Aller au contenu principal

Rachel Méallet-Renault : Faire toute la lumière

Portrait de chercheur ou chercheuse Article publié le 23 novembre 2019 , mis à jour le 07 mai 2021

Rachel Méallet-Renault est physico-chimiste, chercheuse à l’Institut des sciences moléculaires d’Orsay (ISMO – Université Paris-Saclay/Université Paris-Sud/CNRS), professeure à l’université Paris-Sud/université Paris-Saclay et responsable de la mention Master de chimie de l’université Paris-Saclay. La lumière est son élément. Côté recherche, elle l’utilise pour détecter et piéger des « objets » indésirables comme des bactéries ou des polluants. Côté enseignement, elle fait rayonner la chimie auprès des étudiant-e-s, de la première année de licence au doctorat.

« Mon cœur de métier c’est l’interaction lumière/matière », déclare Rachel Méallet-RenaultÀ l’Institut des sciences moléculaires d’Orsay (ISMO – Université Paris-Saclay/Université Paris-Sud/CNRS), elle développe des nanoparticules ou des surfaces sensibles à la lumière pour interroger des systèmes biologiques, répondre à des problématiques d’environnement et en faire des « détecteurs » de bactéries.

Des nano-objets luminescents

Dans le cadre d’une collaboration avec le laboratoire de Photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires (PPSM - Université Paris-Saclay/ENS Paris-Saclay/CNRS), le Laboratoire de chimie physique (LCP - Université Paris-Saclay/Université Paris-Sud/CNRS) et l’ISMO, Rachel Méallet Renault travaille « avec des chimistes qui fabriquent des nanoparticules de polymères fluorescents qui vont interagir avec la lumière. L’objectif est de rendre ces particules fonctionnelles pour qu’elles révèlent, à l’aide d’un signal (un changement de couleur), la présence de bactéries, explique la chercheuse. Je cherche donc à développer des surfaces ou des nano-objets luminescents, sensibles à la présence de ces pathogènes, pour à la fois les détecter et les repousser. Même s’il s’agit encore d’un rêve, un jour nous serons capables de vérifier s’il y a une résistance aux antibiotiques ou non. »

Un autre aspect des recherches de Rachel Méallet-Renault concerne l’énergie. Comme spectroscopiste, elle collabore au sein du Labex CHARMMMAT (Chimie des architectures moléculaires multifonctionnelles et des matériaux) pour développer des surfaces luminescentes qui convertissent l’énergie lumineuse en énergie électrique : « je quantifie l’impact de la lumière sur les objets pour la transformer en électrons ».

Un parcours doublement éclairé…

Passionnée par la chimie depuis le lycée, Rachel Méallet-Renault obtient l’agrégation (option chimie) en parallèle du second concours de l’ENS Paris-Saclay. Elle attrape le « virus » de la recherche lors de son stage de DEA qu’elle effectue au laboratoire PPSM. Elle soutient en 2000 une thèse de physico-chimie moléculaire. Dès lors, la jeune femme mène une double carrière, dans l’enseignement (à l’ENS Paris-Saclay de 1995 à 2014) et dans la recherche. Outre sa finalité, l’aspect esthétique de celle-ci - comme observer une molécule rose devenir jaune - lui procure beaucoup d’« émerveillement », sans parler de l’« investigation » qui est requise. « Lors de la préparation de l’agrégation, une question appelle une seule réponse. Mais dans la recherche, une question en appelle parfois dix autres, sans forcément obtenir toutes les réponses. Un vrai choc culturel ! », s’exclame la chercheuse.

…à Saclay

Ayant obtenu un poste de professeure à l’université Paris-Sud en 2014, Rachel Méallet-Renault anime aujourd’hui la mention chimie des masters de l’Université Paris-Saclay, avec quatre établissements opérateurs, et continue ses recherches au sein de l’ISMO. « Les métiers de chercheuse et d’enseignante-chercheuse sont très différents », souligne celle qui revendique volontiers les deux casquettes. Pour elle, la recherche et l’enseignement sont avant tout des aventures collectives et humaines. « Parfois, des amitiés durables naissent avec des étudiants, qui deviennent ensuite des collègues ». D’ailleurs, la chercheuse encourage les jeunes à suivre leurs envies. « Si on aime les sciences, la thèse constitue une véritable expérience professionnelle, valorisable autant dans l’industrie que dans le secteur public. »

Une expérience humaniste et scientifique

« Nous avons la chance d’exercer un métier doté d’une grande liberté. Il y a une façon de faire de la recherche avec humanisme à Paris-Saclay, ce que j’apprécie. La diversité des disciplines et des cultures d’établissements, la proximité et la puissance des plateformes nous enrichissent au quotidien. À partir de tout cela, il y a une nouvelle communauté à bâtir. Une autre étape consiste aussi désormais à davantage rayonner à l’international », conclut Rachel Méallet-Renault.