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La recherche de stage pour les étudiants de l'Université Paris-Saclay : point de vue d'une étudiante

Formation Article publié le 02 janvier 2023

Les stages en entreprise se sont fortement développés à l'université ces dernières années pour faciliter l'insertion professionnelle des étudiantes et étudiants.

L'Université Paris-Saclay dispose d'un service d'insertion professionnelle permettant à la communauté étudiante d'être aidée et guidée à travers la recherche de stage, d'alternance, d'emploi. Pour cela, un espace carrière est dédié aux étudiantes et étudiants de l'université ; et des ateliers collectifs sont organisés (méthodologie, CV, préparation à l'entretien, développer son réseau professionnel...).

Découvrez le point de vue d'une étudiante, sur sa première immersion professionnelle suite à un stage en entreprise.

Interview d'Emilie Le Comte, étudiante en ingénierie nucléaire.

 

Bonjour Emilie, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Emilie, j’ai 24 ans, et je suis en Master 2 d’Ingénierie Nucléaire / Nuclear Energy, en parcours de design et conception d’installation nucléaire à l’Université Paris-Saclay, mais qui est aussi en partenariat avec l’INSTN et l’ENSTA Paris.

Quel est ton parcours universitaire jusqu’aujourd’hui ?

J’ai eu mon baccalauréat en 2016 et j’ai directement intégré l’Université Paris-Saclay en PACES (aujourd’hui le PASS – parcours d’accès spécifique santé). J’ai présenté ma candidature aux études de santé deux fois : mais au cours des deux ans, je me suis aperçu que ça ne me plaisait pas vraiment et je ne me voyais pas faire ça pour le reste de ma vie. Je me suis donc réorienté en Licence de Physique : L1 PCST, L2 Physique, L3 Physique et Application. Au cours de la Licence, j’ai découvert le Master Nuclear Energy et le choix était vite fait !

Qu’est ce qui t’a amené aux métiers du nucléaire et de l’énergie ?

Dès la L1, je suis allée au forum des masters qui se déroulait au mois de janvier, au sein de l’université. J’y suis retournée chaque année. Dès ma L1 je savais que j’allais devoir choisir une voie tôt ou tard – car la Licence de Physique est générale et le domaine de la physique est très vaste, cela ne donne pas un métier. J’ai toujours été intéressée par le domaine de l’énergie, pour savoir comment produire quelque chose de vert et quelque chose de mieux pour la planète. Tout au long de ma Licence, j’ai toujours pris des options en rapport avec l’énergie nucléaire : en L1 j’ai pris l’option « radioactivité », en L2 j’ai pris « énergie et environnement », en L3 « physique nucléaire ». C’était les options que je préférais et je me suis rendue compte qu’elles étaient toujours en lien avec les énergies. C’est finalement tout ce qui m’a aidé à faire mon choix.

Selon toi, quel est l’intérêt d’une immersion en entreprise dans le cadre de ses études ?

En terme de capacité/compétence, l’immersion en entreprise permet d’être plus autonome. Surtout, selon moi, ça permet de savoir si le métier vers lequel on s’oriente nous plait : si on fait le bon choix en s’engageant dans cette voix et si on se voit exercer ce métier toute notre vie (en tout cas, une bonne partie de notre vie). L’immersion en entreprise c’est aussi découvrir et apprendre d’une autre manière qu’à l’école : ça nous aide à avancer plus concrètement.
C’est en tout cas ce que je recherchais comme stage pour ma première expérience professionnelle.

Pourquoi avoir choisi Cis Bio International pour ton premier stage et comment l’as-tu trouvé ?

