
Retour sur le premier symposium des directeurs et directrices de laboratoires de l’Université Paris-Saclay, un événement dédié aux enjeux de la recherche
Le 7 mai dernier, l’Université Paris-Saclay a réuni l’ensemble des directeurs et directrices de ses 220 unités de recherche à l’occasion d’un symposium dédié aux enjeux de la recherche. Cette journée a été présidée par Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay, et Mehran Mostafavi, vice-président recherche de l’université, en présence de nombreuses personnalités scientifiques, parmi lesquelles Antoine Petit, président-directeur général du CNRS.
Cet événement a marqué un moment fort pour la communauté scientifique de l’université, en proposant un espace d’échanges autour des défis actuels et futurs de la recherche académique.
Une ouverture placée sous le signe de la rencontre et des échanges
Dans son mot d’accueil, Mehran Mostafavi a salué l’engagement collectif des laboratoires de recherche, soulignant l’importance de ce temps de rencontre : « Cette journée est l’occasion de nous retrouver et de célébrer notre engagement collectif dans l’avancement de la recherche et de l’innovation sur notre site. [...] Aujourd’hui, avant tout, c’est votre journée ». Camille Galap, pour sa première rencontre avec de nombreux directeurs et directrices de laboratoire depuis sa prise de fonction en tant que président de l’université, a quant à lui affirmé :
« Nous faisons toutes et tous partie de la même maison, même si nous n'avons pas tous les mêmes employeurs. Le projet d’Université Paris-Saclay est formidable, mais complexe, et je souhaitais en discuter directement avec vous, en répondant à toutes vos questions ».
Construire une identité forte, autour d’une recherche pluridisciplinaire et engagée
La sortie de l’expérimentation et la mise en place du projet d’établissement furent, parmi les sujets abordés, au cœur des discussions et plusieurs interrogations ont animé les échanges :
- Quelle organisation institutionnelle pour demain ?
- Quel impact pour la recherche ?
- Quelle articulation avec les différentes tutelles et partenaires ?
Les interventions des directeurs et directrices de laboratoire ont mis en évidence une communauté engagée, attachée à faire vivre un projet ambitieux dans toute sa diversité disciplinaire. Les échanges ont confirmé que l’identité de l’Université Paris-Saclay s’affirme comme celle d’une grande université pluridisciplinaire intensive en recherche, intégrant les sciences et ingénierie, les sciences de la vie, les sciences sociales et humanités. La recherche est inscrite dans un continuum, allant de la recherche fondamentale motivée par la curiosité des scientifiques à la recherche finalisée au service de la société, en lien étroit avec la formation. La politique de recherche continuera d’être un élément essentiel d’intégration des différentes entités de l’université.
Deux tables-rondes étaient organisées et animées par des expertes et experts de haut niveau afin d’aborder les enjeux actuels et futurs de la recherche, de permettre des échanges et de renforcer les liens de la communauté scientifique de l’université. Ces tables-rondes ont permis un retour d’expérience riche et contrasté.
Ce regard croisé des directrices et directeurs d’unité a permis de dresser un premier bilan cinq ans après la création de l’Université Paris-Saclay. Le constat est nuancé mais porteur d’optimisme :
- Les points positifs soulignés : des financements pour la recherche accrus, à la fois sur fonds propres et via les appels nationaux et européens (Agence nationale de la recherche, Europe,…) ; des plateformes technologiques d’excellence ; une visibilité renforcée en France et à l’international ; une interdisciplinarité dynamisée grâce à l’apport des Graduate schools (GS) et Institut et les Objets interdisciplinaires (OI), notamment en lien avec la Maison des sciences de l’homme de Paris-Saclay ; des liens consolidés avec les grandes écoles partenaires.
- Mais aussi des difficultés persistantes : une complexité administrative encore trop présente (harmonisation entre tutelles, points de contact/référent, simplification des processus) ; les contrats doctoraux et l’accueil des chercheuses et chercheurs internationaux, mis à l’épreuve par le coût de la vie en Île-de-France ; des problèmes d’accès et de transports ; une perception de saupoudrage dans certains dispositifs de financement.
Le rôle des Alliances thématiques de recherche et des Agences de programme (AP) dans la coordination nationale
Le symposium a également permis de rappeler le rôle stratégique des Alliances et Agences de programmes, portées par les organismes nationaux de recherche. Celles-ci participent à la programmation de la recherche nationale, à la coordination entre les opérateurs, et à la construction du prochain programme cadre de la recherche de la Commission européenne, notamment via les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) et les position papers.
ONR et Université, des destins et des enjeux liés au sein des UMR
C’est le premier message du PDG du CNRS : « Où que j’aille en Europe ou à l’étranger, le modèle des UMR que nous avons réussi à construire est envié ; il n’y a qu’en France qu’on oublie ce que nous apporte notre modèle partagé, certes imparfait mais qui nous permet néanmoins de tenir notre place sur l’échiquier international ».
Antoine Petit a également rappelé que jamais la société n’a autant eu besoin de science et de formation de haut niveau pour relever les défis qui sont déjà là et ceux qui s’annoncent : « C’est la première priorité qui nous relie, CNRS et universités et la priorité qui doit guider nos actions communes. C’est une conviction partagée aussi par l’Etat, en témoignent les récentes prises de parole de notre Ministre et du Président de la République, même si la part consacrée à la recherche publique et privée en France stagne depuis 1996». Antoine Petit souligne ainsi que le pourcentage du PIB français qui y est consacré chaque année stagne à 2,2% depuis presque 30 ans quand nos voisins européens font bien mieux, sans parler de la Dépense Intérieure de Recherche et Développement (DIRD) des américains, des chinois sur la même période. « C’est un constat que je partage chaque fois et partout où cela est utile, car ce que nous sommes capables d’investir dans les laboratoires, dans les projets, dans les équipements de pointe et surtout dans les personnels, conditionne non seulement la recherche fondamentale que nous menons mais aussi l’innovation française et l’attractivité de nos métiers ».
Enfin, le PDG du CNRS a insisté sur la mission de l’organisme, ni agence de moyen, ni acteur de l’aménagement du territoire, ni agence de labélisation mais bien partenaire scientifique, majeur et concerné, des universités françaises : « le CNRS a vocation à avoir une stratégie scientifique qui ne peut être la somme des stratégies de sites. Dans les discussions qui se mènent en ce moment, la question de fond est bien celle de la politique scientifique du CNRS et, dès lors également de l’expression en retour de la politique scientifique de l’université partenaire ». Il a rappelé que, parmi ses plus importantes partenaires, l’Université Paris-Saclay a une position majeure, pas seulement parce que c’est « son université » mais bien sûr pour ses capacités intensives en recherche sur la scène nationale et internationale.
Ce premier symposium a démontré l’engagement, la diversité et le dynamisme de la communauté scientifique de l’Université Paris-Saclay. Il a ouvert la voie à un dialogue approfondi et constructif entre les différentes entités de l’université. La recherche, dans toute sa richesse disciplinaire, y apparait plus que jamais comme l’un des piliers majeurs de l’identité de l’Université Paris-Saclay. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour les prochaines éditions, afin de poursuivre ensemble la co-construction d’une politique scientifique ambitieuse et fédératrice.
Vous trouverez ci-après le programme du symposium et l’ensemble des intervenant·es de la journée.