Prix i-Nov, i-Lab et i-PhD 2024/2025 : 32 start-up liées à des membres de la communauté de l’Université Paris-Saclay
Le 14 octobre s’est tenue la cérémonie de remise des prix des lauréats 2024-2025 des concours d’innovation i-Nov, i-Lab et i-PhD de l’État. Placée sous le signe de l’accélération en faveur de la souveraineté de la France et de la transition écologique, 147 start-up ont été mises à l’honneur, dont 32 sont liées à des membres de la communauté de l’Université Paris-Saclay. Les projets primés, portés par des entrepreneurs et entrepreneuses en devenir, des start-up ou des PME, à différents stades d’innovation, vont ainsi bénéficier d’une aide financière pour les aider à franchir de nouvelles étapes. Les concours, financés par l’État à travers France 2030 et opérés par Bpifrance en collaboration avec l’ADEME, ont pour objectif de favoriser l’émergence d’entreprises leaders dans leurs domaines, potentiellement d’envergure mondiale.
Start-up et projets lauréats des prix i-Nov
Le concours i-Nov soutient des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française portés par des start-ups et des PME, afin de favoriser l’émergence d’entreprises leaders dans leur domaine et pouvant prétendre à une envergure mondiale. Il permet de cofinancer des projets de recherche, développement et innovation, dont les coûts totaux se situent entre 600 000 et 5 millions d’euros, et de contribuer à l’accélération du développement et de la mise sur le marché de solutions innovantes, à fort contenu technologique.
Depuis 15 ans, DXOMARK est reconnu comme un laboratoire d’évaluation de la qualité de pointe, spécialisé dans les tests et les revues de divers produits électroniques. Tous ses tests sont réalisés dans des conditions et des environnements variés afin de refléter l’usage réel. La génération de contenus photographiques est une industrie majeure pour de nombreux secteurs. Jusqu’ici largement dominée par les caméras des smartphones, de nouveaux procédés voient le jour et les besoins d’évaluation de qualité d’image explosent en termes de volume à traiter. L’objectif de son projet Aquatig est d’apporter sur le marché une nouvelle solution technique beaucoup plus performante, basée sur des technologies de l’AI, pour l’évaluation de générateurs d’images photo-réalistes.
Co-fondée par Anna Shirinskaya, alumna de l’Université Paris-Saclay, la start-up OMINI développe la première plateforme de tests sanguins multiplex adaptée à la gestion personnalisée des maladies complexes et reposant sur des biocapteurs brevetés. Elle combine un dispositif de lecture portable avec des bandelettes de test multiplex pouvant mesurer simultanément plusieurs biomarqueurs sanguins à partir d’une goutte de sang. Son projet Cardiocap combine un lecteur portable avec des bandelettes à usage unique. Le dispositif permet de mesurer simultanément 4 marqueurs sanguins essentiels au suivi et l’adaptation thérapeutique de l’insuffisance cardiaque en dehors de l’hôpital.
La start-up Finx, fondée par Harold Guillemin, alumnus de CentraleSupélec, a décidé de relever le défi de la neutralité carbone dans le secteur maritime et vise à bouleverser le marché conservateur de la propulsion des bateaux en développant les premiers moteurs de bateaux à nageoires, électriques, sans hélice et Made in France. Le projet Fin A s’inscrit dans la volonté de l’entreprise d’apporter une rupture dans le domaine de la navigation en proposant le premier propulseur électrique basé sur l’ondulation d’une membrane, inspiré de la nage des poissons. Bio-inspiré, son système de propulsion utilise une nageoire ondulante, technologie de rupture brevetée dans le domaine nautique. L’objectif est d’introduire sur le marché une propulsion électrique d’1 CV, performante, mieux adaptée pour les écosystèmes marins, sans risque pour les utilisateurs et la faune sous-marine du fait de l’absence d’hélice et apportant une solution aux enjeux de décarbonation du secteur maritime.
