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Appel à projets "Visite de structures professionnelles" : Retour sur le projet "Reconversions territoriales au Nord"

Les étudiant·es et des enseignant·es chercheurs du Master 2 Gouvernance de la transition, écologie et Société (Université Paris-Saclay / AgroParisTech, rattaché aux Graduate Schools Sociologie et Science Politique et Biosphera) ont consacré deux journées à l’étude d’expérimentations de transition écologique dans des espaces en reconversion territorial. L’accent a été mis sur les conditions de construction opérationnelle de ces expérimentations (partenariats, financements, coopérations techniques, etc.). 

Le Master GTES concentre une large part de la formation des étudiant·es à la méthodologie de projets environnementaux complexes. Dans cette optique, l’accent est mis sur les procédures de négociations multi-acteurs. L’objectif central de ces deux jours était de permettre aux étudiant·es de compléter leur formation académique par un élargissement des thématiques traitées (notamment sur les conditions territoriales d’élaboration de politiques locales de transition écologique…) ; ces savoirs pratiques s’inscrivent dans les objectifs pédagogiques de cours spécialisés (méthodologie de projet, Mobilisations environnementales…)1. Les étudiant·es ont ainsi pu compléter leur compétences de gestion de projet grâce à aux rencontres avec des animateurs locaux de projets, centrées sur les modalités d’élaboration de ces desseins territoriaux).
Les deux journées ont ainsi permis de présenter deux écosystèmes particuliers
 

Le jeudi 26 octobre était consacré à la ville de Loos-en-Gohelle (62750) qui a subi de plein fouet les conséquences de l’arrêt de l’exploitation charbonnière en 1986. En prenant appui sur son histoire, la commune a su mobiliser ses habitants pour s’inventer un nouvel avenir et devenir une « ville pilote du développement durable2 ». Pour étudier les conditions de la transformation de ce territoire vers les objectifs du DD, nous avons ainsi eu un long temps de présentation/débat avec M. Antoine Raynaud (directeur de cabinet du Maire). Il a présenté les objectifs, les méthodes employées, les partenariats construits avec les autres collectivités mais aussi les réseaux économiques, afin de construire un autre projet territorial, adapté à la crise sociale vécue par les habitants. 

M. Raynaud a montré, à travers un cheminement dans la ville, les transformations effectuées suites à ces politiques, en insistant sur les réalisations matérielles (l'église « solaire », les lotissements bioclimatiques, la gestion des eaux de pluie, les jardins partagés…) mais aussi sur les conditions de négociation (dispositifs participatifs, budgets négociés sur projet, etc.)

Le mât de Loos-en-Gohelle, haut de 15 mètre, qui témoigne de l’affaissement du sol © Bafoil/ Rouxel

M. Raynaud a montré, à travers un cheminement dans la ville, les transformations effectuées suites à ces politiques, en insistant sur les réalisations matérielles (l'église « solaire », les lotissements bioclimatiques, la gestion des eaux de pluie, les jardins partagés…) mais aussi sur les conditions de négociation (dispositifs participatifs, budgets négociés sur projet, etc

Ensuite, nous avons déjeuner au Ménadel, tiers lieu animé par l'équipe des Anges Gardins qui ont partagé avec nous leurs projets de mobilisation citoyenne et d'archipel nourricier. 
Puis, nous avons rencontré M. Alexis Montaigne, du Cerdd (Centre Ressource du Développement Durable). M. Montaigne est le coordinateur des programmes, en charge du programme Territoires Participatifs / animateur du réseau "Ambassadeurs du développement durable". Le Cerdd est un GIS dont la mission est d'accompagner la généralisation du développement durable et de la prise en compte du changement climatique, tout en contribuant à l'exploration renforcée des innovations territoriales. M. Montaigne a ainsi présenté les activités du Cerdd, en lien avec la commande publique, les contraintes économiques du Cerdd, et la construction de méthodologies innovantes pour amener les collectivités à produire des politiques de transformation écologique. 

Nous avons pu ensuite découvrir le site de la Base 11/19, qui est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. C’est un bel exemple de reconversion d'un site minier en pôle d'excellence du développement durable, avec un focus fort sur les nouvelles technologies et opérations en matière d'énergies renouvelables ou encore de construction durable. Les étudiant·es ont ainsi pu gravir le plus grand terril d’Europe (aussi haut que les pyramides d’Egypte !) et découvrir le panorama complet des terres du Nord et de la complexité des paysages (entre rural et urbain, infrastructures de transports nombreuses et espaces de biodiversités…). 

Les puits de mines numéro 11 et 19 de Loos-en-Gohelle © Bafoil/ Rouxel

Enfin, les étudiant·es ont logé à La Maison de l’Ingénieur 5. Le lieu a été initiée et est animé par l’association Porte Mine. Celle-ci travaille sur le développement de tiers-lieux culturels, touristiques, économiques, sociaux et solidaires dans l’ancienne Maison d’Ingénieur de la cité 12/14 et la Maison des Projets, située au pied du Louvre-Lens et du Stade Bollaert. C’est une nouvelle manière de créer des synergies au sein du Bassin Minier et d’imaginer collectivement le devenir du territoire en redonnant une place centrale à l’Habitant / au Citoyen.

Le vendredi 27 octobre a été consacré à la visite du musée du Louvre-Lens. Il s’agissait d’interroger la portée culturelle de la transformation d’un territoire par la construction de politiques culturelles. 
Enfin, nous avons visité l’Amap des Weppes (Hantay, 59496) 6, premier AMAP de la région Haut-de-France. L’objectif était de présenter les activités maraîchères du paysan Romuald Botte, d’interroger les conditions de pérennisation des filières paysannes (filières bio, liens avec l’Atelier Paysan…). 

A travers ces différentes expérimentations, nous avons constamment mis l’accent sur les dimensions méthodologiques : élaboration des partenariat, expertises techniques, montages financiers…, ainsi que les conditions d’implication des habitants concernés

[1] Les visites sur le terrain ont été préparés au cours des séances du cours Mobilisations environnementales, GTES, 2023_2024.

[2] Chibani-Jacquot Philippe, Loos-en-Gohelle. Ville pilote du développement durable, Les Petits Matins, Paris, 2015.

[3] Cf. https://menadel.fr/, Les Anges Gardins, par la  microferme, porte le concept  d’ « Archipel nourricier », constitué de petits espaces de culture et d’une « riviera comestible » au service d’un même projet : produire localement, tout en favorisant la biodiversité et le développement d’activités patrimoniales ou récréatives.

[4] Depuis 2001, le Centre Ressource du Développement Durable (Cerdd) outille et accompagne les acteurs de la région Hauts-de-France vers de nouveaux modèles de société et les incite à contribuer aux transitions économique, sociale et écologique dans les territoires. https://www.cerdd.org/Le-Cerdd-qui-sommes-nous/Le-Cerdd-et-ses-missions

[5] https://www.porte-mine.com/

[6] Cette expérimentation a fait l’objet d’un ouvrage, qui a servi de base à la préparation de la visite, Villalba B., R. Botte, La figure du paysan. La ferme, l’Amap et la politique, Bordeaux, Edition Le Bord de l’eau, 2021

En savoir plus

>  Télécharger le document "Reconversions territoriales au Nord » 26 et 27 octobre 2023 - Master 2 Gouvernance de la transition écologie et société"

 

 

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