Retour sur l'école d'été "Les données de la recherche et les sciences du patrimoine" à Bibracte

Recherche Article publié le 03 octobre 2025 , mis à jour le 06 octobre 2025

Bibracte (Bourgogne Franche-Comté), 25-26 août 2025. Comment les données issues du patrimoine, qu’il s’agisse d’objets archéologiques, d’archives ou de collections muséales, conditionnent elles notre rapport à la connaissance scientifique et à la conservation ? Comment mieux appréhender leur construction tout au long de la chaîne opératoire ? Autant de questions ont animé les débats au cœur de l’école d’été, organisée à Bibracte du 25 au 29 août 2025. Cet évènement est le fruit d'un partenariat réunissant Université Paris-Saclay (Graduate School Humanités et Sciences du Patrimoine, l'Objet Interdisciplinaire PaLabRe), Projets Time Machine Consortium Huma-Num et BIBRACTE EPCC. Pendant cinq jours, chercheurs, doctorants, jeunes chercheurs et professionnels du patrimoine ont exploré les spécificités des données patrimoniales, entre enjeux épistémologiques, juridiques et techniques.


 

Lundi 25 août

La journée a débuté par l’arrivée des dix-neuf participants et les intervenants au Centre de recherche de Bibracte, situé à Glux-en-Glenne, un cadre emblématique pour aborder les questions du patrimoine. Après une visite guidée au Centre de recherche, effectuée par Sébastien Durost (BIBRACTE EPCC), l’école d’été a officiellement démarré à 14h00 sous la présidence de Marie Cornu (ISP ENS Paris-Saclay), Vincent Guichard (BIBRACTE EPCC) et Pauline Lemaigre-Gaffier (DYPAC, UVSQ Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines).

Mardi 26 août

La deuxième journée a été consacrée à l’exploration des approches disciplinaires des données patrimoniales, sous la présidence de Vincent Guichard (BIBRACTE EPCC).

Trois interventions, à la charge de Mathieu Thoury (IPANEMA, Université Paris-Saclay), Davide Gherdevich, Laurent Costa, Éric Mermet et Sébastien Poublanc Consortium Huma-Num Projets Time Machine), Pierre Chastang (ISP ENS Paris-Saclay) et Pauline Lemaigre-Gaffier (DYPAC, UVSQ) ont rythmé la matinée au sujet des sciences expérimentales, des données géohistoriques, ainsi que des approches interdisciplinaires en histoire médiévale et moderne.

L’après-midi a été consacrée à des ateliers pratiques encadrés par l'équipe de Bibracte (Laïla Ayache, Andrea Fochesato, Vincent Guichard et Sébastien Durost) et les intervenants des conférences. Les participants, répartis en quatre groupes, ont travaillé sur des études de cas, basés sur le travail archéologique.

Mercredi 27 août

La journée du mercredi a été consacrée à la qualité des données et à leur structuration, un enjeu central pour les sciences du patrimoine. Sous la présidence de Davide Gherdevich, les interventions ont porté sur :

  • L’intégrité des données et des métadonnées, avec une présentation des travaux du Consortium Huma-Num Projets Time Machine, soulignant l’importance des standards pour assurer la pérennité des données.
  • Le traitement statistique des données hétérogènes, abordé par Julien Randon-Furling (Centre Borelli, ENS Paris-Saclay), qui a mis en lumière les défis posés par la diversité des sources et des formats.
  • La gestion de la documentation archéologique, illustrée par 40 ans d’expérience à Bibracte, avec Vincent Guichard et Sébastien Durost. Leur intervention a permis de discuter des enjeux de sémantisation dans l’exploitation des données archéologiques, notamment pour faciliter leur interopérabilité et leur réutilisation par les chercheurs.

L’après-midi a été dédiée à des ateliers pratiques, où les participants, répartis en groupes, ont travaillé sur des cas concrets de structuration de données.

Jeudi 28 août

Le jeudi a exploré les stratégies de partage des données et leur ouverture à la société. La matinée a été marquée par des ateliers collaboratifs, tandis que l’après-midi a proposé deux sessions thématiques, échanges modérés par Aurélia Desplain :

  • La propriété et la gouvernance des données, avec Noé Wagener (Université Paris-Est Créteil), qui ont questionné les modèles de partage et les droits d’usage, notamment dans le contexte des données patrimoniales.
  • Les sciences du patrimoine avec et pour la société, dans le cadre des projets collaboratifs du Museum National d’Histoire Naturelle. La présentation a été effectué par Aurélia Desplain,  avec la participation de Mélodie Faury (MNHN) et Alexandra Villarroel (Particip-Arc)

Vendredi 29 août

La dernière journée a été l’occasion de dresser un bilan des réflexions menées tout au long de la semaine, avec un focus sur la patrimonialisation des données. 

La matinée a été consacrée à la restitution des ateliers, permettant aux participants de présenter leurs travaux et de croiser leurs approches.

L’après-midi a accueilli une table ronde animée par Marie Cornu, réunissant des experts tels que Federico Nurra (INHA), Mylène Pardoen (CNRS/MSH Lyon St. Étienne), Bruno Desachy (ArScAn), Sylvie Le Clech (ministère de l’Europe et des Affaires étrangères) et Jessica de Largy Healy(Lesc-CNRS). Les discussions ont porté notamment sur :

  • La patrimonialisation par les données : comment les données numériques deviennent-elles, à leur tour, des objets patrimoniaux ?
  • Les responsabilités des producteurs et conservateurs de données, notamment dans un contexte où les objets patrimoniaux relèvent souvent d’une propriété collective.
  • Les défis de la conservation à long terme, entre matérialité des objets et traduction numérique, avec des retours d’expérience sur des projets concrets.

La journée s’est clôturée par un dîner gaulois, offrant un moment convivial pour prolonger les échanges informels.