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L’Université Paris-Saclay mobilisée pour fournir du matériel de protection aux personnels soignants lance un appel aux dons via le réseau des Fondations

Article publié le 09 avril 2020 , mis à jour le 10 avril 2020

Fab Lab, Makers, Réseau des Fondations & Mécénat, start-up et PME… de nombreux acteurs de l’Université Paris-Saclay ou de son réseau, s’allient pour fabriquer et livrer du matériel de protection aux soignants, notamment aux personnels des hôpitaux de son périmètre.

C’est une véritable chaine de solidarité qui s’est nouée au sein de la communauté de l’Université Paris-Saclay. Les facultés de pharmacie, des sciences et de médecine, l’IUT de Cachan, Polytech, CentraleSupélec, l’ENS Paris-Saclay, le CEA sont fortement mobilisés dans la lutte contre le COVID-19. Des milliers de masques et de gants sont sortis des laboratoires, des centaines de litres de solutions hydroalcooliques ont été produits, des visières de protection pour le personnel des hôpitaux sont en cours de fabrication dans les FabLabs.

« La Fabrique » le Fab Lab de l’Ecole CentraleSupélec a ainsi rejoint 3D4Care.org, un consortium d’universités franciliennes en partenariat avec l’inserm qui s’est donné pour objectif de fournir à l’AP-HP des visières de protection. Utilisant un modèle CAO tchèque en open access. Le modèle de visières produites est constitué d’un serre-tête en plastique fabriqué sur imprimantes 3D qui permet de fixer une feuille en plastique transparente A4 standard. Entre 250 à 300 visières sont désormais livrées quotidiennement aux établissements de l’AP-HP. Dans ce contexte, « la fabrique » fédère plus de 70 centres de production alimentant une chaîne d’assemblage située à Paris.

De son côté, l’IUT de Cachan qui propose des spécialités industrielles articulées autour du Génie Électrique et Informatique Industrielle et du Génie Mécanique et Productique dispose justement d’une quinzaine de petites d’imprimantes 3D et d’une grosse imprimante industrielle. Avec l’accord du Directeur de l’IUT, des personnels se mobilisent pour récupérer les machines et les installer à leur domicile. L’imprimante industrielle est, quant à elle, pilotée à distance. La production a immédiatement démarré et de nouvelles visières sont ainsi venues très rapidement accroitre les flux de production.

Au sein de l’équipe mobilisée, un des co-fondateurs de la start-up Hublex ,société hébergée dans les locaux de l’IUT, lui-même ancien enseignant à l’IUT décide alors de modifier les plans initiaux pour les simplifier et réduire sensiblement le délai entre la production et la mise en service. Il remplace le système initial de fixation par des attaches parisiennes et évite une phase de fabrication.

Depuis 10 jours, ce sont ainsi près d’une soixantaine de visières supplémentaires par jours qui sont désormais livrées au personnel soignant des hôpitaux de Kremlin Bicêtre, Paul Brousse, à Gustave Roussy, à la Pitié-Salpêtrière mais aussi à l’hôpital d’Antony ou encore aux laboratoires d’analyse du périmètre, également demandeurs de moyens de protection.

Ils ont été rejoints par des enseignants-chercheurs de l’école d’ingénieur universitaire Polytech Paris-Saclay ayant installé à leur tour, trois imprimantes 3D à leurs domiciles. Près de 90 visières produites par semaine sont ainsi également distribuées.

Une troisième voie très prometteuse a démarré au FabLab Digiscope de l’Université Paris-Saclay installé au Laboratoire de Recherche en Informatique (LRI-UPSaclay/CNRS). Outre la production classique des visières grâce à des imprimantes 3D, elle va permettre de produire des visières découpées au laser dans des grandes feuilles de plastiques aux propriétés compatibles à un usage médical, engendrant là encore un gain appréciable de temps car nécessitant moins d’étapes de désinfection. Avec cette technologie, l’Université devrait être en mesure de produire 2000 à 3000 visières.

Enfin, une quatrième piste vient d’être lancée en partenariat avec une PME du territoire Paris-Saclay Hardware Accelerator. Elle consiste à fabriquer les visières à partir d’injections de plastique dans des moules métalliques conçu et réalisé au sein du FabLab de IUT de Cachan.Ce mode de fabrication va permettre d’augmenter considérablement le nombre d’unités fabriquées par jour en passant à une production industrielle qui ferait aussi baisser les coûts.

À l’ENS Paris-Saclay, les labos encore à Cachan, se mobilisent également. Ainsi, le Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée (LBPA) qui dispose d’un laboratoire P3 a mis à disposition ses appareils, et donne son soutien à des équipes de chercheurs avec des personnes volontaires. Les imprimantes 3D des ateliers de mécanique sont également mobilisées pour produire du matériel de protection pour le personnel soignant. L’ENS est un maillon d’une chaîne qui intègre la fabrication des pièces, leur assemblage, leur désinfection et l’acheminement vers les hôpitaux de l’AP-HP. La production de pièces pour des visières, surveillée à distance, a été lancée.

Appel aux Dons

Si toutes ces initiatives ont pu se concrétiser jusqu’à présent, les équipes impliquées risquent de manquer bientôt de matière première, dont notamment des matériaux polymères qui servent à approvisionner les imprimantes 3D.

Pour financer l’achat de ces matériaux et matériels indispensables, le réseau des Fondations & Mécénat de l’Université Paris-Saclay1 a décidé d’unir ses efforts pour apporter 21 000 € prélevés sur leurs fonds propres. Parallèlement à cette première action, le réseau via la Fondation Paris-Saclay Université lance un appel aux dons auprès des entreprises et des particuliers pour pérenniser voire amplifier la capacité de production des différents Fab Lab impliqués.

 

1 Composé des fondations d’AgroParisTech, de CentraleSupélec, de l’Université Versailles St Quentin en Yvelines, de l'Université d'Evry et de la Fondation Université Paris-Sud devenue au 1er janvier 2020 Fondation Paris-Saclay Université, rejointe par l’Institut des hautes études scientifiques et par la Fondation Mathématique Jacques Hadamard (FMJH)