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Marc HUMBERT, diplômé de l’Université Paris-Saclay et Doyen de la Faculté de Médecine revient sur son parcours et les enjeux du réseau alumni

Alumni Article publié le 01 décembre 2023 , mis à jour le 23 janvier 2024

Marc HUMBERT est diplômé de la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Saclay dont il est le Doyen aujourd’hui. Le 30 juin dernier, il organisait une soirée rassemblant les diplômés du Bicêtre. A cette occasion, il revient pour nous sur sa carrière de médecin et l’importance du réseau des diplômés.

Quel est votre parcours de formation ?

Après l’obtention de mon baccalauréat en 1981, je me suis inscrit en première année de médecine à Orsay, j’ai obtenu le concours d’entrée et j’ai fait ma rentrée à la Faculté de médecine de l’Université Paris-Saclay au Kremlin-Bicêtre en 1982 où j’ai réalisé l’intégralité de mon parcours. En 1987, j’ai passé l’internat de médecine en Ile de France où j’ai été major de promotion. René Caquet, le doyen de la Faculté de médecine avait eu la gentillesse d’organiser une petite réception, où étaient invités mes parents et quelques amis, pour me féliciter. Il m’avait aussi offert un cadeau très personnel que j’ai toujours, un symbole de la sagesse exposée au Musée du Louvre. J’étais très touché, honoré et heureux, j’en garde la conviction que la Faculté avait un réel intérêt pour ses étudiants.

Mes résultats à l’internat m’ouvraient toutes les portes, mais ils ne m’ont pas fait changer le choix de ma discipline car j’ai toujours voulu être pneumologue. La pneumologie que j’ai découverte grâce à l’équipe des enseignants de la Faculté de médecine, est très diverse entre maladies aigües, maladies chroniques et maladies rares comme la mucoviscidose ou l’hypertension pulmonaire. C’est une discipline en lien étroit avec la chirurgie thoracique qui couvre de nombreuses urgences, la réanimation, la médecine de ville, la médecine ambulatoire ou encore la médecine hospitalière. Je ne regrette pas, car les trente dernières années ont été révolutionnaires dans ce domaine avec des innovations majeures médicales et chirurgicales. J’ai eu la chance de rencontrer et d’être accompagné par d’excellents professeurs de notre Faculté comme Pierre Duroux, Philippe Dartevelle et Gérald Simonneau que j’ai toujours plaisir à côtoyer.

Désormais, je suis pneumologue à l’hôpital Bicêtre qui est devenu un centre de référence pour l’hypertension pulmonaire, les maladies rares respiratoires et les soins intensifs en pneumologie. J’ai participé à la création d’une équipe mixte de de recherche Université Paris-Saclay - INSERM (UMR 999 Hypertension pulmonaire et innovation pédagogique) avec d’autres diplômés de la Faculté de médecine comme David Montani qui dirige une des équipes. Notre laboratoire est à l’origine de nombreuses découvertes à forte valeur ajoutée y compris à échelle internationale. L’Hôpital Bicêtre est aujourd’hui le centre de référence international pour la recherche sur l’hypertension pulmonaire.

En savoir plus sur l’engagement de Marc Humbert pour guérir l’hypertension pulmonaire :

https://www.universite-paris-saclay.fr/actualites/marc-humbert-guerir-l…

Comment est née la vocation de devenir médecin ?

Elle est née grâce à un oncle médecin de campagne. J’avais de l’admiration pour sa vie, son engagement, son travail qu’il exerçait avec enthousiasme aux côtés de son épouse, elle aussi professionnelle de santé. Leur famille était dynamique et exemplaire, c’est un foyer qui m’a donné envie de suivre ce chemin. Comme j’étais bon à l’école et bon en science, j’ai eu la chance de réaliser cette belle ambition professionnelle.
Pourquoi avoir choisi la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Saclay ?

J’ai choisi l’Université Paris-Saclay car mon frère y faisait alors sa thèse en astrophysique. Il s’y plaisait beaucoup en tant que doctorant, cela était rassurant et a orienté mon choix.

Quel souvenir en gardez-vous en tant qu’étudiant ?

Je garde un très bon souvenir d’une faculté flambant neuve, qui avait été inaugurée quelques mois avant mon arrivée mais qui est rattachée à l’hôpital historique de Bicêtre avec la dynamique propre à un campus hospitalo-universitaire. Pour un passionné de pneumologie, les patients atteints de maladies respiratoires sont nombreux. Nous sommes en effet sur un territoire populaire situé non loin du périphérique et de l’autoroute du Sud avec un niveau de pollution malheureusement délétère pour certaines populations. Le passé ouvrier de notre territoire nous amène à rencontrer des travailleurs ayant été exposés à des produits toxiques, en particulier de l’amiante. Enfin le tabagisme est un réel problème dans notre territoire. L’Hôpital Bicêtre est au contact direct des malades avec de nombreux services, des accueils d’urgence, des réanimations. Il offre un environnement stimulant avec une population de patients que l’on a envie de servir au mieux.

Peut-on revenir sur votre parcours professionnel ?

