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Recueil de textes écrits en atelier slam 2022-2023

Ce recueil vous présente les textes écrits par les participantes et les participants de l'atelier d'écriture et d'expression poétique de l'année 2022-2023.

Textes collectifs

La moquerie est une chose à maudire

L'aumône est une chose à bénir

Certains en viennent à s'immoler

D'autres en sortent modifiés

De la mémoire jusqu'aux molécules

Car les moribonds pullulent

Pas d'excès de mochis dévorés au lit

Pour oublier les mots cheap des cerveaux ramollis

On accueille les tweets sur l'autel de la vérité

Alors qu'on reçoit les colombes dans un hôtel miteux

Le soleil rayonne et le réveil sonne

Ce matin les fleurs s'émerveillent

A la fenêtre les oiseaux chantonnent

Douce musique pour les oreilles

 

Je prends mon sac à dos

Et vais au boulot

 

Ce midi les barbecues sont de sortie

A la porte les amis rigolent

Sur les photos tout le monde sourit

Aucune guêpe on a du bol

 

Je fais un gros dodo

Vive le repos

 

Le soleil se  couche, les feuilles tombent

Coïncidence les deux sont rouges

 

Ahlala il pleut des trombes

Foutu ciel nuageux !

 

Je prends mon parapluie

Je me mets à l'abri

 

La lune est de sortie cette nuit

Sous nos pieds... la neige

Crac. Faut pas faire tomber mamie

Mon anorak me protège

 

Je me protège bien dans mon lit

Jusqu'à la prochaine saison

 

Je regarde ma série...

Vagabonder de vies en vies

Si bien qu'on s'y oublie

Mirage d'une évasion

Tentatrice d'une illusion

Manque d'humanité

Manque de concret

Merveille éphémère

Le dragon et le papillon

 

Dans la vallée entre 2 monts, attention danger arrive un dragon. Son intention, la destruction. Première cible : un village de souris.

Malheureusement la chance ne lui sourit car un courageux papillon se met en opposition.

Les souris à l'abri dans les monts regardent ce combat de démons. Le dragon rempli ses poumons et souffle à fond. Le papillon lui répond par un tourbillon.

Le retour de flamme en voilà une belle punition ! Saines et sauves, les souris reprennent alors leur vie, merci au papillon !

Quand la montagne accouche d'une souris, le plus petit peu gagner aussi.

Anagramme

Anagramme d'université

 

8h du matin - Vendredi

Cet éleveur du Loiret se réveille, revêt son uniforme, passe en revue ses truies, ses gorets, pixellisés. Il trie qui sera tué, depuis son canapé. L'éleveur moderne travaille depuis son île virtuelle. Les yeux rivés sur son clavier. Il s'est bien habillé car en fin de journée l'élu lui remet un joli trophée vert. Ivre de lui-même luire auprès du ministère.

 

Eut-il suffit d'une tuile pour conduire cet éleveur à la vertu ?

Anagramme de virtuel

 

Les yeux rivés sur cette vitrine

Il devient ivre de cette vision

Où sa vie n'est plus que virtuelle.

Il n'a qu'à admirer luire ses actes

Qui n'ont pour seule origine qu'un rituel,

Vil et malsain dont lui seul a le secret.

Eût-il la chance d'être utile dans son monde ?

Eût-il la chance d'être l'élu de son livre ?

Personne ne le sait car sa piètre vertu

L'a livré seul à l'abandon.

Paniqué, il se mit à courir dans les rues de son imagination,

Mais ne vit que les tuiles rouges des toits de toutes ses maisons

S'écraser à ses pieds, m'avertissant du danger.

Il fuit alors la ville pour s'essayer de profiter de la plage.

Mais le vent ne cesse de souffler, et l'homme se fait embarquer.

Après un long périple en mer, où il faisait faim, froid et soif,

Il accoste sur la rive

D'une île lointaine,

D'une île déserte.

Pourquoi ne peut-il pas être tué ?

Pourquoi ne peut-il pas juste se tirer ?

Discours + redondances

Bonjour à tous les représentants de la CTG,

Je me présente à vous au jour d'aujourd'hui pour vous exprimer notre voeux, totalement souhaité et espéré, par moi-même, ainsi que par la direction de réouvrir la raffinerie. N'ayez crainte, nous sommes d'accord avec vous si vous acceptez notre proposition d'accord, d'accord ?

- Ah oui ! Non vous vous attendez à quoi ? Vous nous prenez pour pris ? Bande de malappris ! Nous savons très bien que nous sommes en situation de monopole exclusif ! Sans nous plus d'essence ! Et l'essence est bien l'essence de votre activité ! Donc si c'est ça votre proposition, je tiens à vous prévenir avant que cela n'arrive : cette calme accalmie n'était que passagère ! Nous allons sortir dehors ! Marcher, à pied, dans la rue !

- Enfin, ce n'était qu'un bref résumé de notre proposition. Soyez sûrs et assurés que nous ferons notre plus grand maximum afin d'atteindre un large consensus.

[Un bip sonore interrompt la conversation. Le représentant de Tatol répond au talkie-walkie. Une voix inconnue dit : "Comme dit un vieux dicton : Nique ton père]

Dialogue

- Bonjour.

- Bonjour.

- C'est vrai que c'est un beau jour.

- T'as passé une bonne journée ?

- J'ai passé une belle journée.

- C'est vrai que c'est une bien bonne journée. Mais qu'est-ce qui vous amène ici-bas, dans ce sous-sol crasseux ?

- Le bus ?

- Non je parlais de votre intérêt personnel à venir dans cette salle sale.

- Ah hé bien, heuuuuu... c'est une salle de sport, dans laquelle je viens muscler mon corps.

- Dit comme ça, c'est bien dit, vous avez les mots à la bouche.

- Mais ne dites rien au boss, le patron n'aime pas cet endroit louche.

- Ne t'inquiète pas, je savais déjà ce dont j'étais au courant.

Tzzschhhhe

- Mince une coupure de courant, y'a plus d'électricité.

- On peut s'échauffer dans le noir, pas besoin de lumière pour ça.

- C'est vrai, t'as raison, mais je suis venu en marche à pied, alors travaillons les bras.

- Allez quelques pompes, de bas en haut et de haut en bas.

Tsssschhhhe

- Oh la lumière est revenue, on a de nouveau du courant.

- Ah bah je vais aux haltères en courant. Oarf, ces poids font leur poids.

- Ouuuuf, c'est sûr qu'en soupesant, ils pèsent leur poids.

- Ah bah ça travaille le bras de forcer sur le biceps.

- Oh mais le soleil se couche déjà maintenant !

- Quoi, le soir se lève en ce moment même ?!

- Bon j'y vais, je dois y aller.

- On se voit plus tard, demain au bureau.

- Demain, j'ai des obligations, je ne serais pas là, tu devras faire sans moi.

- Dans ce cas, à lundi alors.

- Par conséquent à lundi du coup.

10 mots

Fichtre ! On a plus le temps !

Il faut ouvrir, ouvrir le ventre de la grenouille de l'évidence

Elle croasse comme le bruit de fond en Provence

Elle nous empêche de rêver un commun

Elle nous empêche de créer le demain

Ouais, effaçons les certitudes

Mettons le doute à l'étude

Je pense donc je suis ?

Non, je doute donc je suis est plus valable

La forêt de dogmes est abbatable

Tu n'imposeras pas ta vérité avec autorité

Lentement, doucement, on en rit

Redonnons ces lettres de noblesse au point d'interrogation de nos vies

Peut-on être solitaire mais solidaires ?

 

Le doute

Faisons fit du rire de la grenouille

Qui ne croasse que par beau temps

Et qui s'exclame "fichtre" au moindre désagrément

Pour repartir lentement dans le monde de ses magouilles.

Mais il est temps de lui donner une leçon,

Non pas de maths et de calculs de solides et d'aires,

Mais une communautaire où l'on reste solidaire.