Ce n’est sûrement pas l’expérience la plus générale que l’on puisse avoir de la recherche de stage. J’ai obtenu ce stage grâce à une personne que je connaissais : il faut utiliser son réseau pour multiplier ses chances. Beaucoup de mes camarades ont réalisé leur stage dans des laboratoires. Le problème des laboratoires pour moi, c’est qu’ils sont surtout axés sur la recherche, ce qui ne m’intéressait pas le plus. Je voulais vraiment un stage lié à l’industrie, pour que l’on puisse me confier des missions plus « concrètes ». J’ai donc ciblé Cis Bio International. Je savais que le projet que j’allais mener dans le cadre du stage proposé, allait aboutir à un résultat concret.
Je connaissais une personne qui a pu faire remonter mon CV et ma lettre de motivation au recruteur de Cis Bio International. Ça ne m’a pas forcement aidé à avoir le stage, mais ça a permis d’accélérer le process de recrutement.

Quelles ont été tes missions lors de ce stage ?

J’étais très impliqué dans mon stage. J’ai créé un projet de A à Z (ou presque : car l’administratif prend beaucoup de temps). Cis Bio International est une entreprise qui créée des produits radio pharmaceutiques pour le diagnostic et le traitement des cancers. Ces médicaments ont un radio traceur, un élément radioactif, qui permet de détecter les cancers en imagerie. Dans cette entreprise, il y a une machine appelée cyclotron, qui créée ces éléments radioactifs et aussi des déchets d’exploitations (par exemple des gants et sur-chaussures pour les opérateurs, des gaines de ventilation…). Et ces déchets-là, il faut pouvoir les évacuer grâce à une chaîne dédiée, en lien avec l’ANDRA – l’Agence Nationale de traitement des Déchets Radioactifs en France. Cette chaîne n’existait pas, à mon arrivée dans l’entreprise : les déchets étaient entassés dans le bâtiment où se trouvait le cyclotron. En effet, comme ces déchets émettaient une faible radioactivité (risque de contamination à l’extérieur), il était interdit de les évacuer de manière traditionnelle en dehors du centre. J’ai donc listé tous les déchets qu’il pouvait y avoir et j’ai travaillé sur la mise en place d’une chaîne. Ça n’a jamais été fait en France avant car sur le territoire, les cyclotrons sont présents dans les hôpitaux pour créer directement des isotopes radioactifs et les insérer dans les patients directement. Sauf que les hôpitaux ne sont pas considérés comme une Installation Nucléaire de Base (INB), ce qui n’était pas le cas de Cis Bio International : l’entreprise ne pouvait donc pas appliquer les mêmes règles que les hôpitaux.

J’ai travaillé seule sur ce projet, en lien avec ma tutrice de stage bien évidemment. Mais c’était aussi très ouvert, beaucoup de relations avec l’équipe et d’autres personnes extérieures pour mettre en place une chaîne qui n’existe pas en France aujourd’hui : pour savoir comment ça allait aboutir, pour ne pas faire d’erreur, trouver des solutions quand on était bloqués… J’ai beaucoup aimé travailler en autonomie sur ce projet et surtout « avoir une voix » : mes idées étaient entendues. L’entreprise était très ouverte : je pouvais poser mes questions à toutes les équipes de Cis Bio International, j’ai visité plusieurs fois, tout le monde m’aider. Je retiens beaucoup d’entraide entre les équipes.

En général, ce genre de projet se monde entre 6 mois et 1 an car il y a beaucoup d’administratif derrière et de règles à respecter. A la fin de mon stage, nous attendions un contrôle pour avoir un avis définitif et officiel. Pour le moment, je n’ai pas de retour.

Tu as terminé ton stage chez Cis Bio International cet été, que retires-tu de cette première expérience ?

