
Réorientation : des solutions pour aider les étudiantes et étudiants à changer de parcours
Cet article est issu de L'Édition n°26.
Après la rentrée universitaire, il arrive que les étudiantes et étudiants ne soient pas satisfaits de la formation qu’elles et ils ont choisie. Entretien individuel, module Rechoix, DU3R… Pour les aider à se réorienter, l’Université Paris-Saclay propose différents dispositifs destinés à (re)construire son projet d’études, à réfléchir à son insertion professionnelle et à choisir la formation la plus adaptée.
En classe de terminale, il n’est pas toujours facile de savoir dans quelles études s’engager, ni vers quelle voie professionnelle se tourner. Après la rentrée universitaire, en première année, il arrive ainsi que des étudiantes et étudiants ne soient pas satisfaits de la formation qu’elles et ils ont démarrée. Il est possible, par exemple, que la discipline choisie ne réponde pas à leurs attentes, que le format du parcours entamé ne leur convienne pas, ou encore que les débouchés professionnels ne les séduisent finalement plus. Quelles solutions s’offrent alors à elles et eux ?
« La première chose à leur dire est qu’un changement de parcours, ce n’est pas grave », explique Pascal Aubert, directeur de l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay. Composante transverse de l’Université Paris-Saclay, cette dernière a pour mission de coordonner les actions autour de la réussite étudiante sur la formation de premier cycle. « L’un de nos axes prioritaires est d’aider les étudiantes et étudiants à mieux construire leur projet d’étude et d’insertion professionnelle. Parce que la réussite étudiante pour nous, c’est surtout réussir à trouver sa voie et mener son projet. » Dans ce but, l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay soutient la mise en place du Projet personnel d’études et d’insertion (PPEI/PPP), un ensemble d’unités d’enseignement commun à toutes les filières du premier cycle et qui démarre dès la première année. À travers des présentations et des ateliers notamment, celui-ci vise à aider les étudiantes et étudiants à mieux se connaître, à construire leur parcours et à se projeter dans le milieu professionnel.
Pour certaines et certains, cette initiative est parfois l’occasion de réaliser que la voie choisie n’est pas la bonne. « Nous pouvons alors leur proposer de choisir une passerelle vers un autre diplôme dans la même discipline ou encore de se réorienter », poursuit Pascal Aubert. « La réorientation consiste à changer une formation en termes de discipline, de format ou de filière. » L’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay mène aujourd’hui tout un travail sur ce thème, en collaboration avec toutes les composantes et directions de l’Université Paris-Saclay. À la Direction de la formation et de la réussite (DFR), un pôle est ainsi entièrement consacré aux questions d’orientation et d’insertion professionnelle (OIP).
Des entretiens individuels pour travailler son projet professionnel
« Chaque année, nous recevons entre 400 et 500 étudiantes et étudiants qui s’interrogent sur leur parcours et leur projet professionnel », confirme Aude Ricard, chargée d’orientation et d’insertion à la DFR. Sur l’année universitaire 2023-2024, plus de 40 % des demandes d’entretiens au pôle OIP ont concerné un souhait de réorientation. « L’objectif de ces entretiens est de faire le bilan avec l’étudiante ou l’étudiant, sur ce qui va et ne va pas avec sa formation. » Pour ce faire, les chargés d’orientation s’appuient sur une méthode de construction de projet professionnel en différentes phases, qui propose des outils et des ressources soit pour confirmer le projet actuel, soit pour en construire un nouveau.
« Ce qui manque très souvent aux étudiantes et étudiants est la connaissance de soi : savoir ce qui les intéresse, ce qui les motive, ce dont elles et ils ont besoin pour réussir. Ce sont des critères déterminants pour le choix des formations. En France, nous avons la chance d’avoir beaucoup de types de formations qui ne répondent pas aux mêmes besoins. C’est ce dont il faut prendre conscience pour bien s’orienter ou se réorienter », détaille Aude Ricard. Il faut aussi s’y prendre au bon moment.
À l’Université Paris-Saclay, la réorientation est possible à deux périodes : entre le premier et le second semestre ou au terme de l’année universitaire. À chacune de ces périodes, et en fonction des cas de figure, « nous avons mis en place différentes solutions pour répondre à celles et ceux qui se posent des questions », indique Pascal Aubert. Un étudiant ou une étudiante sachant parfaitement vers quelle formation se diriger ne mènera, par exemple, pas les mêmes démarches qu’un ou une autre voulant interrompre la sienne sans savoir vers quel parcours se diriger.