Alors faisons lui écouter notre plus beau son :

Celui de la forêt qui s'anime,

Celui de la foret qui s'allie,

Valable en tout temps,

Valable pour tout temps.

 

La grenouille ne parle plus que lentement,

Mais ses mots pesant s'encrent dans le temps.

Elle raconte que de son temps la forêt se devait d'être solidaire,

Et que le bien commun n'était pas une mince affaire.

Puis elle affirme après ses quelques gloussements,

Que rien de ceci n'est plus valable,

Car au final tout le monde est déjà piégé dans le sable.

Inventaire

J'aime Paris tôt le matin

Quand les soulards décuvent leur vin

J'aime voir se vider les métros

Quand les oppressés sociaux vont au boulot

 

J'aime aussi Paris la nuit

Quand la rue fait du bruit

J'aime entendre les terrasses

Quand le soleil s'efface

 

Je n'aime pas Paris désempli.

J'aime me balader en automne.

Bouger des feuilles et des bâtons,

Contempler le ciel,

Saluer le soleil.

Même si les nuages gris

Couvrent toute l'immensité bleue,

Et des gouttes de la pluie

tombent par terre globuleux,

Au moins, les arbres brulent en or

Et éclairent nos jours

Ils me donnent envie de me balader encore

Savourer la nature.

J'aime la vie mais aussi la pluie

J'aime l'amour et ses beaux discours

J'aime rire et surtout chérir

J'aime les nôtres et les autres

J'aime les monothéistes autant que les communistes

Que ce soit la douce rosée du matin

Ou les chaleureux rayons du soleil,

La randonnée me tend toujours sa main

Pour me tirer du sommeil.

C'est pourtant la continuité de mon rêve :

Le tendre chant des oiseaux au réveil

Qui attendent juste que je me lève

Pour aller goûter ces délicieuses groseilles.

Mais quand la forêt s'assombrie,

Ce n'est point pour me déplaire.

On y trouve plein d'animaux jolis :

Lapin, sanglier, biche,

ou même un cerf,

La nature est riche,

Mais c'est sa bonté que j'apprécie :

Elle étale devant nous tout son bonheur :

De ses champignons les plus rabougris

Jusqu'à ses plus belles fleurs.

Alors lorsque je suis avec elle,

Je ne sais plus faire qu'une chose,

Profiter de Janvier jusqu'à Noël

Faisant fuir mes pensées moroses.

Haikus

Un petit village

Tout au nord de l'Afrique

Où rit mon pépé

 

Le lait de coco

Frémit dans la cocotte

Couleur de Chico

 

Des gâteaux au miel

Au doux goût de nostalgie

L'odeur de mamie

Croissant, café.

Mon meilleur moment du jour.

Très bon, mais très court.

petit dej

 

Le ciel est méchant.

J'ai acquis un parapluie

Bon courage à tous !

parapluie

 

Je suis à Auchan.

Je n'aime pas l'huile d'olive.

Je prends la crème fraiche.

huile d'olive

Titre de livres

Ils sont 4, 4 hommes sans âge

Autour d'une table au village

L'expresso froid c'est en 3h qu'il se boit

Un vent de Méditerrannée

Un souffle des Pyrénées

 

Faisons l'éloge de la lenteur

Mettons la à nue

Voyons ce qu'elle a de créateur

La lenteur est si belle

Quand elle s'habille comme les hommes de ma rue

Je n'ai d'yeux que pour elle

 

Ici on ne se presse pas

20 min ou 20 ans qu'ils sont là

Faire passer le temps, toujours doucement

On refait le monde

Sans jamais quitter cette ronde

On ne se donne pas d'heure de rendez-vous

Mais tous les jours au garde à vous

Y'a ces hommes au grand bagou

La naissance de la tragédie

A petits pas me flétrie.

Je suis devenu un prisonnier virtuel

De la supplication de mes considérations inactuelles.

Opinions et sentences mêlées sont pour moi

La fabrication de la famine qui me ronge.

Je souhaiterai vivre dans un songe

Où ma seule pensée serait celle du gai savoir,

Mais toujours je ces fleurs du mal,

Belles et décharnées, agonisant de pouvoir,

Comme ici pour me rappeler

Que je ne vis non pas une, mais quatre saisons en enfer.

Je suis un bon voyageur et son ombre.

Par delà le bien et le mal

J'ai traversé maintes terres,

Des plus arides au plus peuplées,

Mais la volonté de puissance m'empêche de m'arrêter.

Alors je marche, je cours et je pense.

J'ai atteints le sommet de ma montagne.

Alors comment la philosophie pourrait-elle nous sauver ?

Mais il est là, à mes côtés.

Et ainsi me parlait Zarathoustra :

N'oublie pas d'être heureux.

Mot double syllabes

Toctoc ! C'est Papa mon coco,

Tu fais pas encore dodo ?

Tu préfères jouer au kéké en haut

J'entends Badabou badaboum

A ton âge ça devrait être fini les boums

A ton âge bibi il avait déjà déjà trois bébés BAM !

Avec tonton c'est les ouins ouins qu'on gérait

Vraiment tu l'as fout à faire le foufou

Putain il est grand temps que tu grandisses

Bordel tu vois pas que tes vieux vieillissent

Onomatopées

Dring ! Allo papa bobo

Mon coeur fait le poids d'une noix de coco

Je sais que je ne suis plus un bébé

Que je devrais finir par arrêter d'appeler

Comme les adultes qui ne voient plus le temps passer

Plouf ! Les larmes me tombent dans le métro

Je les récupère dans ma gourde pour te les montrer

Le zinzin que je suis n'arrive plus à faire dodo

Avant de t'avoir tout partager

Hey toi qui descend du toit

T'as vu ce truc de zinzin !

Les étoiles du fond de cette toile

Batifollent comme des petites fofolles.

Shhhhhh, va pas tomber.

Oh quel saut, et de haut !

Tu fais le kéké là.

Quoi tu veux m'aider à monter ?

Ho hisse he bah bibi, t'en a du bibiscoto !

Woah, c'est vrai que d'ici ça scie.

Prendre le thé sous la voie lactée,

En voilà une activité !

Hein ah ouais, va pour un petit nuage de lait.

Sluurp, je pourrais rester là pour l'éternité

Tant qu'je t'ai pour te parler.

Ohhh ta tête est chaude, arrête donc un peu de penser.

Roooh te titille pas l'esprit pour si peu,

Regarde, ce soir, c'est la nuit des êtres heureux.

Polysémies

La guerre des sexes entre mâles et femelles

Peut faire du mal

Ca fait plusieurs fois

Qu'on a failli perdre foi

J'en ai ras le bol

Qu'on se morde comme des rats

Qu'on se dispute pour des casseroles

Tu es allé voir 10 putes

J'ai fait les comptes

Ne me raconte pas de contes

On a perdu trop de temps

Tant mieux, on va rester distant

On a perdu trop de temps

Tant pis, on va rester distant

Tautogramme

Mon mensonge miroite aux miroirs

Mélangeant mes manigances malignes et mesquines

Méprenant les mésaventureux

croisant mon chemin.

Ceux-là cherchent calmement

Cette création cynique.

Vérité vulgaire et violation vertueuse

Vont vite voler vers la ville.

L'information ici imprègne impersonnellement

Les individus itinérants intéressés

Par la potentielle pluie de pouvoir

Pouvant provenir du passé.

Relique restituée en ruine,

Rien ne rempli son rôle,

La lointaine légende si longtemps lue

Lobotomise la lucidité du lecteur. Là

Je jouis de juxtaposer jovialement

Des brides bien bidons aux restes relatives de la réalité

Défendant mon domaine de la destruction,

Défendant mon domaine de la désolation.

Personnification

Tous ces enfants qui se jettent en moi,

J'en ai marre de ces petits rois,

Je vais leur apprendre à me maltraiter,

Si bien qu'ils ne voudront plus remonter.