Yseop, leader en intelligence artificielle générative pour les sciences de la vie et l’industrie biopharmaceutique, est une start-up co-fondée par Alain Kaeser, alumnus de l’ENS Paris-Saclay. Elle révolutionne l’automatisation des contenus dans les secteurs régulés grâce à sa plateforme centrée sur l’humain. S’appuyant sur des technologies de pointe en traitement du langage naturel, Yseop accélère la mise sur le marché de nouveaux médicaments en optimisant la rédaction de rapports et d’analyses, réduisant ainsi significativement les délais critiques de l’industrie. Dans ce cadre, Genisys, projet phare de Yseop, répond à un défi majeur de l’industrie pharmaceutique : surmonter la pénurie de rédacteurs médicaux qualifiés pour accélérer l’introduction de nouveaux traitements. Son ambition est de faciliter l’accès des patients aux innovations scientifiques en raccourcissant les délais de développement et de mise sur le marché des médicaments. En parallèle, Genisys transforme en profondeur l’expérience des professionnels impliqués dans la création de contenus réglementaires en simplifiant et en automatisant les processus complexes.
Co-fondée par Arnaud Malrin, ancien étudiant en L1 à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, et Christophe Malrin, alumnus de CentraleSupélec, Anod a développé le premier vélo hybride qui introduit un nouveau paradigme : la gestion de l’énergie intelligente lors de l’utilisation du vélo, qui repose sur l’optimisation des phases de consommation du vélo en alternance avec des phases de récupération d’énergie. Ces technologies combinant supercondensateurs, batterie lithium-ion et moteur à récupération d’énergie permettent l’utilisation d’une batterie amovible utilisant six fois moins de lithium que les standards du marché. Cette batterie cinq fois plus légère et compacte se recharge en USB-C, résolvant pour l’utilisateur urbain et périurbain le problème des batteries lourdes, encombrantes et complexes à charger. Son approche repose sur l’innovation et des solutions respectueuses de l’environnement, fabriquées localement, faisant de lui un acteur clé du vélo moderne. Grâce au programme INOV, Anod va développer d’autres produits et technologies, en complémentarité avec ce que l’entreprise propose déjà aujourd’hui. Il s’agira de stockages d’énergie plus propres, plus durables, offrant plus de sécurité ; et de moteurs capables de répondre à d’autres besoins du marché.
La start-up Navee, co-fondée par Matthieu Daviet, alumnus de CentraleSupélec, est un prestataire de service dans le secteur de la protection de marque contre la contrefaçon en ligne et y met en œuvre de nombreuses technologies basées sur l’image, le texte et le contexte pour automatiser la recherche et la prise de décisions sur le contenu contrefait. NaveeGPT est une solution permettant à partir d’un guide de modération d’automatiser la prise de décision si une annonce est contrefaite ou non. Cette solution sera mise à disposition par API (communication automatique informatique) aux plateformes afin d’automatiser leurs efforts proactifs de modération manuelle mais également pouvoir réduire la visibilité de la contrefaçon en ligne. La seconde étape du projet consistera à permettre à Navee GPT de fonctionner non pas uniquement à partir d’un guide de modération, mais aussi à partir d’un historique de modération afin de pouvoir permettre l’utilisation de la technologie à un plus grand nombre de marques non-clientes de Navee.
Snowpack est une start-up en cybersécurité fondée en 2021 par Baptiste Polvé, ancien ingénieur-chercheur au CEA Paris-Saclay, Frédéric Laurent et Sébastien Groyer. Depuis son lancement en 2021, Snowpack a réussi à démontrer le potentiel de l’invisibilité réseau pour la cybersécurité comme l’atteste notamment l’obtention en 2024 des deux meilleurs prix d’innovation cyber nationaux, remis par des jurys composés pour moitié de RSSI d’opérateurs d’infrastructures critiques de tous secteurs. Le projet Snow Squall vise à permettre une adoption massive de ses solutions VIPN via un renforcement de la base technologique VIPN, en particulier : l’amélioration d’un facteur 10 de la qualité de service pour élargir le spectre des applications supportées, la gestion active de l’infrastructure pour améliorer le contrôle de sa qualité d’invisibilité, le développement de mécanismes et processus visant à renforcer la confiance dans la technologie, la certification de la technologie.
