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Taline PATCHINIAN, diplômée de l’Université Paris-Saclay et fondatrice d’URBAnatura

Alumni Article publié le 07 avril 2024 , mis à jour le 10 avril 2024

Taline Patchanian est diplômée de l’Université Paris-Saclay avec un Master 2 obtenu à AgroParisTech qu’elle a complété par un second Master 2 obtenu à la Faculté des Sciences ainsi que le D.U Entrepreneuriat.

Avec URBAnatura Taline PATCHANIAN développe le concept de micro-forêts urbaines grâce à la méthode japonaise MIYAWAKI spécialisée pour les espaces restreints en pleine ville.

Crédit photo : Maison du Liban

Quel est votre parcours ?

Je suis diplômée de plusieurs masters de l’Université Paris-Saclay. En 2022, j’ai obtenu un Master 2 « biodiversité, écologie, évolution - parcours approche écologique du paysage » formation rattachée à la Faculté des Sciences de l’Université Paris-Saclay et l’École du Breuil. J’avais précédemment obtenu en 2021, un Master 2 en « théorie et démarche du projet de paysage » formation rattachée à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles et AgroParisTech.

Comment avez-vous connu le D.U ?

Les 5 D.U Entrepreneuriat nous avaient été présentés par la responsable de mon Master 2, madame Sophie NADOT. Ensuite, sur le campus, j’ai rencontré, une étudiante qui avait fait le D.U Entrepreneuriat et qui le recommandait pour développer les compétences entrepreneuriales.

Quel D.U avez-vous suivi ?

Je suis diplômée du D.U Entrepreneuriat, promotion 2022-2023.

Quels sont les atouts du D.U ?

Il y a la possibilité de choisir, selon son projet et ses attentes, entre plusieurs D.U qui proposent des modules différents. Pour moi, c’était l’occasion de développer le projet que j’avais en tête qui était au stade conceptuel. Le D.U permet d’accéder à une équipe pluridisciplinaire composée par les enseignants, les entrepreneurs, les intervenants extérieurs ou encore les camarades de promotion : architecte, agronome, économiste, juriste… un projet entrepreneurial mobilise des compétences que l’on n’a pas toujours ! Le D.U est source d’aide et d’accompagnement. Grâce au D.U, j’ai pu démarrer mon projet avec un ancrage dans le pratique : du business plan au lancement de l'activité.

D’où est venu l’envie d’entreprendre ?

En 2021, j’ai décidé de participer au concours « Jardins du monde en mouvement » organisé par la Caisse des dépôts dans le cadre de l’exposition des jardins éphémères du parc de la Cité Internationale Universitaire de Paris, où je logeais en tant qu’étudiante. Le concours était initialement réservé à des professionnels mais j’ai terminé lauréate et j’ai dû me rendre à l’évidence que si je voulais passer à l’étape suivante, je serais dans l’exécution concrète et que donc j’avais besoin de créer une entreprise. Avant de sauter le pas, j’ai décidé de compléter ma formation en m’inscrivant au D.U. 

Article à lire pour la Maison du Liban : https://maisonduliban.fr/echo-beyrouth/

Le projet en vidéo (2 :44 à 3:57) : https://www.youtube.com/watch?v=U6QhSB-Jz8Q

En tant qu’étudiante internationale quels sont vos conseils pour monter une entreprise en France ?

Je suis libanaise d’origine arménienne et je n’ai pas la nationalité française. Le plus important est de se former, par exemple en s’inscrivant à un D.U entrepreneuriat comme je l’ai fait, cela permet de se familiariser avec le pays, de socialiser avec l’écosystème entrepreneurial local et de comprendre tous les rouages notamment administratifs pour la France. Il y a vraiment de belles opportunités en France pour les entrepreneurs car il y a un soutien et un encouragement des démarches entrepreneuriales notamment celles émanant des étudiants. Plus concrètement, j’ai dû modifier mon statut en passant du statut étudiant au statut « RECE » (pour les étrangers en Recherche d’Emploi ou Création d’Entreprise).

Que faites-vous aujourd’hui ?

Après l’obtention du D.U et de mon dernier Master 2, j’ai trouvé un emploi qui me correspond, dans l’entreprise EGIS, en tant qu’architecte paysagiste. Je m’occupe des missions internationales et je suis actuellement en charge des projets d’aménagements paysagers dans différentes régions en Arabie Saoudite.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

URBAnatura accompagne la plantation de micro-forêts urbaines (dans des lieux publics et privés comme un toit ou un balcon) grâce à la méthode japonaise MIYAWAKI spécialisée pour les espaces restreints en pleine ville.

Concrètement que propose la méthode MIYAWAKI ?

La méthode « MIYAWAKI » est une technique japonaise de plantation de micro-forêts en milieux urbains pour restaurer la biodiversité en ville via des espèces locales. Elle se distingue des approches conventionnelles par ses résultats impressionnants. Comparée à une culture traditionnelle, cette micro-forêt est 30 fois plus dense au niveau de la couverture végétale, elle pousse dix fois plus rapidement et abrite une biodiversité 100 fois plus riche. Elle convient aux espaces restreints en ville et agit contre le réchauffement climatique, en alignement avec les objectifs de développement durable des Nations Unies. URBAnatura a mené une étude expérimentale qui établit la faisabilité de planter 400 arbres sur une surface de 100 mètres carrés, équivalente à six places de parking. En effet, ce n’est pas un projet simplement économique, mais aussi un projet social avec un vrai levier écologique qui incite la participation citoyenne. Pour URBAnatura « ce sont les petits gestes qui font les grandes forêts ».

