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Cycle de Webinaires "Covid-19 : quel développement soutenable pour demain ?"

Développement soutenable Article publié le 22 juin 2020 , mis à jour le 23 juin 2020

Seconde session : Quelle alimentation pour demain ? Circuits courts, production, sécurité

Dans le cadre de la mobilisation et des réflexions collectives suscitées par la pandémie de Covid-19, l’Université Paris-Saclay donne la parole à ses nombreux experts pour échanger sur le thème « Covid -19 : quel développement soutenable pour demain? ». Élaborés en collaboration avec le média en ligne The Conversation et l’Agence universitaire de la Francophonie, ces webinaires ont pour but de croiser les disciplines et les expériences, de manière à éclairer les multiples aspects de cette crise sanitaire à l’aune des enjeux environnementaux. Le second rendez-vous de cette série se déroulera le mercredi 24 juin à 18h. Connectez-vous avec nous !

Quelle alimentation pour demain ? Un questionnement important, remis au goût du jour par la crise sanitaire du Covid-19. Autour des micros seront Caroline ORSET, chercheuse au laboratoire d’économie publique (Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech) ; Marianne Le Bail, agronome au département Sciences et Ingénierie Agronomique, des Forêts, de l’Eau et de l’Environnement (Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech) ; et Philippe Ciais, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (Université Paris-Saclay, CNRS, CEA, UVSQ). Ces trois experts seront en direct pour discuter, soulever des questionnements essentiels au sujet de l’alimentation et répondre à vos interrogations. Une occasion à ne pas manquer pour découvrir les initiatives existantes ou à l’état de projet ainsi que pour se renseigner sur les nombreuses problématiques liant sécurité alimentaire et environnement. Petit avant-goût des discussions à venir.

Organisation du territoire et Covid 19

Le Covid-19 est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise à l’Homme par un animal vertébré. Ce type de maladie est en pleine expansion, Marianne Le Bail nous explique pourquoi : « À l’échelle des territoires, l’organisation du paysage impacte la nature et la qualité des habitats de la faune sauvage. Cela peut jouer sur une certaine perméabilité des contacts entre les humains ou le bétail et celle-ci, contacts qui semblent être mis en cause dans l’extension des zoonoses ».

La crise du Covid-19 a ouvert les yeux à bien des gens sur les risques que font peser notre mode de consommation, non seulement sur les écosystèmes, mais également sur la santé humaine. Se pose maintenant la question : quels seraient les adaptations possibles ? La crise va-t-elle permettre de faire changer les choses ?

« On soupçonne que certaines organisations intensives (extension de zones urbaines, extension de zones cultivées spécialisées, concentration de gros élevages hors sol …) peuvent être propices à l’adaptation, à l’extension et à la transmission de pathogènes. Mais les systèmes dits agroécologiques qui s’appuient sur le fonctionnement des écosystèmes naturels, sont-ils moins risqués ? Il conviendrait d’intégrer à l’évaluation de ces systèmes des indicateurs de leur sensibilité à l’extension des zoonoses », précise Marianne Le Bail.

« Personnellement, je suis pessimiste sur l’impact du Covid sur les écosystèmes, ajoute Philippe Ciais. Pour l’instant, on trouve réjouissant de voir des animaux sauvages revenir à proximité des hommes. Cependant, des articles montrent qu’on assiste en Afrique à une recrudescence du braconnage d’animaux sauvages. Concernant la déforestation dans les pays tropicaux, il y a un risque de voir une baisse des régulations environnementales, une hausse de l’exploitation du bois, et de production de nourriture pour l’exporter. Cela pourrait donc accroitre la pression sur les ressources naturelles et la déforestation. »

Crise sanitaire mondiale et sécurité alimentaire

En France, la plupart des fruits et légumes sont importés. Cette crise a permis de faire la lumière sur la fragilité des systèmes mondialisés qui fonctionnent avec peu de stocks et beaucoup de transports.

« L’optimisation économique des industries agro-alimentaires, fragmentées dans des territoires parfois très éloignés, semble les avoir rendues vulnérables aux crises qui se soldent par un « confinement » territorial fort (spécialisation des zones de production, concentration industrielle de la transformation y compris hors de France, etc.) », explique Marianne Le Bail.

« En effet, ajoute Caroline Orset, la baisse des émissions de gaz à effet de serre suite au confinement illustre bien la pollution quotidienne de notre mode de production et donc les dommages qu’il cause à notre écosystème. Néanmoins, le rapprochement des consommateurs et des agriculteurs et éleveurs locaux montre que la mise en place d’une économie circulaire est réalisable ! »

« Effectivement, mais il ne faut pas non plus oublier les risques concernant la sécurité alimentaire dans les pays du Sud liés à la crise du Covid, précise Philippe Ciais. Les pays exportateurs de riz sont en effet peu nombreux (Thaïlande, Cambodge, Indonésie). Si par réaction de panique, ces pays empêchent les exportations, cela peut causer une tension sur le prix du riz comme cela a été le cas en 2008. Il y a aussi eu une crise du prix du blé en 2010 et en 2012, car la Russie et l’Ukraine ont stoppé les exportations. La Russie a déjà décidé de moins exporter le blé par précaution. »

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