LAURA PAPER, DOCTORANTE EN SCIENCES DES DONNEES ET BIOMARQUEURS : SON ENGAGEMENT POUR L’AMELIORATION DES SOINS EN ONCOLOGIE

Après le BAC, Laura choisit de s’orienter en classe préparatoire aux concours des écoles vétérinaires et agroalimentaires. Elle intègre ensuite l’Institut Agro Dijon, dans le parcours agroalimentaire avec une spécialisation en nutrition-santé. Étant particulièrement attirée par l’aspect santé, Laura décide de profiter d'une année de césure pour se spécialiser davantage dans ce domaine. Elle saisit ainsi l’opportunité de réaliser un premier stage en épidémiologie nutritionnelle à l’Université de Reading, au Royaume-Uni, où elle mène une revue de littérature publiée. Elle effectue ensuite un deuxième stage à l’EREN, sur le Nutri-Score, qui aboutit à la publication d’un article en tant que première auteure.

De retour dans son cursus universitaire, elle effectue sa dernière année en alternance chez L’Oréal. Elle y travaille sur l’évaluation de la sécurité des produits pour leur mise sur le marché, notamment au travers d’études cliniques et de biostatistiques. Cette expérience s’avère enrichissante, car elle lui permet non seulement de découvrir le monde de l’industrie, mais aussi de se former "sur le tas" aux biostatistiques.
 

Ces expériences permettent à Laura de définir son orientation professionnelle : l’épidémiologie. Elle décide alors de poursuivre un master pour acquérir les connaissances nécessaires à la voie qu’elle souhaite emprunter. Elle intègre donc le M2 "Sciences des données pour la biologie" à l’Institut Agro Rennes-Angers. Son stage de fin d’études se déroule chez Novartis, où elle se concentre sur les analyses exploratoires des données de biomarqueurs dans les essais cliniques en oncologie. 

A l’issue de son M2, Laura n’était pas sûre de vouloir faire une thèse, mais elle découvre un sujet qui la passionne et qui est en lien avec son stage précédent : l’évaluation des modèles de prédiction clinique du cancer de la vessie, intégrant des biomarqueurs dans la cohorte COBLAnCE.

Le cancer de la vessie est un des dix cancers les plus fréquents (plus de 11000 nouveaux cas chaque année en France) et les biomarqueurs sont de plus en plus utilisés dans la recherche en oncologie. L’intégration des biomarqueurs dans des modèles de prédictions pourrait améliorer la qualité de la prédiction de l’évolution de la maladie afin de personnaliser le parcours de soin. A terme, par exemple, cela peut permettre d’éviter l’ablation de la vessie (cystectomie).  

L’objectif de la thèse de Laura est donc d’évaluer des modèles de prédiction du cancer de la vessie en intégrant des données de biomarqueurs à partir des données de la cohorte COBLAnCE.

Pour ce faire, Laura va donc travailler sur trois axes : 

 

  1. Evaluer l’association entre le niveau de Protéine C réactive (CRP) et le risque d’évolution de la maladie chez les patients atteints de cancer de la vessie
  2. Développer un modèle de prédiction clinique qui intègre les données d’expression génique obtenues par séquençage de l’ARN (RNA-Seq) et des facteurs clinico-pathologiques afin de prédire la survie dans le cancer de la vessie.
  3. Développer un modèle de prédiction clinique de la survie dans le cancer de la vessie à partir d’une approche multi omique 
     

Aujourd’hui, Laura a terminé de travailler sur son premier axe, ou elle a pu déterminer que le CRP permet d’améliorer les capacités de discrimination des modèles de prédiction du cancer de la vessie à court terme. Aujourd’hui, elle est en train de rédiger un article scientifique et a présenté ses travaux lors d’un congrès en Novembre à Lisbonne (EMUC European Multidisciplinary Congress on Urological Cancer).

Ce que Laura apprécie dans son travail, c’est la diversité des missions et des activités auxquelles elle participe, en plus de la recherche. Elle a l’opportunité d’enseigner à des étudiants en master, d’assister à des formations et des conférences, et de participer activement à des congrès. Ce qui est particulièrement appréciable, c’est qu’elle bénéficie d’une grande autonomie et de la confiance de ses encadrants pour organiser son travail à sa manière.

Laura insiste sur l'importance de choisir un sujet de thèse qui intéresse véritablement le doctorant, mais elle souligne également qu'une bonne relation avec ses encadrants et être entouré de pairs pour éviter l'isolement est important. Faire une thèse demande un investissement considérable, et elle conseille aux futurs doctorants de bien réfléchir à leur projet avant de se lancer. Il est crucial de ne pas entreprendre une thèse simplement pour le faire : si le sujet ou l'encadrant ne correspond pas, il est préférable d'attendre la bonne opportunité. En effet, s'entendre avec son encadrant et se sentir à l'aise au sein de l'équipe sont tout aussi importants que le sujet lui-même. 

Laura termine sur un message d’encouragement : il est également crucial d’oser, de postuler pour des offres de thèse, même si l’on a l’impression de ne pas correspondre à 100 % au profil recherché, car parfois, la motivation et la compatibilité de caractère suffisent. Faire une thèse est accessible à tous, à condition d’être sérieux et motivé. 
 

 

Article rédigé en octobre 2024