The Cross Product est une Deeptech proposant des logiciels de traitement automatique de données Lidar 3D d’infrastructures ferroviaires et autoroutières et de sites industriels. Les solutions développées permettent d’automatiser les inspections, inventaires, mesures et autres études spécifiques à partir d’un nuage de points 3D. La combinaison du Lidar 3D avec l’IA permet de réaliser ces traitements à grande échelle, de manière automatique, rapide et précise. L’objectif du projet est de développer des solutions innovantes de traitement automatique de données LiDAR 3D pour les infrastructures, notamment de transport, favorisant la transition vers une mobilité multimodale et durable. En automatisant les inspections et analyses de l’infrastructure grâce à l’intelligence artificielle, la technologie est applicable à grande-échelle et permet de réduire les coûts de maintenance, facilitant l’expansion du transport ferroviaire, essentiel pour la neutralité carbone. L’optimisation des interventions réduit l’empreinte écologique des chantiers et diminue la pollution liée à l’usure des infrastructures, contribuant ainsi à un environnement plus propre et à la lutte contre le changement climatique.
Start-up Deeptech biotechnologique et industrielle fondée en 2021 par Nikola Stefanovic et Mathieu Durand, deux alumni d’AgroParisTech, Onima revalorise la levure de brasserie pour générer un super-ingrédient naturellement riche en protéines et nutriments essentiels. En éliminant l’amertume de ce co-produit grâce à une technologie innovante et brevetée, Onima permet l’exploitation de son potentiel hautement nutritif et gustatif pour de nombreuses applications agroalimentaires, dans les productions du quotidien mais aussi en nutrition sportive ou encore en petfood. Aujourd’hui, l’enjeu d’Onima est d’optimiser et monter en échelle son procédé de transformation de la levure de brasserie pour atteindre l’industrialisation, et ainsi créer une réelle dynamique de filière durable autour de ce coproduit aux propriétés exceptionnelles. À horizon 2028, Onima déploiera une première usine de production sur le territoire français, capable de générer 5000t/an d’ingrédient à très haute valeur ajoutée et qui emploiera plus de 80 personnes.
Aujourd’hui, l’évolution des communications nécessite des antennes de plus en plus performantes, compactes et configurables dans des applications où la sécurité et la sureté sont toujours plus critiques. Face à des solutions complexes et coûteuses à mettre en œuvre et opérer, la start-up ULTIMETAS, co-fondée par Jean Chazelas, alumnus de CentraleSupélec, exploite trois ruptures technologiques brevetées et ambitionne d’être le premier acteur européen et international à réaliser une antenne à métasurface digitale, très large bande et à balayage spatial reconfigurable optiquement. En présentant le projet ROAMING, ULTIMETAS a aujourd’hui pour objectif stratégique moyen terme de devenir le premier acteur mondial à développer une antenne pré-industrielle à métasurface reconfigurable optiquement pour l’application Satcom mobiles. ROAMING permettra, en plus, de poser les bases d’une seconde offre à moyen terme pour le marché du Sense-and-Avoid (avec l’ajout d’une fonction de traitement radar) et de revoir la mise à l'échelle de son modèle de fabrication et de commercialisation associée à cette proposition de valeur unique attendue par le marché.
Start-up et projets lauréats des prix i-Lab
Le concours i-Lab valorise depuis 1999 les résultats de la recherche publique à travers la création d’entreprises à technologies innovantes. Il finance les meilleurs projets de recherche et de développement pour la finalisation du produit, procédé ou service technologique innovant, grâce à une aide financière importante (jusqu’à 600 000 € par projet) et un accompagnement adapté. Depuis son lancement, i-Lab est devenu un point de passage privilégié pour les porteurs et porteuses de projets et un label de qualité unanimement reconnu par les investisseurs de la Deeptech.