Le fait que j’étudie la médecine en Ile-de-France m’a offert un choix de terrains de stages très varié entre Paris intra-muros et le reste de la région. J’ai d’abord effectué une série de stages dans le sud de la région entre l’Institut Gustave Roussy, les hôpitaux d’Evry, de Clamart, ou encore de Villejuif. Puis, j’ai réalisé des stages dans Paris aux hôpitaux Tenon et Bichat. J’ai aussi travaillé en Seine-Saint-Denis avec un stage à l’hôpital Avicenne de Bobigny.

J’ai effectué mon service militaire au département des sciences de la vie du CEA à Fontenay-aux-Roses en travaillant en particulier sur le sida en 1989. C’était bien sûr un enjeu de société majeur et je suis reconnaissant à Dominique Dormont de m’avoir accueilli avec bienveillance à l’époque.

J’ai enfin obtenu une thèse à Paris-Saclay dans un laboratoire de recherche à Clamart sous la direction de Dominique Emilie, sur l’immunologie des complications de la transplantation de poumons. Après ma thèse, je suis parti deux ans à l’étranger en 1993 pour un post-doctorat à l’Imperial College à Londres durant lequel j’ai travaillé au Royal Brompton Hospital sur l’immunologie de l’asthme en tant que médecin et chercheur.

Vous avez découvert la force du réseau des diplômés lors de votre passage à Londres, racontez-nous ?

J’ai découvert la force du réseau des diplômés d’abord grâce à mon père qui était polytechnicien et membre du réseau très actif des anciens de l’X. Ce type de réseau d’anciens existait peu ou pas à la Faculté de Médecine de Bicêtre qui était alors très jeune. Lors de mon passage à Londres, j’ai pu bénéficier du soutien d’un réseau britannique très impressionnant et du Welcome Trust. Sur place, je me suis rendu compte que les hôpitaux universitaires londoniens avaient une vie sociale plus riche qu’en France avec de nombreux évènements à la fois solennels et conviviaux qui rassemblent et rythment la vie, lors de la remise des diplômes ou pour la promotion ou le départ d’un professeur par exemple. Il y a de vrais réseaux très tournés vers l’international au sein desquels il a été facile de m’intégrer en tant que français. J’ai ainsi pu accéder à de nombreuses activités festives et sportives notamment autour du rugby, qui m’ont permises de rencontrer de nombreuses personnes parfois très éminentes. J’ai été vraiment très bien reçu. J’ai par exemple été aidé pour trouver un appartement, une aide précieuse à Londres !

Il y a 10 ans vous organisiez une première soirée « réseau des diplômés » à KB, quel souvenir en gardez-vous ?

Je suis très attaché à l’Université Paris-Saclay dont je suis un « pur produit ». J’avais été représentant étudiant dans les années 1990 et j’ai donc eu envie de réintégrer le conseil de gestion de la Faculté de médecine dès le début des 2000. Une de mes premières initiatives a été de lancer l’AAKB, l’Association des Anciens Karabins de Bicêtre, au départ très rudimentaire puis qui a été renforcée par le dépôt des statuts avec d’autres anciens diplômés comme Nicolas Noël, Tài Pham et Olivier Lambotte, qui sont aujourd’hui appuyés par la direction des services et un nombre croissant d’étudiants.  Il y a 10 ans, l’association a organisé une première soirée des diplômés dans le bâtiment historique du « Grand Réservoir » de Bicêtre. La promotion de 1993 qui fêtait alors ses 20 ans s’était particulièrement mobilisée et nous avions pu rassembler environ 80 alumni.

Le 30 juin dernier, vous avez organisé une nouvelle soirée des diplômés à KB, peut-on revenir sur cette initiative ?

La soirée était organisée par les étudiants et anciens de l’AAKB appuyés par des diplômés engagés à la faculté comme enseignant-chercheur, par exemple Nicolas Noël et Tài Pham. L’idée était de redynamiser l’association et de pouvoir faire une soirée alumni chaque année. Environ 90 personnes ont répondu présentes avec des diplômés de promotions allant de 1987 à 2022 qui étaient ravis de revoir le campus et de visiter les nouveaux bâtiments comme celui de la recherche qui accueillait la soirée.  C’est l’occasion de se revoir, d’un bon moment de partage et d’échange entre les générations, les plus jeunes ont besoin des conseils et des recommandations des plus anciens : où s’installer, qui contacter ? Pour ma part, j’ai toujours un excellent réseau à Londres que j’ai déjà activé pour des diplômés de la faculté ! Par exemple, Athénaïs Boucly, une doctorante du laboratoire de la promotion 2022 de l’Ecole Doctorale Innovation Thérapeutique est maintenant en post-doctorat à l’Imperial College. Grâce aux actions concertés des réseaux d’anciens français, britanniques et européens, elle est financée par une bourse Marie Sklodowska Curie et bénéficie d’un hébergement sur le campus universitaire à Hammersmith.

Rejoindre l’Associations des Anciens Karabins de Bicêtre : https://aakb.fr/

Lire l’article consacré à la soirée des diplômés de la Faculté de Médecine : https://www.universite-paris-saclay.fr/actualites/soiree-des-diplomes-d…