
Missions doctorales : l’opportunité de sensibiliser tous les publics aux sciences
Cet article est issu de L'Édition n°26.
À l’Université Paris-Saclay, les doctorantes et doctorants ont la possibilité, durant leur thèse, de réaliser des missions complémentaires à leurs travaux de recherche, y compris des missions de médiation scientifique, de journalisme scientifique ou encore de communication scientifique. Voici quelques exemples des possibilités qui s’offrent à elles et eux.
« C’est bien d’avoir plusieurs activités parce que cela nous fait apprendre des choses qu’on n’apprend pas au laboratoire », démarre Maria Mendez, étudiante en 3e année de thèse au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N - Univ.Paris-Saclay/CNRS/Univ. Paris Cité). « Venir ici me procure aussi une pause mentale par rapport à mes travaux de thèse. » La journée n’est pourtant pas de tout repos pour Maria, qui a rendez-vous à la Maison d’initiation et de sensibilisation aux sciences (MISS), sur le campus d’Orsay, pour une animation avec une classe de collège. Au menu du jour : « programmation et instrumentation ».
Après une découverte des concepts de base, les activités s’enchaînent pour expliquer aux élèves comment programmer un jeu ou piloter un robot mBot et ses capteurs. « Quelle instruction dois-tu modifier pour faire tourner le robot ? », demande Maria au jeune Maël, les yeux rivés sur l’ordinateur. Cela fait trois ans que Maria renouvelle sa mission auprès de la MISS. Les doctorantes et doctorants ont en effet la possibilité de réaliser, au cours de leur thèse, des missions complémentaires tournées soit vers de l’enseignement, soit vers des activités autres. À l’Université Paris-Saclay, plusieurs structures proposent ainsi des missions « hors enseignement» tournées vers la diffusion de l’information scientifique et notamment vers la médiation scientifique. C’est le cas de la MISS, portée par le Conseil régional d’Île-de-France, l’Université Paris-Saclay et le CNRS.
Des ateliers pour initier les 8 – 15 ans aux sciences
« Notre mission est d’accueillir des classes sur une journée pour les initier et les sensibiliser aux sciences », explique Valérie Fortuna, chercheuse au C2N et directrice de la MISS. Chaque année, quelques 5 000 élèves, principalement du CE2 à la 3e, viennent à la MISS pour y découvrir des thématiques variées - de la science des bateaux aux insectes, en passant par l’histoire des nombres et des calculs mathématiques et les mécanismes du changement climatique – et ce, à travers des ateliers ludiques animés par des doctorantes et doctorants comme Maria.
À leur arrivée en mission, ces dernières et derniers suivent une formation en médiation scientifique afin d’apprendre à parler à un jeune public, à animer une activité, etc. « Cela m’entraîne à expliquer les choses simplement. Savoir communiquer ses résultats est un aspect crucial pour la thèse. C’est aussi pour ça que j’ai choisi cette mission », témoigne Anis Ben Mabrouk, en 3e année de thèse au Centre Borelli (Univ. Paris-Saclay/CNRS/ENS Paris-Saclay/Univ. Paris Cité/Service de santé des armées).
Depuis son ouverture en 2017, la MISS a accueilli près d’une centaine de doctorantes et doctorants pour animer ses ateliers mais aussi pour en concevoir. « Nous avons actuellement trois doctorantes et doctorants qui conçoivent un atelier axé sur la filière hydrogène pour la production d’électricité d’une part et sur le sujet de la génétique et des plantes d’autre part », confirme Valérie Fortuna.
La médiation scientifique sous toutes ses formes avec le COMPAS
Au service Communication, médiation et patrimoine scientifique (COMPAS) de la Faculté des sciences de l’Université Paris-Saclay, les doctorantes et doctorants sont aussi les bienvenus. Et l’on n’y manque pas d’activités à leur proposer. « Toute l’année, nous réalisons des ateliers pour des événements comme la Fête de la science, des visites de classes, etc. Nous créons aussi des expositions, des vidéos de scientifiques, ou encore des contenus de vulgarisation pour les réseaux sociaux », énumère Anaïs Vergnolle, responsable du COMPAS. « Ce sont tous des formats auxquels les doctorantes et doctorants ont la possibilité de contribuer. »
Le COMPAS est également en charge de la valorisation du patrimoine scientifique et historique de l’Université Paris-Saclay. « C’est une question que nous prenons vraiment sous le prisme de la médiation, avec là aussi plein de dispositifs, sous différentes formes, auxquels il est possible de participer », précise la responsable. Sur le campus d’Orsay, par exemple, une exposition de portraits de scientifiques ayant marqué l’histoire de l’université a vu le jour le long de l’Yvette.
Pour mener à bien leur mission doctorale, toutes les recrues suivent une formation créée par le COMPAS qui leur fait découvrir la vulgarisation scientifique sous divers formats, grâce à des interventions de professionnels du domaine. Avec cette formation, « nous les aidons à développer leurs compétences en matière de vulgarisation scientifique. Puis nous leur offrons un terrain intéressant pour s’y exercer », résume Anaïs Vergnolle.
S’essayer au journalisme scientifique
Pour celles et ceux souhaitant exercer leur plume, une autre possibilité existe à la Direction de la marque et de la communication (DIRMARC) de l’Université Paris-Saclay. Elle leur propose de s’initier au journalisme scientifique en rédigeant des articles pour le site Sciences de l’université, dédié aux actualités recherche et innovation, ainsi que pour le journal L’Édition. De quoi se frotter à des sujets variés, comme en témoigne l’article consacré à la fermentation de ce numéro-ci rédigé par Éva Desvigne-Hansch, doctorante en 2e année de thèse au laboratoire Intégrité du génome, ARN et cancer (GIRC – Univ. Paris-Saclay/CNRS/Institut Curie), en mission à la DIRMARC.
Outre celles déjà citées, de nouvelles propositions de mission doctorale voient régulièrement le jour. La preuve avec la formation « Demain autrement » déployée par l’Université Paris-Saclay depuis novembre 2024 pour sensibiliser les personnels de l’université aux enjeux du développement soutenable. Combinant des supports pédagogiques et des jeux scientifiques, cette formation a été conçue comme une aventure collective animée par des doctorantes et doctorants de l’université, également formés au préalable à la médiation scientifique.
Comment candidater ?
Les missions doctorales de diffusion de l’information scientifique sont réparties sur 32 jours par année universitaire et rémunérées sous forme de vacation. Quelle que soit la structure qui les propose, les offres de mission ainsi que les dépôts de candidature se font sur la plateforme en ligne ADUM. La campagne de candidatures pour la prochaine année universitaire ouvre en juin 2025.
Liens utiles :
- Les missions doctorales à l'Université Paris-Saclay : https://www.universite-paris-saclay.fr/recherche/doctorat-et-hdr/missions-doctorales
- La mission doctorale à la MISS : https://www.miss-psaclay.universite-paris-saclay.fr/miss/la-mission-doctorale-miss/
- En savoir plus sur la formation "Demain autrement" : https://www.universite-paris-saclay.fr/luniversite/developpement-soutenable/formation-demain-autrement-les-enjeux-du-developpement-soutenable

Cet article est issu de L'Édition n°26.
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