Au prochain arrivant,

Une surprise l'attend :

De nombreux craquements,

Et quelques trous béants.

Qui oserait s'installer maintenant ?

Je suis prêt à m'ouvrir à tout instant.

Mes fibres sont lâches,

J'atteins presque le sol.

Je fais fuir les lâches,

Hahaha qu'est-ce que je rigole !

A mon tour de rire

Alors que vous me fuyer.

Attends patron pourquoi ce regard de pitié ?

Non, ne me détache pas, y'a rien de pire.

Pas la poubelle nooon tout sauf ça.

J'habite une maison vieille et abandonnée. Les gens arrivent de temps en temps, mais pas souvent et ils le font surtout les nuits. Mais même s'ils viennent, seuls les plus courageux osent entrer dans ma chambres. Et puis, ils me regardent et ils me parlent. Hier, par exemple. C'était la veille de Halloween. J'ai toujours des visiteurs le Halloween. Cette année, il fait beau. Il pleut, des corbeaux crient, mais à l'intérieur tout est très calme, très silencieux. Ah, voilà les gens arrivent. Je peux les entendre. Y'a quelqu'un qui monte. Mais finalement ! Ca fait un moment que je n'ai pas eu de visiteurs. Une personne entre. C'est une fille. Elle me regarde. Elle s'approche. Elle me regarde plus attentivement. Elle s'approche. Elle me regarde... CLACK, elle entend un bruit et elle se tourne pour voir ce qui se passe. Et en ce moment, il y a une autre personne qui entre. Il est déguisé en cadavre. Une fille se tourne vers moi... et elle commence à hurler.

- AAAAAAAAAAA

Elle a peur. Elle me fait peur aussi, et je commence à hurler moi aussi

- AAAAAAAAAA

Et le mec, il est calme, il me calme et je suis calme moi aussi maintenant. Quand la fille arrête à hurler, il rigole et je rigole avec lui. C'était une blague assez débile, mais qui s'en soucis. Qui s'en soucis ?! Et bah, la fille. Elle est en colère, elle engueule son ami, elle lui dit que ce n'est pas drôle. Du tout, du tout ! Je suis tout à fait d'accord avec elle. Je suis aussi en colère aussi et je dis au garçon que ce n'est pas drôle. Du tout, du tout !

 

Recette de sorcière

Vous voulez offrir une punition à un proche ?

N'hésitez pas à utiliser ce petit sort de poche :

Remplissez votre chaudron d'eau

Et mettez-y un petit bateau.

N'oubliez pas les ailes d'oiseau,

Ni du rat ses quelques os.

Attention aux griffures :

Le sang comme les poils de chiens

Transforment ce sort malin

En simple confiture.

Ce serait malaisant,

Et toutes les sorcières

Se moqueraient de votre talent

Comme d'une vulgaire faute de grammaire.

Finalement, rajoutez des gouttes d'orage

Et quelques larmes de dépression,

Touillez avec toute votre rage,

Mais du bateau ne faites pas tomber sa garnison

Attendez patiemment le bon moment

Pour ajouter le litre d'eau de lac

Car l'effet s'active immédiatement

Pour faire tomber votre ami de son hamac.

Fais divers

Par un dur soir d'orage

Les chiens aboyaient à la porte.

Des témoins parlaient d'une sorcière repartant.

Cette maison transpire la dépression.

En son sein, rats et oiseaux morts.

Les griffures traversent les murs du salon

Comme la grammaire traverse les dictées des polissons.

La victime eu le temps de souffrir de sa punition :

Au moment du crime, un homme dit avoir entendu de son hamac un cri malaisant

Mais il était trop tard,

Tellement que le corps s'avère perdu à jamais.

Le drame s'est produit mardi matin à Salem. Une sorcière, madame Magique, a effectué une malédiction sur son voisin, monsieur Moldu, pour lui causer de la dépression, mais elle s'est trompée de sort. Résultat - le chien de monsieur Moldu est transformé en livre de grammaire. Pour se venger, monsieur Moldu a volé des rats de madame Sorcière. Sauf que les rats étaient magiques. Ils transformaient tous les moments agréables en punition malaisante. L'après-midi, monsieur Moldu voulait calmement se reposer dans un hamac, mais d'un coup, un orage a éclaté, un groupe d'oiseau effrayé est arrivé dans son jardin. Et comme il a oublié de nourrir son livre, enfin son chien, celui qui a mangé tous les oiseaux. Et les oiseaux étaient des phoenix qui s'échappaient du zoo et qui coûtaient 1 million d'euro par tête. Donc, finalement, monsieur Moldu a des griffures, il doit payer une belle somme au zoo et, en conséquence, il est en dépression. Bravo madame Magique, le but est atteint ! Et bon courage à monsieur Moldu.

Expressions

C'est pas au vieux gardien de zoo qu'on apprend à peigner la girafe.

Il a l'expérience, il prend la girafe par les cornes, mais il fait gaffe !

Parce qu'il ne faut pas être avec une girafe mouillée !

De plus, il a besoin du peigne le plus aiguisé du tiroir.

Attention tout de même à ne pas tirer sur les poils sensibles,

Car la séance de coiffure est déjà assez mouvementée.

Et même si elle a une fine bouche,

Elle aime ouvrir sa grande gueule

Et meugle lorsque l'on passe du coq à elle.

Seul le vieux gardien de zoo sait prendre soin de cette mijaurée,

Mais vous pouvez vous tourner les pouces avant qu'il vous apprenne son secret.

Boule de neige

O !

Je

vis

loin.

Ici bas

fleuve

du damné, froid est ce brasier.

Profondeur

incongrue, la peur d'être glaciale

et forte

me tend

là une

main.

Vis-

je ?

U. (onomatopée d'épuisement)

Lettre de rupture

Très cher,

 

Je t'ai soutenu toute ma vie, je me suis déboité pour toi, j'en ai clamsé de l'ennemi à la force de mes propres mots. Et toi tu gagnodoles dans tes illusions et tes projets plus uruburlesques les uns que les autres. J'ai tout donné pour toi, de ma sécurité en voiture jusqu'aux couleurs de ma chambre. Pour toi, je ne serais pas la main droite, pour toi rien dans ma chambre n'est droit, de mes posters de Bob Dylan à mes panoramas du Kremlin. Et toi tu vagabondes, tu dirigeotes et tu t'embouibouines. Alors que moi, pour toi je ne jurais que par la priorité à gauche, et les trois bandes de mon drapeau français étaient toutes rouges. Quand j'allais à la corrida, j'imaginais ces fous de capitaleux s'énerver sur notre belle couleur, seulement pour n'être que mieux punis. Mais toi, tu n'oses même plus te battre, tu as abandonné tes armes, tu préfères le tracteur et la grue au marteau et à la faucille. Ce n'est plus une déception mais une désolation. Tu trépignes au sol, léchouillant les bottes cirées de ceux qu'ensemble on méprisait. Ta langue fourchue, je l'appréciais pour ses insultes envers ces galeux de capitaleux, non pas pour hypcrier tes propres défactions. Je te quitte et pour de bon, mieux vaut s'affranchir de ta peine que d'la partager aux autres.

Madame la RH, je me casse.

Adieu les urgences, Adieu l’hôpital.

Je ne veux plus sentir ton odeur.

Je ne veux plus entendre tes cris de douleur.

Je ne veux plus courir dans tes allées sans voir le dehors.

Passer 14h dans ce sous sol sans soleil.

Lutter toute la nuit contre le sommeil.

Examiner des pépés sur des brancards plein le couloir.

Imaginer mon pépé dans ce putain de couloir.

Madame la RH, je me casse.

Comme ils ont cassé l’hôpital public.

A grand coup de barre métallique. Les caisses sont vides disaient Sarko.

Sauf pour baisser les impôts de Bernard Arnault.

On peut plus soigner les prolos

Mais les bourgeois se feront jamais de soucis pour leur bobos.