Un module pour construire un nouveau projet
En Île-de-France, une vaste initiative a vu le jour autour de la question de l’orientation : le projet ORACCLE (Orientation régionale pour l’accompagnement du continuum lycéens – étudiants) qui regroupe les quatorze universités franciliennes, dont l’Université Paris-Saclay, et vise notamment à accompagner les changements de parcours pour lutter contre le décrochage dans l’enseignement supérieur. Dans le cadre de ce projet, l’Université Paris-Saclay inaugure cette année un nouveau module, le parcours « Rechoix » ou « Réinvente ton avenir », à destination des étudiantes et étudiants en réorientation. La première session, qui s’est tenue en novembre 2024, a déroulé un programme d’une semaine pour aider les participantes et participants à mieux se connaître, à préciser leur projet et à le finaliser.
Parmi les activités proposées, elles et ils ont bénéficié de présentations des formations existantes, de rencontres avec des professionnelles et professionnels, d’ateliers pour rédiger une lettre de motivation ou encore de temps de recherche pour explorer les formations ou les métiers. En plus de cette première session du parcours « Réinvente ton avenir », « nous proposons une seconde session qui se tient elle sur quatre semaines entre février et mars 2025. Elle consiste aussi à accompagner à la réorientation mais de façon plus complète. Nous demandons aux participantes et participants d’aller plus loin dans leurs démarches, de faire des enquêtes métier, etc. », détaille Aude Ricard. L’Université Paris-Saclay est l’une des premières universités à expérimenter ce dispositif pour le projet ORACCLE qui vise, à terme, à implémenter des modules similaires dans les autres universités franciliennes.
À l’issue de ce module, plusieurs options s’offrent à chaque étudiante et étudiant. Si elle ou il parvient à confirmer et finaliser son projet pour le second semestre, il lui est possible de se réorienter en fonction des passerelles existantes ou des places disponibles vers la nouvelle formation sélectionnée, en passant par la plateforme e-candidat. Si la réorientation ne peut se faire sur la période d’intersemestre, le candidate ou la candidate poursuit son second semestre pour se réorienter en fin d’année via la plateforme Parcoursup. Enfin, il est possible que certaines ou certains étudiants ne parviennent pas à finaliser leur projet ou ressentent encore le besoin d’explorer davantage la question. Dans ce cas-ci, elles ou ils peuvent être orientés vers d’autres solutions pour les aider à trouver leur voie.
Réagir et rebondir grâce au DU3R
Pour les plus incertaines et incertains, un autre dispositif d’accompagnement existe à l’Université Paris-Saclay : le diplôme universitaire « Réagir, rebondir, réussir » (DU3R) créé par l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay. À la différence du module Réinvente ton avenir, il s’agit ici d’un véritable diplôme qui a reçu le label « Passeport pour réussir et s’orienter » (PaRéO) et dont le programme s’étale sur un an. « Le DU3R s’adresse aux bachelières et bacheliers qui s’interrogent sur leur orientation post-bac ou qui n’ont rien obtenu pour la rentrée universitaire ainsi qu’aux étudiantes et étudiants qui rencontrent des difficultés durant leur première année », précise Pascal Aubert. Deux rentrées sont ainsi prévues pour le DU3R, avec des modalités de candidatures distinctes : la première rentrée a lieu en septembre et est accessible via une candidature faite sur Parcoursup, tandis que la seconde se tient en novembre et est accessible en contactant le ou la responsable de la coordination pédagogique du DU3R.
Après leur rentrée, les deux promotions de 25 étudiantes et étudiants maximum suivent un programme similaire mêlant enseignements, ateliers, stages et rencontres. « L’avantage du DU3R est qu’il ne s’agit pas que de réorientation. Il y a aussi tout un travail pour développer ses compétences, travailler son insertion professionnelle, découvrir des parcours disciplinaires avec des cours, des projets pédagogiques, etc. C’est un diplôme très complet. Il intègre aussi à la fin une période « carte blanche » pour permettre aux étudiantes et étudiants de faire un stage, du bénévolat ou de travailler », déroule Aude Ricard. À l’issue du DU3R, si les participantes et participants sont parvenus à finaliser leur projet, elles et ils peuvent alors s’orienter l’année suivante vers le parcours de leur choix.
Que l’on soit en début de formation, en intersemestre ou en fin d’année, en cas de doute sur son parcours, il est important de se faire accompagner, selon la chargée d’orientation. « Cela aide à se poser les bonnes questions et à aboutir à des projets qui sont cohérents et réalistes », souligne-t-elle. « Cela montre aussi aux étudiantes et étudiants qu’elles et ils ne sont pas seuls et qu’à l’Université Paris-Saclay, nous avons plein de ressources pour faire face à ces situations. »
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