Aller au contenu principal

Troisième rendez-vous du cycle de Webinaires "Covid-19 : quel développement soutenable pour demain ?"

Développement soutenable Article publié le 03 juillet 2020 , mis à jour le 03 juillet 2020

Troisième session : quelles mutations économiques et sociales ?

Dans le cadre de la mobilisation et des réflexions collectives suscitées par crise sanitaire du Covid-19, l’Université Paris-Saclay met en avant les compétences de ses nombreux experts pour échanger sur le thème « Covid -19 : quel développement soutenable pour demain? ». Elaborés en collaboration avec le média en ligne The Conversation et l’Agence universitaire de la Francophonie, ces webinaires ont pour but de croiser les disciplines et les expériences, de manière à éclairer les multiples aspects de cette crise sanitaire à l’aune des enjeux environnementaux. Le troisième rendez-vous de cette série se déroulera le mardi 7 juillet à 14h. Connectez-vous avec nous !

Quelles mutations économiques et sociales sont nécessaires pour nous orienter vers un développement plus soutenable ? Pour répondre à cette question, quatre économistes débattront des enjeux d’une économie plus adaptée à l’écologie. Autour des micros prendront place Franck Lecocq, économiste du changement climatique et directeur du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement  (CIRED ; Univ. Paris-Saclay, AgroParisTech, CNRS, Ecole des Ponts ParisTech, Cirad, EHESS) ; Alexandre Rambaud, spécialisé en comptabilité financière et écologique et chercheur au CIRED ; Jean-Paul Maréchal, économiste à la Faculté Jean-Monnet en droit - économie - gestion et chercheur au Collège d’études interdisciplinaires (Université Paris-Saclay) et Patrick Schembri, économiste et chercheur au centre de recherche  Cultures, Environnements, Arctique, Représentations, Climat (CEARC, UVSQ).

Ces quatre experts seront en direct pour échanger et avancer leurs arguments à propos des évolutions possibles du système économique. Une occasion à ne pas manquer pour en apprendre plus sur les systèmes possibles et pour poser ses questions à des spécialistes. Petit avant-goût des discussions à venir.

La crise du Covid-19 et notre système économique

La crise sanitaire de 2020 qui a causé le confinement de plus de trois milliards de personnes et a conduit à des fermetures de frontières inimaginables il y a encore un an, a mis en lumière les fragilités de notre système économique mondialisé. Si, alors que la crise semble être maîtrisée en France, l’idée d’un « monde d’après » émerge dans les discours, Franck Lecocq appelle à la prudence :

« C’est au départ une crise sanitaire. On a beaucoup parlé de climat et c’est normal, mais les enjeux qui touchent à la soutenabilité, à la résilience de nos sociétés sont multiples. Nous sommes encore en cours de crise, et ce qu’il se passe et se joue n’est pas évident. Il faut être prudent quant à ce qu’on raconte et en particulier à ce qu’on propose en termes de solution. Je suis affolé par le nombre de personnes qui nous disent ce qu’il faudra faire après. On est dans une crise inédite et il n’est pas sûr que grand monde ait une vision d’ensemble ! »

Jean-Paul Maréchal complète : « Il faut porter un regard sur l’analyse de la décision publique. On a vu, notamment à propos des masques, que les décideurs politiques se sont retrouvés piégés par les conséquences des calculs court-termistes qui sous-tendent la décision publique depuis des décennies. Les Français ont payé la domination du prisme d’analyse selon lequel on peut tout juger du strict point de vue financier sans se préoccuper de l’utilité sociale de certains biens. »

« Il ne faut pas non plus oublier que la crise sanitaire actuelle révèle une problématique de pression des êtres humains sur la biodiversité. Les moyens de gestion actuels sont totalement aveugles. On a un rapport très délétère, instrumental et prédateur vis-à-vis de l'environnement. Nos systèmes de gestion favorisent cela, soit parce qu’ils ne prennent pas en compte l'environnement en tant que tel, soit lorsqu'ils le font, cette prise en compte repose sur la vision que la nature fournit des services qui sont de la valeur ajoutée. Mais il n'y a jamais d'interrogation sur les limites planétaires et écologiques », précise Alexandre Rambaud.

Les conséquences de la crise et le développement soutenable

La pandémie de Covid-19 a souligné les inégalités présentes dans nos sociétés et plus généralement la nécessité de revoir nos relations à l’environnement.

 « Cette pandémie pose la question de la réponse institutionnelle face à la survenance d’une catastrophe, explique Jean-Paul Maréchal. Là, nous touchons à la dimension sociale du développement durable. En effet, les conséquences de la pandémie de Covid-19 en termes de mortalité dépendent non seulement de la richesse des pays concernés, mais également de l'organisation de leurs systèmes de santé. On a pu constater que la pandémie a révélé et amplifié les inégalités, par exemple dans les domaines de la santé (la surmortalité est plus importante dans les populations à revenus modestes) ou de l’éducation (le décrochage scolaire touche plus les enfants de milieux défavorisés). »

« C’est exact, confirme Franck Lecocq. Si on prend les objectifs du développement durable (ODD), la crise actuelle a des impacts sur les emplois et la croissance. Derrière ça, il y a des implications très fortes pour les pays du Sud, qui risquent de ne plus avoir la capacité d’emprunter. Cela conduirait à un problème de crise de dette très important, et induirait des conséquences sociales majeures (santé, nutrition…). Ces deux dernières décennies, on a réalisé des progrès sur l’ODD numéro 1 « sortir de la pauvreté ». Des situations comme celle-ci induisent des risques de retours en arrière. »

« Il ne faudra pas oublier de réviser notre rapport au monde et de comprendre qu'il est nécessaire d’avoir une autolimitation vis-à-vis de l'environnement, appuie Alexandre Rambaud. Il y a un respect à trouver. Il va nous falloir intégrer une notion de dette vis-à-vis l'environnement, pour parvenir à un développement soutenable. La question n'est donc pas tant de savoir ce que l'environnement nous apporte, mais plutôt le coût que l'on a à payer par rapport à ce qu'il nous a apporté. »

Ne manquez pas ce troisième webinaire et venez poser vos questions !

S'inscrire au webinaire