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Tài PHAM, un diplômé de la Faculté de Médecine engagé pour le réseau des diplômés

Alumni Article publié le 01 décembre 2023 , mis à jour le 23 janvier 2024

Tài PHAM est diplômé de la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Saclay où il enseigne aujourd’hui en parallèle d’une carrière de médecin intensiviste-réanimateur à l'hôpital Bicêtre. Pour nous il revient sur son parcours de formation, sa carrière, son expatriation au Canada, son retour en France, ses convictions en matière de réseau des diplômés et son engagement auprès de celui de KB.

Quel est votre parcours de formation ?

J’ai réalisé l’intégralité de mon cursus d’études en médecine à la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Saclay que j’ai rejoint en 2000. En 2005, j’ai choisi de faire mon internat en anesthésie-réanimation. J’ai effectué une dizaine de stages de 6 mois chacun dans différents hôpitaux d’Ile-de-France. En parallèle, j’ai souhaité approfondir la dimension recherche de mon parcours avec l’obtention d’un master Méthodologie et Statistiques en Recherche biomédicale (MSRB) à l’Université Paris-Saclay. En 2013, j’ai démarré mon post-internat à l’Hôpital Tenon dans le 20ème arrondissement de Paris en tant que chef de clinique. Aujourd’hui, je suis médecin intensiviste réanimateur c’est-à-dire que j’exerce dans un service dédié au soin des patients ayant des défaillances graves ayant besoin de surveillance rapprochée ou d’une suppléance d’organe (par exemple la ventilation ou la dialyse). Notre spécialité s’est ainsi fait connaitre du grand public au moment de la pandémie COVID lorsque de nombreux patients ont nécessité une assistance ventilatoire. . On différencie la réanimation médicale de la réanimation chirurgicale qui prend en charge les patients à la suite d’un traumatisme grave (comme un accident de voiture par exemple) ou après une intervention chirurgicale compliquée.

Pourquoi avoir choisi la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Saclay ? Quel souvenir en gardez-vous ?

J’ai choisi l’Université Paris-Saclay car j’habitais en Vallée de Chevreuse et la première année de la Faculté de Médecine se tenait principalement sur le campus d’Orsay très proche de là où je vivais. Pour me donner toutes les chances de réussir le concours, j’ai souhaité avoir le moins de changement possible dans mon quotidien et le moins de transport. Les années d’études de médecine sont intenses, la gestion du temps est primordiale.  

Je garde un excellent souvenir de mes années à la Faculté de Médecine où j’ai découvert tout un univers en lien avec l’hôpital à un moment charnière en tant que jeune adulte. Les années Paris-Saclay ont été synonymes d’indépendance, de partage et de vie étudiante dense. Je me suis épanoui et fait des amis pour la vie que je vois toujours 20 ans plus tard après un nombre incalculable d’occasions festives dont quelques mariages entre anciens de la Faculté de Médecine ! Comme la Faculté de Médecine de KB se situe hors Paris intra-muros, les étudiants restent davantage sur le campus qui est très vivant et convivial avec de nombreuses associations autour de la musique et du sport. Je garde un souvenir mémorable des séjours au ski organisés annuellement par exemple.

Comment est née la vocation de devenir médecin ?

Elle est née de par la présence de gens autour de moi qui étaient malades et que j’ai eu envie de soigner. J’ai été touché par des histoires personnelles. J’aime être tourné vers les autres, pouvoir les aider en apportant ma pierre à l’édifice, je crois que l’empathie est primordiale pour exercer ce métier.
Quel est le quotidien d’un médecin réanimateur qui est aussi enseignant-chercheur ?

J’ai trois valences dans ma vie : le soin des patients, la recherche et l’enseignement. J’ai une trame générale pour mon emploi du temps mais qui change d’une journée à l’autre.

En ce qui concerne mon rôle de médecin, les semaines où je suis en responsabilité « clinique », je supervise le soin des patients du service de Médecine Intensive - Réanimation de l’Hôpital Bicêtre et je suis sollicité pour donner des avis dans les autres services ainsi que de décider des admissions en réanimation. Mon poste intègre une dimension de management avec la gestion des équipes en Médecine Intensive de Réanimation (MIR) mais aussi des autres spécialités avec qui nous sommes en interaction : neurologie, radiologie ou encore bactériologie. Mon travail est intense d’autant plus que les journées de garde impliquent de travailler 24H d’affilées avec le suivi des patients et l’accueil des nouveaux entrants !

Mes cours sont à la fois théoriques auprès des étudiants de la faculté et pratiques auprès des internes à l’hôpital. Mon enseignement est donc très complet. Je l’accompagne par une activité de recherche clinique en réanimation qui se base sur l’étude de mes patients, de leur évolution, des soins et de l’accompagnement médical. Je produis ainsi des données épidémiologiques sur des cohortes de patients.