Alors voilà madame la RH, JE ME CASSE.

Au plaisir de ne pas vous revoir comme on dit au patient.

Et les patients, arrêter de patienter.

Bloquer, grever, occuper

Et soyons fous : casser.

Au nom de votre santé.

 

Cordialement,

Un soignant énervé

Message caché + citation

Dans mes abysses je m'engouffre.

Ce que tu me dis, mélodie ou tragédie n'est qu'un Monde où mon reflet malin souffre.

Je ne puis me supporter sans toi.

Suis moi je le souhaite, vers une direction

Perdue. Sans le vouloir, tu me martyrises,

Mais en le souhaitant tu me tranquillises.

Le vent hivernal s'engouffre dans mes veines,

Chaos banal, vivant venant soufflant bruyamment

Est la raison de ma vivacité dernière.

La langue est pour moitié un miroir pour moitié un grimoire,

Vertu du savoir, démon d'animosité.

De la conscience aux sentiments, je t'aime, mais

Mon avis sur moi-même malveille en moi.

Coeur blanc et noir du bois des merveilles,

Toi tu veilles sur lui comme une mère hirondelle.

Seul avec pour unique force ton cœur,

Peux-tu partager tes couleurs,

Me montrer ce que tu vois,

Sauver mon être et me faire écouter ta voix ?

Erotisme

Au sein de cette chambre froide, tu me réchauffe.

Formes abstraites au contact concret,

Ton essaim d'amour débordant

Se localise en un point.

Cette danse infinie

Dans cet espace clos

M'offre la douceur de ton corps

Et la hargne de ton esprit.

Divine guerrière, la valkyrie aujourd'hui

Se montre sous un nouveau jour :

Partage de plaisir serein

Dans le calme d'un combat de catch.

Aucune occasion ne m'est laissée pour reprendre mon souffle,

Alors que ton odeur m'inspire mes plus belles prises.

Toi aussi tu ne respires plus que cet air vicié,

Si revigorant et sans pitié.

C'est dans cette cage que je me sens le plus en liberté,

C'est dans cette rage que s'efface toute calamité.

Ce n'est pas ma première fois ici,

Mais je me sens renaître,

C'est une expérience nouvelle qui se répète à l'infini.

A chaque instant, mes neurones s'effritent,

A chaque battement, la réalité se délite.

Je ressens toutes les sensations du monde,

Qu'avec ton seul rythme cardiaque.

Je danse alors en ne suivant que tes sons,

Tu mènes le rythme et je mène la danse,

Ce chaos ne converge qu'en un point,

Et c'est le notre.

Excercices collectifs

Brassens civilement

dans notre Sade ique quotidien

évitant les Roustand redoutées

les Diamanka spoilé l'Europe

pour soigner son Grand Corps Malade.

Hélas Ella Fela fête avec

cela a Hampate tout l'West

129H de guerres n'ont pas été enterrées mais cachées

Assis sur sa souche, Maitre l'Ours cherche en ligne son miel

Une promo surgit "2 pour le prix de 3, payez double livraison : Réduction exceptionnelle ! Ne ratez pas ça :

plus que 5min pour en profiter!"

Au même moment, à l'autre bout du monde dans son nid douillet, livreur Pigeon surveille les prochaines commandes.

Maitre l'Ours ayant validé son panier, livreur Pigeon est écoeuré de voir la distance à parcourir pour le livrer.

Alors contre vents et marées, il vola, vola et vola encore. Jour et nuit malgré la pluie, sans aucune pause, avec cette lourde charge, il traversa tous les pays.

Montagnes, champs, marécages, il surmonta tous les obstacles. Enfin en vue de la tanière de maitre l'ours, un bip ultrasonore de son téléphone lui signale l'annulation de la commande.

Il en rate un battement d'ailes, et tombe dans la cheminée de maitre l'Ours.

Celui-ci, surpris, demande : "Mais qu'est-ce que vous faites là? J'ai annulé la commande!"

Vénérable sage Fourmi, ayant vu la scène, dit à sa colonie : "Vous voyez comme un clic inconséquent cause bien des tourments. De cela retenez : pensez à tous ceux que vous mettez en mouvement à votre place, puis agissez en le sachant."

Il était une fois une ville qui à chaque début de printemps voyait ses habitants changer de genre pour une journée

Nous allons vous compter la discussion entre deux villageois en prévision de ce jour un soir d'hiver

Si j'étais une femme je pourrais gagner beaucoup d'argent en me vendant

Si j'étais un homme, je pourrais gagner beaucoup d'argent

Si j'étais une femme, je pourrais me maquiller sans contrainte

Si j'étais un homme, je pourrais ne pas me maquiller sans crainte

Si j'étais une femme, je pourrais lancer une scène sans raison 5 jours par mois

Si j'étais un homme, je ne pourrais montrer mes émotions qu'à moi

Si j'étais une femme, je serais toujours accompagnée

Si j'étais un homme, je me sentirais en sécurité

Et ça durait, durait durait

jusqu'à ce fameux début de printemps

où chacun est sorti réaliser

que même dans la peau de l'autre on n’est pas content

(ichi = 1)

Depuis le quai du métro

La rame rayonna

D'un éclair de graffito

に (ni = 2)

Un palais doré

À la nuit tombante

Attend sa reine

さん (san = 3)

Être dans la lune

Comme Cyrano en haut

Rêver des étoiles

La guerre des sexes entre mâles et femelles

Peut faire du mal

Ca fait plusieurs fois Qu’on a failli perdre foi

J’en ai ras le bol

Qu’on se mordent comme des rats

Qu’on se dispute pour des casseroles

Tu es allé voir 10 putes

J’ai fait les comptes

Ne me raconte pas de contes

On a perdu trop de temps

Tant mieux, on va rester distant

On a perdu trop de temps

Tant pis, on va rester distant

Esseulé, elle hèle « Flo! Quelle voie prenons-nous? » Le sol de terre vermeil reflète ses craintes…

Flo paresse au bord de la falaise, lèsant celle-ci d’infimes morceaux

Et c’est à peine s’il daigne montrer son attention.

Elle réitère : « Ici, nous sommes vulnérables! » … Aucune réaction

Elle décide alors de passer à l’action

Relevant Flo par une oreille, elle dirige son regard vers le sombre bastion

Et souligne patiemment les dangers : mort, scie, eau …

Mais son ami rêvasse encore, perdu dans des mondes aux beautés feintes

Elle voit ses yeux virer au vert émeraude, son cou, au toucher,

Devient chaud… elle crie pour l’arrêter, mais en un éclair ils basculent tous deux

De l’autre côté d’une barrière éthérée, poussés par un vent vivant à l’âme de feu…

Seul Flo peut dire le temps qui passe ici, entre les mondes, où même les plus solides cafards s’effacent

Et laissent leur place au néant et à son infini espace

Lorsqu’ils émergent enfin, comme à travers une glace

Elle se fâche, et lui rappelle son serment phare :

Ne jamais utiliser le Voyage si tard

Impassible, il sort sa cithare

Produit quelques notes dissonantes

Puis entame une mélopée aux Bacchantes

Tout autour d’eux pousse alors

Tout un buisson d’épineux. Clore

Sa mélodie lui donne des frissons

Et il s’endort sans plus de façon.

 

Prems et RimeNa

Petites annonces

Boulangère insomniaque vend croissants de lune

Sans abri cherche femme d’intérieur

Star du X vend abécédaire

Tricoteuse cherche homme pour vous à ses crochets

Texte écrit avec Lina :

Boulangère insomniaque vend croissants de lune

Faits au prix de nombreuses heures de sommeil

Et vendus pour quelques grains de sable de dune

Elle les cuit dans un four jamais mis en veille

A venir chercher au 10 rue de Pamplune dès le soleil couché

L’odeur de beurre vous guidera depuis chez le boucher

Sans abri cherche une femme d'intérieur

Un soir, dans un quartier résidentiel paisible, des voisins ont alerté la police après avoir vu un homme errer dans les rues et frapper aux portes en demandant une "femme d'intérieur". Les policiers ont rapidement intercepté l'homme, un sans-abri âgé d'une quarantaine d'années.