Déjà, cela m’a vraiment donné envie de travailler : le temps à l’université commence à faire un peu long, j’ai envie d’aller travailler ! Mon stage n’était pas vraiment en lien avec mon parcours de cette année car je n’étais pas encore décidé à l’époque. La gestion des déchets n’est pas vraiment le domaine vers lequel je veux me tourner. Mais ça ne me bloque pas dans le sens où ce fut une très belle expérience professionnelle et un peu de connaissances pour pouvoir m’y orienter au cours de ma carrière si j’en ai envie plus tard. Bonne expérience dans le monde du travail : je sais maintenant que j’arrive à m’intégrer dans une équipe, que je peux y trouver ma place sans problème. Ça m’a aussi donné une première expérience dans une INB : dans le monde du nucléaire, ça donne un petit plus ! Ce côté découverte du monde du travail m’a beaucoup appris et conforté dans mes choix professionnels.

Quels sont tes perspectives d’avenir ?

Depuis septembre, mes recherches de stage ont recommencé. J’ai fait des recherches sur internet notamment sur des grandes entreprises comme EDF, Framatome, Orano. J’ai postulé à travers leurs offres en ligne ce qui m’a permis d’avoir plusieurs entretiens avec des recruteurs et des managers des équipes.

J’ai donc été accepté chez Edvance, une filiale d’EDF et de Framatome qui sont responsables de la conception et du design des centrales nucléaires de demain, des EPR (European Pressurized Reactor – réacteurs nucléaires), etc. Et c’est exactement ce que je voulais, l’entreprise que je voulais. Le stage est super intéressant : il s’agit de la modélisation pour le projet EPR de Flamanville qui est assez connu. Je suis contente de participer à un vrai projet qui va être utile.

Je commence au mois d’avril, jusqu’en septembre. Je serai ensuite diplômée et avec un peu de chance et de persévérance, Edvance pourrait m’embaucher à la fin de mon stage.

L’Université Paris-Saclay dispose d’un service d’orientation et de d’insertion professionnelle, notamment sur les campus de Sceaux et d’Orsay. Il est en relation avec les entreprises et permet notamment d’aider les étudiants à réaliser leur CV ou lettre de motivation, de préparer un entretien d’embauche, etc. Le savais-tu ? Que penses-tu de ce service ?

Oui je connais le service d’orientation et d’insertion professionnelle de l’Université Paris-Saclay. Je reçois plusieurs mails chaque mois et j’avais utilisé ce service lorsque j’étais en PACES, pour savoir comment et où me réorienter. J’avais eu un entretien avec une chargée d’orientation qui m’avaient fait passer un test de personnalité et qui avait travaillé avec moi sur les métiers qui pourraient me correspondre.

En revanche, je n’ai pas utilisé ce service pour ma recherche de stage car l’école qui coordonne mon Master (l’INSTN) propose déjà un grand nombre d’événements avec les entreprises partenaires de l’école : j’ai pu échanger avec des RH et participer aux ateliers proposés pour la construction du CV et de la lettre de motivation.

Ça aide beaucoup de participer à ce type d’atelier, avec l’université ou l’école, car ça permet d’avoir des retours très construction sur le CV : dès l’entrée en Master il faut savoir se démarquer des autres car nous sommes nombreux à postuler !

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Est-ce que ces ateliers t’ont aidé dans le cadre du process de recrutement, des entretiens, etc. ?

L’année dernière c’était un peu différent, je n’ai pas eu beaucoup d’entretiens étant donné qu’il n’y avait pas beaucoup d’offres et que ma recherche de stage est passée via mon réseau.
Cette année, pour les premiers entretiens il fallait que je me présente à chaque fois, je n’étais pas très sûre de moi, je ne savais pas ce qu’il fallait dire... Mais j’ai demandé des feedbacks à certains RH qui m’ont dit ce qu’il fallait que je développe par exemple pour mes prochains entretiens.

L’ateliers sur la création du CV m’a aidé à savoir ce que les RH attendent d’un CV d’étudiant en Master : l’atelier m’a permis d’affiner pas mal de petits détails sur mon CV pour qu’il soit plus pertinent.

Enfin, pour terminer, une dernière question. Cette fois-ci c’est toi qui devient l’experte. Quel conseil donnerais-tu aux autres étudiants et étudiantes pour bien préparer leur candidature ?