La start-up Dolinnov, co-fondée par Jean-Philippe Annereau, alumnus de l’Université Paris-Saclay, porte le projet ASODOL, visant à développer un nouveau traitement innovant contre les douleurs chroniques sévères, domaine médical marqué par un fort besoin non satisfait. Le premier candidat médicament, DOL-001, repose sur une thérapie antisens ciblant spécifiquement la protéine FXYD2, identifiée dans les neurones sensoriels périphériques, et impliquée dans l’hyperexcitabilité responsable de douleurs sévères et persistantes. Contrairement aux traitements actuels qui visent le système nerveux central et présentent des effets indésirables importants, DOL-001 agit directement sur les mécanismes physiopathologiques de la douleur au niveau du système nerveux périphérique.
Enhance Lab, start-up co-fondée par Jean Ponce et Julien Mairal, deux docteurs de l’Université Paris-Saclay, porte le projet Enhance Lab 2025 dans le but de commercialiser des solutions logicielles de traitement d’image basées sur des travaux de recherche menés à l’Inria et brevetés. En particulier, la société développe des logiciels de débruitage, super-résolution et imagerie à haute dynamique à partir de rafales d’images et de vidéos. Ceux-ci permettent de repousser les limites physiques des capteurs d’images par une technologie combinant résolution de problèmes inverses et IA, avec une montée en gamme significative des capteurs pour une qualité inégalée jusqu’ici.
La start-up Epyr, co-fondée par Bastien Oggeri, alumnus de CentraleSupélec, transforme l’électricité renouvelable en chaleur haute température grâce à un stockage thermique innovant – une solution bas-carbone, compétitive et simple à déployer pour décarboner la chaleur industrielle. Cette année, elle porte le projet Epyr Gen 2 dont l’objectif est de concevoir une solution de stockage thermique haute température performante et industrialisable. Le projet doit relever plusieurs défis techniques : développer de nouvelles classes de matériaux pour améliorer conductivité thermique, capacité calorifique et rentabilité ; explorer des systèmes de charge et de décharge innovants afin d’optimiser la performance du stockage et de la restitution ; sélectionner des matériaux d’isolation avancés et concevoir des solutions d’intégration adaptées à divers environnements industriels.
Orinova, start-up co-fondée par Stéphane Roux, alumnus de l’ENS Paris-Saclay, développe une innovation de rupture en oncologie avec son premier nanomédicament, ORI 101. Cette année, elle porte le projet Gonaglio ayant pour but de mener à terme ORI 101, actuellement en phase de développement, qui offrira une bithérapie unique dans le traitement du glioblastome. ORI-101 est une nano capsule contenant à la fois des nanoparticules d’or radio sensibilisantes et des molécules de chimiothérapie administrées directement dans la tumeur. Cette combinaison amplifie l’effet de la radiothérapie, optimise l’efficacité de la chimiothérapie et permet un ciblage des tumeurs via son administration intra-tumorale, limitant ainsi les effets secondaires.
Neocor Therapeutics, start-up co-fondée par Matthieu Metz, alumnus de CentraleSupélec, développe une thérapie génique innovante et curative visant la régénération du cœur après infarctus ou pathologies génétiques, offrant une solution unique pour prévenir l’insuffisance cardiaque. Cette année, elle porte le projet HeartCare, la première thérapie curative capable de régénérer le cœur après une atteinte sévère d’origine ischémique (infarctus du myocarde) ou génétique (cardiomyopathies dilatées).
La start-up Hope Valley AI, spin-off CEA-INRIA-Université Paris-Saclay, fondée par Hakima Berdouz et issue de recherches menées à l’Institut des sciences appliquées et de la simulation pour les énergies bas carbone (Isas – Univ. Paris-Saclay/CEA), réinvente l’imagerie mammaire multimodale IA-assistée, avec ultrasons RF intégrés, pour prédire le risque et détecter les signaux faibles précoces du cancer du sein ou de sa récidive. L’imagerie mammaire multimodale IA-augmentée, intégrant les signaux ultrasons RF, pourrait sauver des vies et révolutionner la détection précoce du cancer du sein en la rendant accessible, performante et équitable à toutes les femmes au plus près de leur lieu de vie, en lien avec leurs soignants de proximité. L’objectif est de commercialiser en 2028 une solution technologique modulaire brevetée, embarquant de l’IA multimodale avec signaux ultrasons RF intégrés, pour renforcer et connecter la prévention primaire, la prédiction du risque et la détection précoce du cancer du sein.