Peut-on revenir sur votre expatriation au Canada ?

J’ai effectué plusieurs stages durant mon internat dont un à l’Hôpital de Créteil où j’ai eu l’opportunité de rencontrer le professeur Laurent Brochard qui est un expert internationalement reconnu notamment au sujet de la ventilation mécanique. Plus tard, il est parti au Canada en tant que responsable de la recherche en réanimation de l’Université de Toronto et m’a proposé de le rejoindre. J’y suis resté 3 ans, la première année en tant que « fellow clinique » c’est à dire équivalent de chef de clinique dans le service de réanimation de l’Hôpital Saint Michael de Toronto, où travaille le Pr Brochard. J’ai ensuite poursuivi avec 2 ans de recherche dans un esprit de post-doctorat au sein du laboratoire du Pr Brochard à l’Université de Toronto. L’expatriation m’a permis de découvrir un autre système de santé que celui de la France, à la fois très proche et très éloigné, et une manière différente d’enseigner la médecine et surtout de créer des liens forts avec de nombreuses personnes venant de différents pays pour se former en recherche ou apprendre la réanimation.

Vous êtes l'un des porteurs du projet de la plateforme Alumni de la Faculté de Médecine qui a vu le jour durant l’été 2021, peut-on revenir sur les fonctionnalités de cette plateforme ?

Dès 2007, avaient eu lieu des premiers échanges de mails, à la demande des étudiants concernant les enjeux du réseau alumni et la capacité de la faculté à mettre en relation des étudiants avec des diplômés. En 2010, à l’occasion des 30 ans de la faculté, nous avons lancé l’AAKB c’est-à-dire l’Association des Anciens Karabins de Bicêtre ; Une soirée dans la salle du Grand Réservoir de l’université avait été organisée. Plusieurs diplômés s’étaient mobilisés, je pense à Olivier Bekaert ou Nicolas Noël. J’étais présent et j’en garde un très bon souvenir.

Courant 2019-2020, nous avons souhaité structurer davantage le réseau des diplômés. Nous avons lancé une plateforme permettant la mise en relation entre les étudiants venant de passer les Epreuves Classantes Nationales (ECN) qui doivent choisir leur spécialité et les internes ayant déjà choisi leur spécialité ou des diplômés qui exercent depuis plusieurs années. La plateforme permet une mise en contact façon mentorat et permet à l’étudiant de faire le choix le plus éclairé possible. Depuis 2021, tous les étudiants inscrits à la faculté ont un accès, via leur adresse mail, à la plateforme qui propose un annuaire. Celui-ci est le fruit d’un travail en interne où nous avons recherché et retrouvé les diplômés, aidé aussi par le bouche-à-oreille. L’annuaire répertorie l’adresse mail, le numéro de téléphone, la spécialité et l’établissement où exerce chaque médecin. On a plusieurs centaines de diplômés inscrits avec une plateforme à mi-chemin entre Facebook et LinkedIn sur laquelle on peut publier des posts divers et variés : informations à faire passer sur la faculté, sur la médecine, recherche de remplacement, etc.

Vous avez été parrain de la cérémonie de remise des Diplômes de Formation Approfondie en Sciences Médicales (DFASM) 2021, racontez-nous ?

Depuis plusieurs années, l’Université Paris-Saclay a choisi de solenniser la remise des diplômes avec une cérémonie, les toges et les toques. C’est un moment marquant dans une vie, un rite de passage de la vie d’étudiant à celle d’interne. A la Faculté de Médecine, les étudiants élisent leur parrain de promotion parmi leurs professeurs, j’ai eu la chance d’être choisi et je suis intervenu avec ma double casquette d’enseignant-chercheur et de diplômé. Les étudiants sont très attentifs aux témoignages des alumni. Je témoigne toujours de mon attachement à KB !

Le 30 juin dernier, vous étiez présent à la soirée du réseau des diplômés de la Faculté de Médecine, quelles sont vos impressions ?

C’était un immense plaisir de se retrouver et de rencontrer des diplômés que je ne connaissais pas avec la force de l’intergénérationnel. Les invités ont dû être contents de revoir ou de faire la connaissance du Doyen Marc Humbert et du Vice-Doyen Olivier Lambotte qui sont très attachés à l’université. C’est aussi l’occasion de réécouter la fanfare et de profiter d’un moment festif et convivial. J’espère que l’on pourra renouveler cet évènement l’année prochaine pour permettre d’être toujours plus à se retrouver.

Rejoindre l’Associations des Anciens Karabins de Bicêtre : https://aakb.fr/

Lire l’article consacré à la soirée des diplômés de la Faculté de Médecine : https://www.universite-paris-saclay.fr/actualites/soiree-des-diplomes-d…