 

lors de son interrogatoire il déclara qu'avec son épouse cela ne faisait plus bon ménage et qu'ils cherchaient une 3eme personne pour faire ménage à 3

Certains voisins ont exprimé leur sympathie pour sa situation difficile mais pour beaucoup cela a provoqué des scènes de ménage et une peur d'insécurité dans la communauté.

L'homme a donc été placé en garde à vue au garde à vous.

 

Les autorités ont également pris des dispositions pour lui offrir une aide au ménage.

Cet incident a rappelé l'importance de la solidarité et de l'empathie envers les plus démunis de la société.

Haikus

Un petit village

Tout au nord de l’Afrique

Où rit mon pépé

Le lait de coco

Frémit dans la cocotte

Couleur de Chico

Des gâteaux au miel

Au doux goût de nostalgie

L’odeur de mamie

Petites annonces

Boulangère insomniaque vend croissants de lune

Sans abri cherche femme d’intérieur

Star du X vend abécédaire

Tricoteuse cherche homme pour vous à ses crochets

Texte écrit avec Lina :

Boulangère insomniaque vend croissants de lune

Faits au prix de nombreuses heures de sommeil

Et vendus pour quelques grains de sable de dune

Elle les cuit dans un four jamais mis en veille

A venir chercher au 10 rue de Pamplune dès le soleil couché

L’odeur de beurre vous guidera depuis chez le boucher

Sans abri cherche une femme d'intérieur

 

Un soir, dans un quartier résidentiel paisible, des voisins ont alerté la police après avoir vu un homme errer dans les rues et frapper aux portes en demandant une "femme d'intérieur". Les policiers ont rapidement intercepté l'homme, un sans-abri âgé d'une quarantaine d'années. 

 

lors de son interrogatoire il déclara qu'avec son épouse cela ne faisait plus bon ménage et qu'ils cherchaient une 3eme personne pour faire ménage à 3 

Certains voisins ont exprimé leur sympathie pour sa situation difficile mais pour beaucoup cela a provoqué des scènes de ménage et une peur d'insécurité dans la communauté. 

L'homme a donc été placé en garde à vue au garde à vous.

 

Les autorités ont également pris des dispositions pour lui offrir une aide au ménage. 

Cet incident a rappelé l'importance de la solidarité et de l'empathie envers les plus démunis de la société. 

Haikus

Un petit village

Tout au nord de l’Afrique

Où rit mon pépé

 

Le lait de coco

Frémit dans la cocotte

Couleur de Chico

 

Des gâteaux au miel

Au doux goût de nostalgie

L’odeur de mamie

Le Doute

Fichtre! On a plus le temps !

Il faut ouvrir, ouvrir le ventre de la grenouille de l’évidence

Elle croasse comme le bruit de fond en Provence

Elle nous empêche de rêver un commun

Elle nous empêche de créer le demain

Ouais, effaçons les certitudes

Mettons le doute à l’étude Je pense donc je suis ?

Non, je doute donc je suis est plus valable

La foret de dogmes est abattable

Tu n’imposeras pas ta vérité avec autorité

Lentement, doucement, on en rit

Redonnons ces lettres de noblesse au point d’interrogation de nos vies

Peut-on être solitaire mais solidaire ?

Mi + idée de moitié + aucune rime en fin de vers

Mamie m’a dit : « Antoine, cesse avec tes demi-rimes!»

Ma mie lui répondit « mon amie, comme il veut

Il écrit, ne vient pas immiscer ton nez plat

Dans ces vers-là » Mitraillé par ces commentaires

J’ai préféré taire ma pensée « mes semis sont

Miens, et je vous aime, mais déminez ce besoin

De contrôle! » Chacune, mi-figue mi-raisin en me

Voyant, retint sa pensée, miroir de mes faits

Misère, je vais encore encore passer une bonne soirée

Lame limée par l’amour, le regard de ma mie

Traverse mon âme comme un couteau la mie de pain

En parlant de ça, j’ai faim, mais mamie ne fera rien

Ce soir… quelle veine, venir mirer les paysages

De Bretagne avec ma chérie, mi-Juin, sans pluie

J’aurais dû me douter qu’elles allaient m’irriter

Heureusement qu’il reste la poésie, mine

Sans fond où s’enfuir du conflit mythique, querelle

Dénuée de fondement mais mise en branle

Nonobstant… ma guitare, jouons : la sol ré mi

La musique adoucit les mœurs, mon éminence grise

Me souffle. Hélas, l’onde sulfureuse émise du lit

M’emplit un nez psychique d’une fumée miracle

Ma mie boude, et je crains que son humeur âcre

Ne soit en rien guérie par quelques notes, fa mi

Dans ce cas, que faire? Oh tiens! Est-ce un comics?

C’est parti! Mysterio contre Spiderman,

Classique, mais le conte de Montmirail ne me tente

Pas… pas ce soir. Myriade de mirage, nappe de gaz,

Spidey hallucine et ma tendre et chère fulmine

Je finis le comics en un temps record, mis

Ma frustration de côté, et massai ma mie

Ce soir-là, pour une fois, pas de cris, l’accalmie

C’est ce qu’on appelle souvent mettre dans le mille

Même si mamie, pour une fois, a fait peu à manger

Nous sommes bien contents d’être là, face à la cheminée

Message caché

Sans toi, tout est difficulté

On t’oublie sans arrêt, mais tu nous offres une sacrée liberté

Quand on connait vraiment ta valeur, on voudrait te garder à tout prix

Pour soi-même ou pour l’entourage, que jamais tu puisses nous quitter

Se ronger les sangs, espérer, accepter ou renoncer : que faire face à ta volonté ?

Tu es souveraine dans ce domaine, et nous encore bien ignorants

Mais si un jour, l’humanité découvrait comment te préserver sans te voir diminuer

Qui sait quelles conséquences découleraient de ce terrible vœu enfin exaucé…

S’imaginer président + anaphore « Moi président » (au moins 4 fois dans le texte) : des arts graphiques

Moi président, bds, mangas, livres de tous genres

Ne seront plus discriminants pour les lecteurs

Tous seront obligés d’essayer pour critiquer,

Pour juger, descendre ou envoyer des fleurs

Moi président, un partenariat bien ancré

Sera fait avec l’éducation nationale

Pour que chacun voit les styles auxquels ils ont accès

Que tous puissent s’ouvrir à la lecture des belles fables

Contées par nos prédécesseurs, pleines de leçons

Moi président, les querelles internes cesseront

Qu’importe que cela rapporte! Nous devons faire rire,

Chanter, pleurer, rêver, en un mot faire revivre

Les gloires passées, futures, présentes ou imaginaires

 

Moi président, laissez filer les investisseurs

Nous nous débrouillerons avec divers états

Pour relancer les contes, les mythes et légendes

Leur faire donner au peuple qu’elles renferment le bonheur

Faire couler leurs yeux ou relâcher leurs nerfs

En agitant leurs coeurs sensible, sauver leurs âmes

Moi présidente de l’Association des Décolleurs Infatigables d’Etiquettes Ultra-collées

Je vous promets un engagement total et entièrement motivé pour notre cause

Moi présidente de l’A-D-I-E-U

Je vous guiderai vers le décollage de tout support par la plus propre et rapide des façons

Avec moi, présidente de l’Association des Décolleurs Infatigables d’Etiquettes Ultra-collées,

Vous n’aurez plus à craindre les poissons dans le dos à chaque 1er avril,

Ni les préjugés formulés par ceux qui voudraient vous cataloguer et vous assigner dans une case

Ni le moindre pot de confiture ou de compote récalcitrant au ré-emploi

Je vous le redis enfin, mes chers amis

En me choisissant comme présidente de l’A-D-I-E-U autrement dit de l’adieu

Vous adhérez de la plus sûre des manières à vous détacher de tout

Acrostiche (lettre ou son, début/fin de vers)

Super dur d’écrire, et pourtant, quel grand plaisir

Laver sa propre bêtise, l’étaler aux autres

Aimer comme ils y voient ce qu’on n’a pas su dire

Malhabile parchemin dont ils sont les apôtres 

Livre ouvert sur l’imaginaire de l’écrivain

Ira-tu en bateau narrer ces écrits vains?