C’est sûr qu’il faut avoir des conseils pour bien préparer son CV, comment l’utiliser, est-ce qu’on met une photo ou pas... Il faut aussi développer son profil LinkedIn, c’est super important car les recruteurs vont automatiquement checker notre profil LinkedIn lorsqu’ils reçoivent notre CV.

Il faut aussi développer son réseau et participer à des événements/concours, surtout lorsqu’on n’a pas d’expérience à mettre en avant. Par exemple, j’ai participé au concours Innovatome en mai 2022. Depuis que je l’ai mis sur mon CV, les recruteurs m’en parlent à chaque entretien : soit parce qu’ils ne savent pas ce que c’est, soit parce qu’ils connaissent déjà mais veulent en savoir plus. Ça a tout changé. Trouver un moyen d’avoir des expériences pour étoffer un peu son CV : les recruteurs aiment bien.

En entretien, il faut rester soi-même, ne pas essayer de broder ou de trouver les réponses parfaites. Et il ne faut surtout pas mentir ou réciter un texte qu’on a appris par cœur ! Il faut se présenter en donnant des détails réels tout en restant concis.

Autre conseil : si l’offre de stage nous plait, il ne faut pas hésiter à postuler même si on ne répond pas à tous les critères cités sur l’offre.

Et pour finir, il faut être organisé sur sa recherche de stage. Par exemple, j’utilise un tableau de suivi des recherches de stage où je note des choses sur l’entreprise (sa localisation, le poste proposé, des commentaires), la date à laquelle je postule, et plusieurs autres détails. Lorsqu’un entretien m’est proposé ou qu’un recruteur me rappelle, ça me permet de savoir exactement de quoi il parle, de quelle offre/stage : il n’y rien de pire que de venir à un entretien sans savoir pour quoi on a postulé. Faire un tableau est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour bien m’organiser.

DONNONS MAINTENANT LA PAROLE AUX EXPERTES !

Emilie a vraiment bien résumé les différentes étapes de la recherche de stage !
Nous ajouterions à cela qu’il est nécessaire de bien préparer en amont votre recherche de stage.

Renseignez-vous bien sur le poste sur lequel vous candidatez : les missions, les attendus, … doivent être clairs pour vous. Il en va de même pour l’entreprise avec laquelle vous vous mettez en contact (Que fait cette entreprise ? En quoi vous intéresse-t-elle ? Ses valeurs ? ...). Cette recherche approfondie vous permettra d’adapter vos CV et lettre de motivation, mais aussi de préparer vos futurs entretiens.

Nous vous conseillons également de commencer votre recherche de stage le plus vite possible : dès que vous avez vos dates de stage. En effet, cela vous permettra d’avoir plus de chance d’être sélectionné dans un stage qui vous intéresse et de ne pas vous retrouver sans situation ou acceptant un stage qui vous plait moins à l’approche de la date fatidique (car les autres stages seront déjà pourvus). Anticiper sa recherche de stage, c’est la clé d’une recherche efficace !

Enfin, faites-vous aider dans cette recherche ! N’oubliez pas que vous avez la possibilité d’être accompagné à l’Université Paris-Saclay pour cette étape importante de votre parcours universitaire. La Direction de la Formation et de la Réussite propose tous les mois des ateliers spécifiques auxquels peuvent participer la communauté étudiante. Vous retrouverez sur l’espace carrière de l’université, les ateliers « CV et lettre de motivation », « Stratégie et technique de recherche », « Préparation aux entretiens », « Réseaux sociaux : optimisez votre CV digital ».

Et bien sûr, vous pouvez bénéficier d’une aide personnalisée en prenant un RDV auprès d’une chargée d’insertion professionnelle : insertion.professionnelle@universite-paris-saclay.fr

A vos outils !

Manon Coudray et Marion Brisac, chargées d’insertion professionnelle pour l’Université Paris-Saclay.