Où en est aujourd’hui URBAnatura ?

Mon projet a pris de l'ampleur depuis juin 2019, puisque j’ai réussi à appliquer la méthode MIYAWAKI sur un terrain à Beyrouth, créant ainsi un projet pilote qui sert de prototype pour cette expertise. Ma prochaine étape consiste à étendre l'impact de ce projet prometteur en France et au-delà. Mon plan implique de travailler avec des particuliers en milieu urbain et périurbain, adoptant ainsi une approche B2C. En parallèle, je prévois de cibler les institutions publiques telles que les écoles, les universités, les hôpitaux, les mairies, ainsi que les entreprises et les écoles privées dans le cadre de ma stratégie B2B.

Quelle est la valeur ajoutée d’URBAnatura ?

La valeur ajoutée de mon projet réside dans la capacité à transformer rapidement et efficacement les zones urbaines en espaces plus verts et plus sains grâce à la technique des micro-forêts MIYAWAKI. Notons bien qu’à partir de la troisième année de sa plantation, la forêt MIYAWAKI devient autosuffisante. L'innovation ne s'arrête pas là. URBAnatura va plus loin en proposant également des formations sur la méthode MIYAWAKI, ce qui permet aux gens de devenir acteurs et gardiens de ces petites forêts. Cela crée un lien spécial entre la communauté urbaine et la nature, ce qui rend le projet encore plus remarquable.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans ce projet entrepreneurial ?

Je suis motivée par le désir de créer un avenir plus vert et plus durable pour les générations futures. Evidemment, suite à l'horrible explosion du 4 août 2020, ma ville natale Beyrouth a été dévastée. Mon projet professionnel cherche à « Penser les paysages post-traumatiques après l’explosion du port de Beyrouth ». Je souhaite donc planter des micro-forêts MIYAWAKI dans le cadre de la réhabilitation des institutions scolaires. Cela aidera à guérir la communauté par l'acte physique de la plantation, en éduquant les étudiants sur les différentes plantes locales du pays. L'explosion a créé une urgence, et URBAnatura est ma réponse pour guérir ma ville natale et reconduire ce projet sur d’autres terrains dans le monde entier, notamment en France où je développe ce projet sur le plan scientifique et entrepreneurial.

Vous êtes partie à Boston, avec le Pôle entrepreneuriat de l’Université Paris-Saclay dans le cadre du Paris-Saclay-Boston Women's Entrepreneurship Class (WEC), pouvez-vous revenir sur ce voyage ?

Dans le cadre du Paris-Saclay Boston Women’s Entrepreneurship Class (WEC), dix jeunes entrepreneuses ont été sélectionnées au sein de l'Université Paris-Saclay pour leurs projets entrepreneuriaux afin de participer à un programme immersif visant à encourager l'entrepreneuriat féminin, axé sur les domaines de la biotechnologie et de l'environnement. Après une phase de candidature et de formation en accélérée qui donnaient accès à un concours de pitch, j’ai fait partie des lauréates. 
Je salue au passage, les deux diplômés Solène ABBOUD et Corentin EVENO qui nous ont coaché pour réussir nos pitchs en 3 minutes en français et en anglais. Leur aide a été précieuse, et on a une confiance naturelle de savoir qu’ils étaient à notre place quelques années auparavant.

Le voyage a été l’occasion d’échanger et de tisser des liens avec les autres entrepreneuses lauréates. Sur place, nous avons visité des universités et des grands groupes qui travaillent notamment dans le domaine de l’environnement et de la biotech ce qui m’intéresse particulièrement. Nous avons pu rencontrer des organismes tels que le CIC (Cambridge Innovation Center), la FACCNE (French-American Chamber of Commerce), la French Tech Boston ou encore “She is Servier” qui rassemble les dirigeantes de Servier. Nous avons aussi bénéficié d’un programme de rencontres avec des diplômés de l’Université Paris-Saclay expatriés à Boston qui sont entrepreneurs, salariés de grands groupes ou rattachés à une université pour des missions d’enseignement ou de recherche. Ce fut l’occasion de partager des expériences, des réussites, de recevoir des conseils, et de mieux comprendre le monde professionnel et entrepreneurial aux Etats-Unis qui n’est pas la même qu’en France Nous avons aussi profité de plusieurs soirées rassemblant la délégation et les personnes rencontrées sur place parmi lesquelles les diplômés pour des échanges plus décontractés. Ce n’est pas la première fois que je bénéficie du réseau des diplômés car j’ai eu la chance de faire un Master 2 avec un réseau alumni actif entretenu par les professeurs.  

A lire sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7042492216467947520?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

Depuis avez-vous remporté d’autres concours ?

Oui, j’ai obtenu le prix coup de cœur du jury pour le concours entrepreneurial « 60 Seconds to Convaincre » en juillet 2023 » organisé par l’Agence Universitaire de la Francophonie

Résultats du concours à découvrir dans cet article : https://www.auf.org/nouvelles/actualites/3eme-edition-concours-international-60-secondes-convaincre-decouvrez-palmares/?fbclid=IwAR2hM_Ig0XR_Vccs_rcJiMw7azjfSSsLJVEsWq9oVca3Ng5g0aZLQIL9Zv4

Le pitch de Taline Patchanian à revoir en vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=QOBTbh0dj4c