Toujours reconnaître la sagesse des lecteurs

Trouvant la perle rare du monde que l’on créé

Épatés, ils l’érigent en trésor. Allégé

Riant de coup du sort, je pousse le vice

A la quête du récit parfait, seul supplice

Tu lis, là, en te demandant encore pourquoi

Ultime bravade à la face des flammes de la foi

Retournant ce texte tu entrevois l’appel

Elégie demandant plus de mots moins de fiel

Langage texto + argot/verlan + lipogramme/antilipogramme

A)Yo bro,

On a move la session de volley au hangar

Si tu dois passer zappe pas le bonjour au prof

Sinon la bonne soirée et à mardi prochain

 

B)Yo, je vais pas pouvoir ce soir, mais kiffez bien

Pour la soirée chez toi, toujours tomates farcies?

Je suis chaud de prendre du Spritz si ça te va

Sinon dis-moi ce que tu veux boire jeudi soir

 

C)Hey, j’arrive! Tu peux lui dire? Merci bg

Plus chaude pour du Coca ou de l’Orangina

Mais c’est comme vous voulez. D’ailleurs j’ai un dessert!

 

A)Parfait ça! Je lui dis. Tu gères pour le dessert!

T’as pris/fait quoi? J’aurais déjà un clafoutis

Sans compter sir B qui ramène du pain perdu ;)

 

B)Bah tant pis on se pétera le bide, tranquille x)

 

C)Oh Nice! C’est celui de ta mère? Je l’adore <3

Tu lui fras des bisous de not’ part stp

Et non c’est une tarte tatin du pâtissier 

 

A) C’était l’objectif, mais pas trop : faut pas dormir

Devant le film en tout cas on a ce qu’il faut

Niveau digestifs, j’ai refais le plein hier ^^

 

B) Ah damn! Tu veux encore nous mettre mal, pourquoi ça? :,)

 

C) En plus moi je tiens pas la tease vous le savez. X)

 

A) Mais non c’est pas le but, c’est juste pour digérer!

Et toi t’auras droit au petit verre pour bébé ;)

 

B) On sait tous comment ça va finir : elle va boire

Et chanter/crier tout le film … T’es sûr de toi? X)

 

C) Archi faux, je m’endors à chaque fois que j’abuse,

T’abuses! En plus c’est toi qui ronfle quand t’as trop bu

 

A) Du calme les enfants! Y’a 3 matelas, même bourrés

On gèrera XD de toute façon y’aura plus qu’un film

Bon on t’attend depuis 10min pour jouer!

 

C) Chuis là chuis là! C’est vot’ faute aussi à écrire

 

B) Bonne séance l’équipe! Oubliez pas vos affaires

Comme la dernière fois. Elles sont toujours dans mon coffre x)

 

A) Thanks, la bise.

 

C)Merciii!

Malgré que la petiote est grave bavarde

Genre qui s’arrête jamais

En mode j’pose des questions, t’as vu

Jamais elle te laisse souffler du coup

Ben y a un truc cool chez elle

Moi je suis plutôt … ‘fin tu vois quoi !

Mais si mes potes me crame quand chui avec elle

C’est chaud, i croivent qu’moi c’est papa-gateau

Dès qu’elle commence à monter en haut

Chais pas quoi qu’elle traficote dans ses jouets

Alors j’commence à flipper qu’elle en gobe un

Des fois aussi j’lui dis de m’faire montrer ses dessins

Elle me parle de tout s’bazard… ah ouais…

Pfff, j’comprends rien à ses trucs, comme même

En gros, ce genre d’animal qui pète le feu, t’as qu’à suivre !

Si j’aurai su, y a vla des mois que tu me verras pu

Ma drôle de ch&#39;tiote tite minote

Si j’aurai su

Comme même

Faire montrer

Moi je

Monter en haut

Descendre en bas

Rénumération

Genre…

Tu vois, t’as vu

Y a vla…

Grave

Au jour d’ajourd’hui

Un moment donné, faut …

Du coup

Voilà

Cool

En fait

C’est carré

C’est chaud

Frais

Lourd

Enorme

Malgré que

Ils croivent

 

Jonquille

Rose

Faune

Porc

Fleurs

Taupe

Ravageur

Baobab

Herbe

Loup

 

Elle claque la porte et s’en va profiter gaiment de la diversité sa vie !

Marché

Depuis taleur, je les vois déchargé

Vla les caisses de chou, de navet

Genre faut vraiment que tout soit prêt, t’as vu

C’est carré, ça donne envie d’acheter, t’as vu

Ya les produits et ya les hommes aussi

« Elles sont belles les clémentines, goute benti »

Ils croivent que c’est facile

Que c’est pas lourd les myrtilles

Alors que si j’aurais pu

J’aurai choisi un taff pas dans la rue

Cte rue elle se remplit tot

Genre à 5h du tam : au boulot

Des travailleurs jeunes ou âgés

Des fruits frais ou fanés

Un moment donné pépé,

Faut l’arreter le marché

Fleurs

Eh toi là bas, viens 2 minutes

Surtout faut ne pas stresser

Si jamais, y a tout ces gens qui le malmènerez

Lache ton snap sale pute

Putain je me demande porc quoi

Il croit séduire qui comme ça

Il manque pas d’air beurk

Bah oh bah oui, au top

Cueillons des snap dans la rue, tout juste

Comme on cueille des cerises dans les arbustes

Pour eux les meufs elles attendent dans le flou

Elles sont là, objets passifs qu’on louent

  Putain on veut juste marcher dans la rue nous!

Lettre : hypocrisie/langue de bois + dichotomies/oxymores + ironie/naïveté

Merveilleuse amie,

Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes vus

Et cela blesse de même chez moi âme et anus

Dire que tu me manques serait malvenu

Et pourtant, j’écris moins sans ta présence vétuste

Us et légendes se heurtent au pied de ta beauté

Enfin, du moins, jusqu’à te regarder

De quoi rendre le sourire à l’être le plus peiné

Comme une bonne blague qui vient s’immiscer

Dans une conversation par ailleurs pointue…

Oui tu me manques, et s’il fallait donner une mesure

Je me comparerai à la branlante masure

D’un fermier, privée de son bien-aimé fumier

Et donc je t’écris, pour te remercier

D’être partie, d’avoir préféré la vue

Plutôt que la compagnie

Car ce faisant, tu m’as rendu

Un bien précieux que je pensais détruit

Ma liberté : de vivre, de dormir, d’écrire …

Pardon pour cet élan honnête.

Je reprends : je me faisait une fête

De te revoir d’ici la mi-mai

Flânant au cœur de Paris

Nous pourrions déjeuner sur les près

Échanger sur nos situations, puis,

Retracer notre joyeux parcours

Du temps où l’amour durait toujours

Dans un pays imaginaire

Où nous serions encore pris par ces liens austères

Bref, en un mot, un rendez-vous galant

Où mon rôle serait celui de l’amant

Le tien celui de la belle l’éconduisant

Et tout cela dans le sérieux le plus grand…

Avec tout mon respect et mon admiration

Ton ancien joyeux turluron.

Chère Madame,

Votre missive mystérieusement claire m’est bien parvenue la semaine dernière.

Tout d’abord, je souhaite vous en remercier vivement et très sincèrement.

Sachez qu’elle a sans doute atteint son but et que vous ne pouviez pas me faire plus plaisir.

