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Concevoir des mélanges d'espèces

Le modèle agricole actuel est basé essentiellement sur l’utilisation des engrais, des produits phytosanitaires et de l’irrigation, ce qui a permis d’accroître et de maintenir la production agricole élevée1 . Toutefois, ce modèle agricole a montré ses limites en termes de durabilité et de résilience. Il offre peu de choix aux agriculteurs pour la conduite de leur exploitation, mais aussi, impacte négativement l’environnement.  La diversification des cultures par les mélanges d’espèces est considérée comme une alternative à l’utilisation des intrants2 . Les mélanges d’espèces augmentent les interactions biologiques dans l’agroécosystème, modifient les états du milieu : physique/chimique/bio ce qui impacte la fertilité du sol et pourraient réduire l’usage des intrants de synthèse par la régulation des bioagresseurs3 . Toutefois, cette approche a du mal à se mettre en place pour diverses raisons (manques de connaissances sur les mélanges d’espèces et leur gestion, verrouillage des chaînes de valeurs, manque de volonté politique, etc.)4

Le défi d’aujourd’hui est de produire des connaissances spécifiques qui faciliteront la conception de nouveaux systèmes au-delà des mélanges « classiques » qui existent déjà. En particulier, il faudrait pouvoir identifier les services (écosystémiques) potentiellement rendus en fonction des différentes possibilités de mélanges d’espèces (combinaison d’espèces dans des environnements donnés). Les traits des plantes jouent un rôle important dans la compatibilité des mélanges d’espèces. L’identification des traits « compatibles » pour concevoir des mélanges performants est nécessaire, d’autant plus que la valeur de ces traits varie lorsqu’on passe d’une culture pure à un mélange de cultures. C’est dans ce contexte que ce sujet de stage sera conduit afin d’identifier des indicateurs fonctionnels fiables qui permettent de caractériser les mélanges et d’identifier des règles d’assemblage.

Références: (1) Tilman, 2002 (2) Malézieux et al., 2009 ; M. Duru et al., 2015 (3) Malézieux et al., 2009 ; M. Duru et al., 2015 ; Beillouin et al., 2019 (4) Meynard, 2012 ; Caron et al., 2014.

Porteurs: Safia Médiène et son doctorant Malick Ouattara, du laboratoire Agronomie

Graduate school de l'Université Paris-Saclay concernée: Biosphera