OI PALABRE - AXES DE RECHERCHE

Axes problématiques communs aux équipes de recherche associées à PaLabRe :

L’histoire culturelle des techniques, accessible au travers de la caractérisation des chaînes opératoires (caractérisation des matériaux, gestes de fabrication et d’usage, systèmes auxquels les objets appartiennent) et l’analyse de leur transmission (explicite ou tacite) et diffusion, mais également la restitution des réseaux d’échanges et de consommation des productions matérielles constituent autant d’axes de recherche majeurs en anthropologie, ethnologie, archéologie et histoire des sciences et des techniques, économiques et sociales. Dans ces domaines, l’étude interdisciplinaire des matériaux anciens est cruciale. Elle révèle les sélections effectuées par l’homme dans l’environnement et les modifications des techniques mises en œuvre, la fonction et la valeur économique et symbolique des objets.

Cet axe, conçu en lien étroit avec les deux autres, ouvre plusieurs chantiers de réflexion sur la mutation numérique du patrimoine. Il pourra bénéficier de la programmation thématique convergente de la MSH Saclay, ainsi que de l’ÉquipEx+ Espadon porté par la FSP autour de la notion d’objet patrimonial augmenté.

En modifiant fortement le mode d’accès aux objets et aux pratiques culturelles, le numérique transforme la connaissance et le rapport aux pratiques culturelles de nouveaux acteurs et groupes sociaux. C’est donc à la fois un objet d’étude pour les chercheurs mais aussi une source de questionnement scientifique sur la conservation et la valorisation du patrimoine. Le numérique permet un nouveau partage des données de recherche. Il transforme l’acte de conservation (donc aussi de tri et de sélection, notamment dans le domaine des archives) et les modes de valorisation des objets patrimoniaux. Le numérique modifie également la façon de nommer, de penser, de de visualiser le patrimoine.

PaLabRe entend être un lieu d’étude critique de la production de connaissances sur le patrimoine et d’innovation scientifique en proposant un renouvellement du cadre épistémologique et méthodologique du domaine des sciences du patrimoine. Il s’agira de mettre en œuvre et de promouvoir une méthodologie interdisciplinaire de saisie des objets et problématiques culturelles et patrimoniales, en s’intéressant notamment à la façon dont les différents savoirs sont produits, circulent et interagissent. Les vocabulaires en usage dans les modes de nomination, de conceptualisation et de classement des objets et des pratiques qui leur sont liées, seront aussi questionnés. On reviendra sur les notions d’« authenticité », d’« intégrité », de « trace », d’« altération », d’« origine » et d’« original », d’« image » et d’« imagerie », notamment et sur d’autres vocabulaires partagés, tels que celui du « risque ».

Formation

Dans le domaine la formation, l’O.I. PaLabRE visera à enrichir l’offre proposée aux étudiants avancés – de niveau master et Doctorat –, afin qu’ils puissent acquérir des connaissances et des compétences interdisciplinaires dans le domaine des sciences du patrimoine. Certaines orientations pourront, à échéance 2025, servir de base pour construire des propositions à destination de l’École universitaire de premier cycle, afin de proposer des enseignements transverses, concernant en particulier les enjeux liés, au sein de la problématique des FAIR data, une orientation spécifique consacrée aux données patrimoniales. Cette offre de formation liée à l’O.I. ambitionne également de mieux prendre en compte les transformations actuelles des métiers du patrimoine. Il s’agit par conséquent, de proposer des modules de formation directement liés à la recherche développée dans le cadre de l’O.I. qui puissent être ouverts, aux étudiants saclaysiens en formation initiale, mais également aux professionnels du patrimoine en poste, dans le cadre d’une formation tout au long de la vie.

Enjeux de formation :

1.       Favoriser l’ouverture interdisciplinaire des étudiants inscrits en formation initiale, tout en préservant une forte culture disciplinaire qui constitue le principal atout des formations existantes à Paris-Saclay, et de la structuration de cette offre dans le cadre de Graduate Schools : Les dispositifs de l’O.I. ajouteront, pour les étudiants qui le souhaitent d’autres cultures disciplinaires, à partir du niveau M, puis en D. Ces éléments de formation ont pour objectif d’accompagner les étudiants dans la maturation de projets de recherche mobilisant des compétences pluridisciplinaires et visent également à favoriser l’émergence de projets de thèse combinés ou « paires de doctorants » qui feront travailler deux doctorants issus de deux domaines disciplinaires complémentaires sur un objet commun. Ces travaux de recherche sont éligibles à des financements attribués dans le cadre des AAP de la FSP, et du DIM MAP. Ils pourront merner, d’ici 3 ans à la création d’une mention de doctorat « Sciences du patrimoine » transverse aux différentes Graduate Schools. Elle concernerait des doctorants disciplinaires ou pluridisciplinaires dont les objets de recherche s’inscrivent dans les sciences du patrimoine.

2.       Transformer les métiers du patrimoine dans le contexte du développement des sciences du patrimoine et de leur transformation numérique :  Il est nécessaire que les formations dispensées dans le cadre de l’Université Paris-Saclay prennent en charge les enjeux techniques, juridiques et épistémologique d’interfaçage entre les données de la science et celles du patrimoine. Il s’agira, en lien avec les Graduate Schools qui ont la responsabilité de la formation à Paris-Saclay, de proposer des éléments de formation mettant en œuvre des pédagogies favorisant des projets tutorés individuels et collectifs, en lien avec les travaux de recherche menés.

3.       Ouvrir des dispositifs de formation de l’O.I. aux professionnels du patrimoine : Par leur caractère souple et agile, ces éléments de formation pourront être le lieu d’un transfert de compétences et de connaissance entre chercheurs et professionnels en poste dans des institutions culturelles et patrimoniales. Cette proposition part du constat que les restaurateurs et conservateurs sont amenés à mobiliser des connaissances sur les spécificités des matériaux constitutifs des œuvres et objets qu’ils ont à traiter.

4.       Réfléchir sur les métiers de demain : L’O.I. PaLabRe vise à repérer, à analyser et à transmettre aux Graduate Schools, des informations concernant les compétences et les métiers de demain. Par la souplesse des dispositifs mis en place, par le fait de privilégier des dispositifs de formation qui favorisent des projets tutorés, programmés en coordination avec des institutions culturelles et patrimoniales, l’O.I. permettra à la fois de proposer des dispositifs spécifiques que nous labelliserons et de mettre en place un espace propice à l’identification des orientations de formation à implémenter dans l’offre de M, mais également de L.

Trois orientations nous paraissent d’ores et déjà prometteuses : les métiers liés à la paléo-inspiration ou au archéo-mimétisme, les métiers liés à la transition numérique et les métiers liés à la transformation des publics qui constitue depuis quelques années, une orientation forte des politiques publiques dans le domaine du patrimoine.