Je suis fort aise que vous vous portiez si mortellement bien.

Pour ma part, n’ayez crainte, ma robuste constitution n’est point altérée, même si je regrette

parfois que le sommeil me fuie souvent.

Compte tenu de votre sibylline décision, je ne voudrais pas me montrer davantage maladroit

en vous imposant ma présence, mais permettez que je vous invite à souper prochainement

avec brio ?

 

Vous priant de m’agréer, veuillez pardonner mes plates salutations.

Signé : Monsieur de je ne sais quoi

Jeu sur les genres + mots associés

L’homme aux mains douces, 200 000 $ vivant

C’est ainsi qu’on présente cette idole des voleurs

Cet Aladin des temps modernes. Sa grâce et sa dextérité

Font de lui la plus habile ballerine du monde des perceurs de coffre

Impossible de l’attraper, ses charmes naturels désarmant les policiers

Et pourtant son sac à main n’a rien de magique :

Rouge à lèvre pour huiler les serrures

Soutien-gorge pour les déverrouiller

Bottes à talons pour ne pas tacher son pantalon

Sur le sol gras des coffres-forts

Seul défaut de sa cuirasse charmante

Son hystérie permanente : professionnel du ménage

(Il faut bien ça pour vider une banque en moins de deux)

Il ne supporte pas de voir le bâclage du nettoyage

Et cela lui joue tour sur tour avec son entourage

Son cache-cœur, laissé déboutonné, le met en rage

Son sein sensible ne supporte pas le contact du lin

C’est pourquoi tous ses vêtements passent au peigne fin

De son côté maniaque. Ceci dit, sur son île paradisiaque

Il porte uniquement des corsages amples et une fragrance aphrodisiaque

Et sa magnifique et fraiche voix de soprano

Charme tout ce qui y vit, des plantes aux animaux

Expressions détournées

Rosie en marre, elle craque, fulmine et tempête

Pour se calmer, elle va se doucher

L’odeur de son gel douche oBao babille à ses narines

En frottant ses cuisses, elle voit ses veines qui affleurent

Il faut ne pas désespérer

Même si c’est gRave ageur le temps qui passe en la marquant de rides

Elle sera toujours une belle plante, quoi que ces porcs en disent !

Quelques goutes de son parfum Loulou de Cacharel

Un far à paupière couleur taupe pour mieux cacher tout ça, et du rimel

La voilà requinquée et lumineuse comme un bourgeon qui youyoute

4 onomatopées + 8 mars

Boom! Encore une claque abusive, violence en guerre…

Paf est la réponse : porte claquée juste au nez

De l’imbécile. Cling cling font les clés dans le sac

Clac clac résonnent les talons dans l’escalier blanc

Dehors les oiseaux cui cui et le soleil les cuit

Elle se sent beaucoup mieux depuis la porte claquée

Son calvaire a cessé au premier dérapage

Hélas! Combien d’infortunées restent dans les parages

Subissant la démence d’une éducation vile

Dans l’espoir bienveillant d’une rédemption fragile…

Splash, fait la flaque traversée, salissant les bottes

Cette aquatique gredine ramène notre héroïne

Au présent : Non! La faute incombe aux despotes

Prônant châtiments corporels et dominance

À l’homme… Absurde déroulement d’une comptine

Plaisante, légende sans fond ni forme qu’on conjugue

Au présent quand son temps devrait être oublié…

Fffff fait le vent de l’été, signe d’un renouveau

Peut-être est-ce cette année? Peut-être pour bientôt

N’aurons nous plus besoin de ce jour pour sonner

L’évidence : l’égalité et la paix entre tous

Toctoc (mot double syllabes + onomatopées)

Toctoc ! C’est Papa mon coco,

Tu fais pas encore dodo ?

Tu préfères jouer au kéké en haut

J’entends Badabou badaboum

A ton age ça devrait être fini les boums

A ton age bibi il avait déjà trois bébés BAM !

Avec tonton c’est les oiuns oiuns qu’on gérait

Vraiment tu l’as fout à faire le foufou

Putain il est grand temps que tu grandissent

Bordel tu vois pas que tes vieux veillissent

Allo papa

Dring ! Allo papa bobo

Mon coeur fait le poids d’une noix de coco

Je sais que je ne suis plus un bébé

Que je devrais finir par arrêter d’appeler

Comme les adultes qui ne voient plus le temps passer

Plouf ! Les larmes me tombent dans le métro

Je les récupère dans ma gourde pour te les montrer

Le zinzin que je suis n’arrive plus à faire dodo

Avant de t’avoir tout partager

Si tu pouvais voir les choses ainsi

Sache que nos soucis en serraient si soulagés

Que plus de six milliards d’êtres humain s’uniraient enfin

Ne fronce pas les sourcils et écoute en silence ce slogan

DROIT DE CITE ICI ET PARTOUT AILLEURS, POUR TOUS

Les frontières n’ont aucun sens si c’est pour nous opposer

En réalité les différences nous enrichissent simultanément

Les vies dansent

Si l’évidence implique l’un, le cerf qui titube implique l’autre

Quand les vies dansent dans l’incertitude, Pline joue l’apôtre

Dionysos se perd dans les plaisirs éphémères

Tandis que Devos se rit des fées mais rêve

Si se perdre en chemin ne lui fait pas peur

Il perdure en chant maintes fois happeurs

L’humour est la politesse du désespoir, Mère

De grandiloquentes pérégrinations. Une Trève

Est nécessaire pour poursuivre avec la vagabonde

Aux boucles de cuivre un sentier où le vague a bon d

Os. Si cent tierces amènent un poème valant cent livres

N’échangez pas ses lignes fières contre un blême volant la lyre.

Sinueux est la sente qu’arpente notre cerf

Son nez preux sent l’ivresse dans nos vers

Et galope vers notre feu de camps

Réjouissant de la forêt les habitants

Quand il nous parvient, son brame nous enchante

Il s’inscrit dans notre âme comme une nouvelle plante

Pousse au cœur d’un joyeux brasier

Fait de mots, de prose poétique et de bons sentiments 

Et tous ensemble nous entonnons un hymne dédié

À la paix, la joie et l’absence du Tibre qui ment

L’effet mère

Au début, tu vivais dans ta mère

Puis tu habitais chez ta mère

Ensuite tu retournais voir ta mère

Et un jour, tu n’avais plus ta mère

Si t’es littéraire, t’appelles ça : L’effet mère

 

Que tu sois propriétaire ou révolutionnaire

On s’en fout de ton salaire

On s’en fout de ta carrière

Toi aussi tu seras au cimetière Même sans guerre

Tu finiras poussière, sous terre

 

Alors respire le maximum d’air

Traverses toutes les frontières

Fais vibrer ta lumière

Surtout aide ton frère

 

Dans cette vie personne n’est titulaire

Faudra que tu l’acceptes ton cancer

Ca sert à rien d’être en colère

Ici c’est un transfert vers l’univers

 

La vie c’est éphémère

Citations

Nous oublions que la vie est fragile, friable

Éphémère et courte. Le temps nous pousse au social

Pour faire vivre chaque instant plus intensément.