Isentroniq, start-up fondée par Paul Magnard, alumnus de CentraleSupélec, contribue l’avènement du calcul quantique grâce à une solution de câblage rendant les ordinateurs quantiques 1000 fois plus petits et moins chers. Isentroniq a identifié que le coût et la taille des ordinateurs quantiques sont largement dictés par le câblage reliant l’électronique de contrôle au processeur. En repensant cette architecture, Isentroniq conçoit une solution de rupture capable de rendre l’ordinateur quantique jusqu’à 1000 fois moins cher et moins encombrant, le rendant ainsi viable. Son projet ISQ LINE OUT est une innovation clé qui permettra de densifier drastiquement un composant cryogénique critique de cette chaîne de câblage.
La start-up Kepler, co-fondée par Bernard Ouriou, alumnus de CentraleSupélec, ambitionne de démocratiser l’accès aux outils de conception de circuits intégrés, un domaine clé de l’innovation technologique longtemps dominé par quelques grands acteurs. Face à la complexité croissante des puces électroniques et à la concentration du marché mondial de l’EDA (Electronic Design Automation), l’entreprise développe une nouvelle génération de solutions plus agiles, évolutives et ouvertes, en partie fondées sur l’open source. Sa suite d’outils exploite le calcul parallèle et distribué pour offrir une alternative crédible aux solutions propriétaires, tout en favorisant la souveraineté technologique européenne.
Née au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N – Univ. Paris-Saclay/CNRS/Univ. Paris Cité), et co-fondée par Giuseppe Bravo Modica, ancien post-doctorant au C2N, LumiSync développe des circuits intégrés 100% photoniques qui permettent d’améliorer les performances des data centers pour l’IA tout en réduisant significativement leur consommation énergétique. Lumisync a breveté le premier oscillateur 100% photonique au monde, un composant qui permet au data centers et réseaux télécom de synchroniser la donnée à la vitesse de la lumière. Au sein d’un data center, la synchronisation de la donnée est clé car elle permet de faire communiquer entre eux les millions de serveurs qui y sont intégrés. Avec la technologie Lumisync, l’objectif est de réduire la latence et la consommation énergétique dues à la synchronisation d’un facteur 1000 afin de permettre la mise en service d’infrastructures plus performantes pour répondre aux besoins de l’IA tout en réduisant significativement l’impact du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre.
La start-up Massalia therapeutics, co-fondée par Marcel Blot-Chabaud, docteur de l’Université Paris-Saclay, conçoit des traitements innovants pour les cancers agressifs et les pathologies fibrosantes. En identifiant des cibles biologiques spécifiques impliquées dans les processus pathologiques communs à plusieurs maladies, la start-up fabrique des anticorps thérapeutiques capables d’agir sur ces cibles de façon précise, en bloquant les voies de signalisation anormales tout en préservant les fonctions physiologiques. Cette stratégie permet de développer une même molécule pour plusieurs indications, réduisant ainsi les coûts et accélérant l’accès aux patients.
Co-fondée par Jean-François Aubry, alumnus de l’ENS Paris-Saclay, Sonomind a pour ambition de développer une approche personnalisée de la stimulation cérébrale combinant des ultrasons focalisés de faible intensité avec un ciblage d’une précision millimétrique, des lentilles acoustiques conçues par IA et imprimées en 3D, personnalisées pour chaque patient, un mode d’administration non invasif avec passage de l’os crânien sans intervention chirurgicale. Le but étant de cibler avec précision les structures cérébrales profondes impliquées dans la dépression, de manière non invasive et sûre.
