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Imane Aïda : Doctorante en droit privé et sciences criminelles

Imane Aïda

En troisième année de thèse à l’Institut droit éthique patrimoine (IDEP – Université Paris-Saclay), Imane Aïda travaille sur « le droit international privé confronté à la famille du XXIe siècle ». Elle partira quatre mois à Newark, dans le New Jersey, au Centre de recherche pour le genre, la sexualité, le droit et la politique de l’Université Rutgers.

En quoi consiste votre sujet de thèse ?

Le droit international privé est une discipline qui régit les relations entre personnes privées qui ont un lien d’extranéité, par exemple un couple binational, dont les membres sont de nationalité différente. Dans ce cas, on fait valoir en France des droits qui ont été acquis à l’étranger. 

Cependant, cette discipline n’est pas codifiée, elle s’est construite sur la base de la famille traditionnelle, c’est-à-dire un couple hétérosexuel, où les personnes sont unies par les liens du mariage, avec un enfant légitime. Aujourd’hui, avec l’évolution de la société, l’application du droit international privé rencontre quelques difficultés, car il n’est pas adapté aux familles homoparentales, monoparentales ou encore multiculturelles.

Ma thèse consiste à étudier l’influence des mutations familiales sur le droit international privé. Pour cela, je vais notamment comparer les droits entre pays afin de proposer des solutions aux problématiques de la discipline actuelle.

Pourquoi partir aux États-Unis ? Qu’est-ce que cela apportera à votre thèse ?

Afin de poursuivre mon étude sur le droit comparé, je me suis naturellement intéressée à la situation à l’étranger. J’ai consacré mes deux premières années de thèse à établir un état des lieux des problématiques du droit international privé. Au travers de mes recherches, j’ai constaté qu’il avait été largement étudié au niveau européen, mais je n’ai trouvé que très peu d’ouvrages sur le droit international privé américain.

Ainsi, je me suis focalisée sur les États-Unis, pour mener une étude approfondie à l’Université de Rutgers. Je suis fière de pouvoir poursuivre ces recherches au caractère innovant, puisque ce sujet n’a jamais été abordé en thèse. À terme, je pourrais m’inspirer du modèle américain pour trouver des solutions à appliquer en France. Finalement, ce travail offrira un regard neuf sur le droit international privé et sera utile pour sa future codification.

Qu’espérez-vous apprendre ou découvrir ?

Sans l’idéaliser, je pense que ce sera une expérience riche et épanouissante, aussi bien intellectuellement que personnellement. Ce sera l’occasion d’entrer en immersion totale dans une culture différente.

D’un point de vue professionnel, cela me permettra de découvrir le fonctionnement de la recherche dans une université américaine. Je vais pouvoir créer des liens internationaux, puisque j’aurai la chance de travailler avec plusieurs doctorants et professeurs. Cela m’aidera forcément pour une future carrière à l’étranger, même si je compte sur cette expérience pour m’aider à décider où exercer le métier d’enseignant-chercheur, en France ou à l’étranger.