis mes recherches sur le management de l’innovation, avec toujours une forte orientation vers les questions de propriété intellectuelle, de diffusion de l’innovation et de standards technologiques mais aussi en explorant de nouvelles pistes telles que l’entrepreneuriat innovant ou le lien entre innovation et tradition dans l’industrie vinicole », ajoute le chercheur.


De la mise en place d'un CFA à l'élaboration du PEPITE PEIPS

En parallèle de ses activités de recherche, Pascal Corbel n’hésite pas à assumer des responsabilités côté enseignement et à s’impliquer dans des activités de gouvernance. Dès 2002, il prend ainsi la direction d’un DESS en apprentissage et en partenariat, et accepte en 2005 de piloter la mise en place d’un centre de formation par l’apprentissage (CFA) en partenariat avec la chambre de commerce et d’industrie de Versailles. « Fort de cette expérience, je suis progressivement devenu le référent en matière d’apprentissage. J’ai ainsi été nommé chargé de mission pour le développement de l’apprentissage par la présidence de l’UVSQ entre 2005 et 2007, puis vice-président en charge du développement, des partenariats et du mécénat entre 2009 et 2012, puis des relations entreprises, des partenariats et de la formation continue de 2012 à 2015 », indique l’enseignant-chercheur.

C’est également à Pascal Corbel que la présidence de l’UVSQ pense lorsqu’il lui faut nommer un référent entrepreneuriat. Très complémentaire de celles qu’il occupe déjà, cette fonction l’amène à participer au comité de pilotage chargé de la création du pôle entrepreneuriat et innovation Paris-Saclay (PEPITE PEIPS), puis d’en assurer la coordination en binôme. Une fonction qu’il conserve en rejoignant l’Université Paris-Sud qui appartient au même PEPITE que l’UVSQ. « Outre la mise en œuvre d’actions événementielles et d’accompagnement, cette mission a été pour moi l’occasion de mettre en place le diplôme entrepreneuriat étudiant (D2E) et de contribuer à dynamiser l’entrepreneuriat étudiant au sein de ma nouvelle université. J’ai notamment impulsé dès 2016 un projet de création d’observatoire des jeunes entreprises innovantes locales de Paris-Saclay qui, après avoir été mis entre parenthèse un temps, est à nouveau à l’étude », ajoute l’enseignant-chercheur. 

De la vice-présidence des relations entreprises à la GS Économie & Management

Après avoir passé le relai de la responsabilité du PEPITE PEIPS, Pascal Corbel accepte en 2016 le poste de vice-président chargé des relations entreprises et de la formation tout au long de la vie. « Cette activité étant largement décentralisée dans les composantes de l’Université, notre première mission a été de créer une organisation capable de coordonner et de soutenir ces dernières dans ces domaines. Pour ce faire, une direction de l’orientation professionnelle et des relations entreprises a été créée et un pôle entrepreneuriat étudiant a été mise en place, ce qui nous a permis de lancer divers projets et actions », explique le chercheur. Et comme rien ne semble pouvoir l’arrêter, cette mission achevée, c’est désormais à la tête de la Graduate School Économie & Management de l’Université Paris-Saclay que l’on retrouve Pascal Corbel. « Cette Graduate School rassemblant 250 (enseignantes-)chercheuses et (enseignants)-chercheurs, onze laboratoires, 1 700 étudiantes et étudiants en master et doctorat, ma première ambition est de lancer des activités permettant à l’ensemble de cette communauté de mieux se connaître », conclut Pascal Corbel.

Et demain, de nouveaux projets

S’il est donc un trait qui caractérise Pascal Corbel, c’est bien celui d’avoir « une idée à la minute » et de savoir fédérer pour convertir ces idées en projets. « Moi qui n’ai jamais créé d’entreprise, j’ai passé ma carrière à créer de nouvelles structures et à porter de nouveaux projets au sein des établissements qui m’employaient. » Constatant l’importance de la propriété intellectuelle au sein de l’Université Paris-Saclay, il travaille par exemple actuellement avec d’autres collègues à la création d’une académie de la propriété intellectuelle qui aurait une dimension de formation continue. « Aujourd’hui, je me vois donc un peu comme un intrapreneur au sein de l’Université Paris-Saclay », conclut-il.