La start-up Syntetica, co-fondée par Louis Monsigny, docteur de l’Université Paris-Saclay, développe une technologie unique de recyclage chimique des textiles riches en polyamide, aujourd’hui non valorisables, pour produire des fibres de qualité vierge à faible empreinte carbone. L’industrie textile dépend massivement de fibres synthétiques issues de ressources fossiles et recycle moins de 1 % des textiles dans le monde. La majorité des déchets finissent incinérés ou enfouis car les solutions actuelles ne savent pas traiter les tissus mélangés qui dominent le marché. Dans ce contexte, les réglementations européennes renforcent la pression sur les industriels et créent un besoin urgent de solutions adaptées. C’est sur ce constat que Syntetica a développé un procédé breveté permettant de traiter des tissus complexes, souvent composés de mélanges de fibres, et d’en extraire des matières recyclées de qualité vierge avec une empreinte carbone significativement réduite.
La start-up Pronoe, co-fondée par Juan Buceta, docteur en sciences de l'Université Paris-Saclay, élimine le CO2 de l’air en développant des systèmes industriels produisant un flux alcalin à partir des effluents industriels ou de l’eau de mer. Ce flux alcalin est dispersé de manière contrôlée, combat l’acidification des eaux de surface, renforçant ainsi la capacité naturelle des eaux de surface à agir comme puits de carbone, et stocker le CO2 de façon permanente. Le suivi de ce flux permet à PRONOE d’émettre des certificats d’élimination de CO2 de haute qualité, recherchés par les entreprises ou pays ayant des objectifs Net Zéro.
Terdepol, start-up co-fondée par Yves Rémond, alumnus de l’ENS Paris-Saclay, propose un nouveau procédé de dépollution des terres contaminées par des hydrocarbures, en les lessivant avec un produit biodégradable inédit. Le projet i-Lab de Terdepol consiste à étendre son procédé aux terres argileuses et limoneuses, couvrant ainsi la grande majorité des terrains pollués. Avec plus de cent mille sites contaminés en Europe, les propriétaires de terrains pollués sont à la recherche d’opérateurs disposant d’une technologie rapide et fiable pour éliminer les hydrocarbures, ce que la start-up propose avec la ses modules de dépollution mobiles, permettant à la fois de récupérer les polluants d’un côté et le produit utilisé de l’autre pour être à nouveau utilisé, tout en remettant la terre propre en place.
La start-up Unveil, issue du Laboratoire Charles Fabry (LCF — Univ. Paris- Saclay/Institut d’Optique Graduate School/CNRS) et co-fondée par Jean-Jacques Greffet, a mis au point un instrument de mesure ultraprécis basé sur l’optique. Il permettra de quantifier et qualifier ces vecteurs et d’accélérer le développement de traitements efficaces contre les cancers et les maladies auto-immunes. Les biomédicaments, tels que les vaccins à ARN messager, les thérapies cellulaires ou géniques, connaissent un essor considérable grâce à leur efficacité et à leur potentiel face à de nombreuses maladies, notamment certains cancers et pathologies auto-immunes. Aujourd’hui, ils représentent déjà 60% des médicaments en développement. Un grand nombre d’entre eux reposent sur l’utilisation d’un nanovecteur qui est une nanoparticule de quelques dizaines de nanomètres qui transporte un principe actif jusqu’à sa cible dans l’organisme. L’usage de ces vecteurs est nécessaire pour ces biomédicaments car sans lui le principe actif n’atteindrait pas sa cible, et l’effet thérapeutique serait nul. Cependant, les méthodes de production de ces biomédicaments sont imparfaites et mènent à la fabrication d’un mélange de vecteurs pleins et vides. L’existence de ces vecteurs vides est un problème majeur car ils diminuent l’efficacité du médicament et peuvent déclencher des réactions allergiques potentiellement dangereuses pour le patient. Unveil a donc trouvé une solution : un instrument de mesure optique et sans marquage équipé d’un logiciel d’analyse automatisé qui détecte les vecteurs individuellement dans une microgoutte d’échantillon. Il permet de mesurer le taux de vecteurs vides et pleins avec 50000x moins d’échantillon et en quelques minutes.
