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L’année de césure : une opportunité pour construire son avenir

Formation Article publié le 11 mai 2022 , mis à jour le 11 mai 2022

(Cet article est issu de L'Édition n°18)

 

Qui n’a jamais rêvé de faire une pause dans son cursus universitaire pour voyager, apprendre une nouvelle langue, mener un projet lui tenant à coeur ou avoir une expérience professionnelle ? Oui mais… S’accorder ce temps pour soi, n’est-ce pas courir le risque de compromettre la suite de ses études ? Grâce à l’année de césure, qui permet d’interrompre son cursus tout en ayant la garantie de pouvoir le reprendre à son retour, la réponse est non. 

Après avoir achevé sa première année de master Nuclear Energy de l’Université Paris-Saclay l’an passé, Gabriel Guerche, étudiant entrepreneur au Pôle Entrepreneuriat Innovation Paris-Saclay (PEIPS), travaille cette année à temps plein dans les locaux de l’Ifremer sur son projet entrepreneurial de développement d’un système de communication sous-marine. « J’ai eu la chance, dans le cadre du concours Octo’Pousse passé l’an dernier, de décrocher un accompagnement par une équipe de l’Ifremer ainsi qu’un CDD de douze mois pour développer mon prototype », explique Gabriel Guerche. 

Une opportunité que l’étudiant a saisie grâce au dispositif de l’année de césure. « C’est vraiment très enthousiasmant de pouvoir me consacrer sereinement une année entière à mon projet tout en ayant la certitude de pouvoir retrouver ma place en master 2 en septembre prochain », témoigne l’étudiant. 

 

Des motivations variées

Si la consolidation d’un projet entrepreneurial constitue une bonne raison pour bénéficier du dispositif de césure, les motivations sont parfois tout autre. Pour Louise Poinsatte, étudiante en droit, c’est l’envie de voyager qui l’a poussée à faire ce choix une fois sa licence en poche. « Après une dernière année de licence compliquée en raison de la situation sanitaire et l’obtention de mon diplôme en 2021, j’ai vraiment eu besoin de prendre le large pour gagner en confiance en moi avant d’intégrer mon master en droit de la propriété intellectuelle et du numérique. Ma demande de césure acceptée, j’ai commencé par travailler six mois dans un centre de vaccination pour financer mon séjour de six mois à Montréal. » 

Pour d’autres, comme Joséphine Renaud, bachelière désireuse de consolider son allemand dans le cadre d’une année « au pair », l’année de césure est apparue comme une évidence. « Avant de me lancer dans mes études supérieures, j’ai eu envie de voir autre chose et de me prouver ce que je vaux. Vivre en Allemagne, m’occuper d’enfants, suivre des cours, avec à mon retour la perspective d’intégrer la Faculté Jean Monnet de l’Université Paris-Saclay, est vraiment une chance extraordinaire. » 

Quant à Théodore Babarit, après une première année en master de droit de l’environnement, c’est pour mener campagne en tant que candidat aux élections législatives qu’il a décidé de recourir à la césure. « Les mois passant, je réalise que cette parenthèse m’a permis, au-delà de mon projet initial, de me questionner véritablement sur moi-même et d’envisager autrement mon avenir. »

Quelles qu’aient été leurs motivations de départ, une chose est certaine : toutes ces étudiantes et étudiants reviendront mieux armés pour débuter, poursuivre ou achever leurs études. 

 

Préparer son année de césure au sein de l’Université Paris-Saclay

Comme Gabriel, Louise, Joséphine ou Théodore, tout étudiant ou étudiante de l’Université Paris-Saclay souhaitant interrompre temporairement sa formation pour vivre une autre expérience peut le faire grâce au dispositif de césure. Il suffit pour ce faire d’être inscrit à l’une des formations de l’Université, de prendre contact avec le référent césure de sa composante et de déposer sa demande via un formulaire en ligne en incluant un CV et un descriptif de son projet et de ses motivations. « D’une durée d’un ou deux semestres, cette suspension temporaire des études a pour objectif d’accorder aux étudiantes et étudiants qui le souhaitent de faire une pause pour enrichir leur parcours, acquérir de nouvelles compétences et vivre d’autres expériences, tout en restant étudiantes et étudiants », explique Marylène Janmot, directrice-adjointe de la Direction de la formation et de la réussite de l’Université Paris-Saclay. Pour celles et ceux que cette démarche intéresse mais qui ne sauraient par où commencer, qu’elles et ils se rassurent, elles et ils trouveront au sein de l’Université Paris- Saclay un accompagnement sur-mesure. « La Direction de la formation et de la réussite accompagne, en amont, la réflexion des étudiantes et étudiants quant à la construction de leur projet et les aide, en aval, à établir le bilan de leur expérience au regard des objectifs fixés au départ », ajoute Marylène Janmot. 

 

S’investir dans des actions solidaires et s’engager en faveur d’un avenir durable

Rien d’étonnant à ce que nombre d’étudiantes, étudiants et élèves s’emparent de cette opportunité. En 2020/21, 41 normaliennes et normaliens se sont ainsi lancés, dont un quart dans des projets humanitaires, de solidarité, de médiation : projet de ferme en permaculture, soutien et accompagnement extrascolaire de jeunes, service civique comme designer volontaire, etc. « Trois normaliens sont aujourd’hui en expédition en Antarctique, dans le cadre d’un projet de recherche et de sensibilisation du grand public aux questions environnementales. Ce projet, initialement de césure, a été reconnu au sein du diplôme de l’ENS Paris-Saclay. Cela nous a conduit à réfléchir à valoriser davantage ce type d’actions dans le cadre d’une année spécifique, en engagement normalien par exemple », indique Caroline De Sa, vice-présidente déléguée aux études et à la vie étudiante à l’ENS Paris-Saclay. 

Cette volonté d’engagement est également très présente et encouragée au sein de CentraleSupélec dans le cadre de la Shift Year, une année de césure entre le M1 et le M2 organisée en deux temps : un semestre des transitions au cours duquel les élèves, étudiantes et étudiants bénéficient d’apports de formation et se voient confier, par l’un des partenaires de CentraleSupélec, une mission à réaliser en groupe ; un semestre d’immersion pour agir au service d’une transition. « S’adressant aussi bien à nos élèves qu’aux étudiantes et étudiants venus d’ailleurs afin de garantir un équilibre disciplinaire, la Shift Year a pour objectif de développer une vision systémique du monde et de ses transitions », indique Julien Colin, copilote de la Shift Year. « Il s’agit de comprendre les enjeux impactant la durabilité et de passer à l’action dans le cadre d’approches pluridisciplinaires. Elle est par ailleurs pour chacun et chacune l’occasion de développer un solide réseau », complète Jacques Millery, également copilote de la Shift Year.