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« Les universités ne doivent pas être instrumentalisées à des fins politiques »

Vie de l'université Article publié le 26 avril 2024 , mis à jour le 06 mai 2024

À l’initiative de France Universités, 73 présidents et présidentes d’universités parmi lesquels Camille Galap, administrateur provisoire de l’Université Paris-Saclay, ont signé jeudi 25 avril 2024 une tribune dans Le Monde appelant à défendre l’autonomie des « bastions démocratiques » que sont les universités.

« Lieux de formation, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont aussi, et inséparablement, des lieux de construction et d’expression de la pensée critique. Ils sont, à ce titre, des bastions démocratiques, et ils entendent le rester. Les universités ne doivent pas être instrumentalisées à des fins politiques. Il y va également de l’image de la France dans le monde » plaident les présidents et présidentes d’université.

Ils et elles s’expriment dans un « contexte de recrudescence d’actes et de paroles antisémites, où pas un jour ne passe sans que les universités soient montrées du doigt, accusées tantôt de laxisme, tantôt de censure ».

Cette tribune intervient en effet quelques semaines après que certain.es d’entre eux et elles ont été mis en cause dans leur gestion des actes antisémites au sein de leurs établissements universitaires.

« Tout débat doit pouvoir se tenir dans des conditions de sérénité, d’information éclairée, mais également de sécurité des personnes présentes. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, chaque présidente et président d’université peuvent légitimement décider d’annuler ou de reporter un événement. C’est toujours à regret. Mais, pas plus que dans le reste de la société, la violence, sous aucune forme que ce soit, n’a sa place sur un campus ou dans un amphithéâtre. » réaffirment les signataires.

L’université doit rester un lieu de débat éclairé pour défendre les libertés.

Quelques jours avant la publication de cette tribune, vendredi 19 avril 2024, l’alliance Udice, composée des dix universités de recherche intensive française, dont l’Université Paris-Saclay est membre fondateur, s’était déjà alarmée de la situation dans un communiqué de presse : « les polémiques concernant les débats qui s’organisent au sein des universités françaises et des écoles, notamment ceux concernant la situation géopolitique internationale, suscitent une profonde préoccupation quant à leur virulence et quant aux dérives qu’elles engendrent. » Les membres d’Udice ont tenu à réaffirmer leur « détermination à combattre sans relâche toutes les formes de haine, de racisme et d’antisémitismes » dans leurs établissements.

« L’Université doit être un lieu de dialogue, de respect, d’intelligence collective et de créativité. Elle doit défendre les libertés individuelles, garantir la liberté de recherche et d’opinion et offrir un espace de construction du savoir ouvert à toutes et tous. » revendique Udice

Dans son communiqué, Udice rappelle que « le débat est consubstantiel à l’université en le fondant sur l’essence même de la démarche scientifique pour retrouver les conditions dignes de l’élaboration des savoirs. »

En conclusion, « nous réaffirmons donc notre engagement indéfectible à faire vivre les valeurs fondamentales de l’université : le débat contradictoire éclairé par la recherche et l’état des connaissances, la liberté académique et la liberté d’expression. Ces valeurs sont essentielles à la construction d’une société libre, ouverte et démocratique ».