Yomi, start-up co-fondée par Renaud Vaillant, alumnus de CentraleSupélec, développe un peptide anti-EGFR, à partir des propriétés naturelles de la protéine sortiline, pour le traitement du cancer du poumon résistant. L’inhibition de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), un onco-récepteur majeur dans l’initiation et la progression des tumeurs, est au cœur des développements thérapeutiques actuels. Néanmoins, après une phase de régression tumorale, tous les patients développent une résistance aux médicaments, généralement après avoir acquis des mutations secondaires. La maladie récidive, laissant les patients en échec thérapeutique. Pour répondre à ce besoin médical fort, Yomi Pharma développe YomiPep-01, un peptide thérapeutique issu de la sortiline, une protéine naturellement présente dans le corps humain. À travers un mécanisme d’action inédit, YomiPep-01 inhibe l’EGFR indépendamment de son statut mutationnel et permet ainsi de contourner les phénomènes de résistance induits par les thérapies ciblées actuelles.
Start-up et projets lauréats des prix i-PhD
Lancé en 2019, i-PhD est le volet amont des concours, destiné aux doctorantes et doctorants, et jeunes docteures et jeunes docteurs. Il vise à les attirer vers la création de start-up technologiques, en lien avec les structures de transfert de technologie et les laboratoires de recherche publique. Chaque lauréat ou lauréate bénéficie d’un accompagnement spécifique (mentorat, formation, accès privilégié à la bourse French Tech Bonifiée, Summer Camp, etc.).
La start-up Augura Space fondée par François Ginisty, alumnus de l’ENS Paris-Saclay, a reçu le Grand Prix I-PhD. Augura Space développe une plateforme innovante de risques liés à la météo spatiale, combinant expertise scientifique et intelligence artificielle. Issue de travaux de recherche menés au cours d'une thèse au CNES et à l'IES Montpellier, et incubée à l’Inria Start-Up Studio, elle répond aux besoins critiques des secteurs spatial, aérien, au sol et assurantiel. Unique acteur européen du domaine, Augura Space ambitionne d'assurer la souveraineté technologique et de réduire les impacts et économiques des tempêtes solaires.
Fondée par Lucie Huart, alumna de l’ENS Paris-Saclay, DosiStick développe des dosimètres ultra-fins pour mesurer la dose de rayonnement déposée dans les toutes premières couches de la matière. L’objectif est de mieux contrôler la dose en surface, notamment en radiothérapie pour limiter les brûlures cutanées, et en radiostérilisation pour sécuriser les procédés.
La start-up Dual Extraction, créée par Morvan Gaudin, alumnus d’AgroParisTech, développe un procédé de recyclage permettant de séparer et valoriser le plastique, le brome et l’antimoine. Simple, économique et à température ambiante, ce procédé transforme un déchet toxique en une mine urbaine.
Fondée par Emmanuel Martins Seromenho, alumnus de l’Université d’Évry, Kainosense développe une technologie d’imagerie optique innovante capable de “toucher avec les yeux”. Sans contact, en temps réel et reproductible, elle mesure les propriétés mécaniques des tissus via un contraste élastographique et vise à améliorer la qualité des soins tout en réduisant les gestes invasifs et l’incertitude diagnostique.
La start-up PFGuard, créée par Clémence Maupu, alumna de l’Université Paris-Saclay, propose le premier traitement préventif pour les anévrismes intracrâniens (AIC) à risque modéré, en ciblant le rôle clé des plaquettes dans cette pathologie.
Fondée par Thibault Clavier, alumnus de l’Université Paris-Saclay, Switch2Prod vise le développement d’une nouvelle technologie pour optimiser les coûts de production de molécules d’intérêt par fermentation de précision. Il s’appuie sur un système de contrôle de la croissance cellulaire qui permet de dissocier la phase d’accumulation de biomasse de celle de production.