Faisons tous semblant d’être immortels : pas jouable

Mais rire, pleurer, chanter, tout cela aussi hale

Un cortège de souvenirs qui garde aisément

Notre passage sur terre plus riche, plus dynamique…

Cyrano nous le dit sur un ton très lyrique : 

Pour un oui, pour un non, se battre ou faire un vers

Échapper aux pesanteurs d’ici-bas d’un saut

Dans l’inconnu … écrire ou partager un verre

Avec quiconque, prenant les mystères d’assaut

Paraitre décidé à refaire le monde

Pour un sou cliquetant ou une pinte de blonde

Cela redonne au cœur de quoi vaincre les maux

Qui assaillent l’âme et nous dérobent ses joyaux…

L’éphémère vie d’un éclair est un bel exemple :

Sa lumière illumine la nuit la plus noire

Rendant au soleil coup pour coup, d’un revers ample

Malgré la brièveté de son éclat, fait croire

À la colère d’êtres supérieurs… magie

Qui dans l’instant réside, où résonne l’infinie…

Mémoire et oublis

J’ai oublié les chants ancestraux des créatures disparues

Je me souviens du goût de fruits mythologiques

J’ai oublié les parfums des journaux nouvellement parus

Je me souviens des panoramas sombres de mes livres épiques

 

J’ai oublié la sensation d’une embrassade rassurante

Je me souviens des émotions qu’elle suscite

J’ai oublié le cœur du sujet, constatation navrante,

Je me souviens de sa forme, qu’encore je récite

 

J’ai oublié, j’ai oublié, j’ai oublié …

Je me souviens, je me souviens, je me souviens …

J’ai oublié de rire et de chanter la nouvelle année mais

Je me souviens, comme au Québec, du parlement anglais chafouin

 

J’ai oublié le fil conducteur du poète

Je me souviens encore de la douce chaleur de ma couette

J’ai oublié de ne pas dériver du début

Je me souviens de la guerre des Emus

 

J’ai oublié qu’il fallait un terme à tout slam

Je me souvient du tranchant des mots comme de la lame

J’ai oublié de préciser le nom de l’histoire citée

Je me souviens de De Cape et de Crocs, comme un bénédicité

 

Je me souviens aussi des trois mangas qui m’attendent

J’ai oublié de les lire encore une semaine grande

 

J’ai oublié le son de ta voix

Je me souviens pourtant qu’elle était douce

 

J’ai oublié quelle épice tu mettais, parfois

Je me souviens d’avoir gouté ce plat sur ton pouce

 

J’ai oublié tous nos mauvais moments

Je me souviens juste d’en avoir bavé, tellement

 

J’ai oublié presque jusqu’à la forme de ton visage

Je me souviens encore du sombre éclat de tes yeux, comme un triste présage

Slamun

Le réveil fut difficile, la veille ayant poussé sur aujourd’hui

Ré sonne, merveille, mais rompt un rêve vermeille et gris

What’s up? Si tôt? Pas moi x) sur la table, 3 mangas

Qui m’attendent depuis une semaine, tristes et las

Jetant à la pièce un regard circonspect

Il faut dire, trop d’origamis gâchent son aspect

Aléatoires tribulations d’un corps à l’esprit souvent errant

Dont la constance dure rarement plus d’un instant

Blanc sont les murs qui m’entourent

D’affiches magnifiques ils font ressortir les contours

Épanouissant les nuances dark des histoires que j’aime

Ils produisent avec elles un magnifique phénomène

D’arc-en-ciel en nuances de gris

Je me répète c’est que j’oublie

Pi

Galopant sur des piles d’épis sans fin

L’aventurier déplie sa carte sur son hongre pie

Son instinct le guide vers un puit pris entre deux pins

Dont les racines font empirer l’état. Priant pour

Un peu d’eau où mirer les plis de son chapeau

Froissé, il souhaite simplement se reposer

Puis, au loin, il aperçoit un panache de fumée,

Dont le pinacle tutoie de gros nuages gris plein d’eau :

Enfin une auberge où faire halte, peste-t-il en en prenant le chemin

Pinaillant sur la qualité de la route qu’il suit, en un instant son regard est pris

Par la beauté du tableau : une chambre chaude, des draps doux aux plis souples et un repas cuit

Si tentant qu’il puisse le trouver, il se souvient, pleurant presque, où il a laissé cette opportunité :

Dans un royaume lointain, les épines des complots formaient pour lui comme une prison,

Et pour cela il a choisit la route, incertaine, pétrifiante, semée d’embûches épiques

Et surtout preneuse de tête, ne lui laissant plus le temps de penser

J’aime (inventaire)

J’aime Paris tôt le matin

Quand les soulards décuvent leur vin J’aime voir se vider les métros

Quand les oppressés sociaux vont au boulot

 

J’aime aussi Paris la nuit Quand la rue fait du bruit J’aime entendre les terrasses Quand le soleil s’efface

Je n’aime pas Paris désempli.

J’aime la vie mais aussi la pluie

J’aime l’amour et les beaux discours

J’aime rire et surtout chérir

J’aime les nôtres et les autres

J’aime les monothéistes autant que les communistes

Polysémies

Face à la feuille blanche

On se gratte la tête à la recherche de l’inspiration

Nos esprits vagabondent…

Ah tient, justement les « vagues abondent »

Intéressant !

Si on pense juste au factuel pour faire naitre l’écriture

On risque de passer à côté de l’essentiel, « les faits mères »

Oui, c’est bien ça le problème : l’éphémère…

Surtout, ne pas se perdre hanche mains !

Partir du bon pied dans une histoire, ou plutôt les doigts agiles

Le bassin des bonnes idées, c’est l’huile de coude

L’évidence est souvent sous nos yeux sans qu’on 100 sous-ci

Autour de nous, les vies dansent : il n’y a qu’à les observer pour les relater !

Eloge du temps (titre de livre)

Ils sont 4, 4 hommes sans âge

Autour d’une table au village

L’expresso froid c’est en 3h qu’il se boit

Un vent de Méditerranée

Un soue des Pyrénées

 

Faisons l’éloge de la lenteur Mettons la à nue

Voyons ce qu’elle a de créateur La lenteur est si belle

Quand elle s’habille comme les hommes de ma rue

Je n’ai d’yeux que pour elle

 

Ici on ne se presse pas

20 min ou 20 ans qu’ils sont là

Faire passer le temps, toujours doucement

On refait le monde

Sans jamais quitter cette ronde

On ne se donne pas d’heure de rendez vous

Mais tout les jours au garde à vous

Y a ces hommes au grand bagou

La faucheuse

Paris, le 3 décembre La faucheuse,

Il est temps qu’on se quitte et cette fois-ci pour de bon ma grande.

Tu te plait entre mes lèvres depuis 20ans, du saut du lit au coucher je suis matrixée par ta versatilité. Seul, en équipe, au taff, en soirée, à la terrasse d’un café, au coin de ma fenêtre, partout, tout le temps, sans arrêt, tu es là. Lache moi putain !!!

Je rêve d’une vie sans toi, ni entre mes mains ni dans ma tete. Notre relation est grave toxique, tu le sais très bien que mes poumons tu les niques.

RH

Madame la RH, je me casse.

Adieu les urgences, Adieu l’hopital. Je ne veux plus sentir ton odeur.

 

Je ne veux plus entendre tes cris de douleur.

Je ne veux plus courir dans tes allées sans voir le dehors. Passer 14h dans ce sous sol sans soleil.

Lutter toute la nuit contre le sommeil.

Examiner des pépés sur des brancards plein le couloir. Imaginer mon pépé dans ce putain de couloir.

 

Madame la RH, je me casse. Comme ils ont cassé l’hôpital public. A grand coup de barre métallique.

Les caisses sont vides disaient Sarko.

Sauf pour baisser les impôts de Bernard Arnault. On peut plus soigner les prolos

Mais les bourgeois se feront jamais de soucis pour leur bobos.

Alors voilà madame la RH, JE ME CASSE.

Au plaisir de ne pas vous revoir comme on dit au patient. Et les patients, arrêter de patienter.

Bloquer, grever, occuper Et soyons fous : casser. Au nom de votre santé.

Cordialement,

Un soignant énervé

Ali (homonymes)

Espoir d’île, Ali a pris la mer

Sans adieu à sa mère

Sur son petit bateau d’exil

Résonne le chant de leur prières

Dans ce champ bleu, immense cimetière

Ali a choisi le risque de la fin

À ses longues journées de faim

La coque du bateau fuit

Fiers comme des coqs dans la nuit

Personne ne dit que c’est fini

Le bateau coule,

Ali le sent

Ils seront cent à mourir sans sang