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Des polyphénols pour réduire les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires

Recherche Article publié le 24 novembre 2019 , mis à jour le 24 novembre 2019

Dans une étude récente, un consortium européen de chercheurs, dont certains de l’université Paris-Saclay, démontre que la consommation d’aliments riches en polyphénols, des molécules issues des plantes, coïncide avec une diminution de l’inflammation chronique souvent à l’origine de pathologies cardiovasculaires et de cancers.

L’importance du régime alimentaire dans le maintien d’une bonne santé est aujourd’hui un fait avéré. Les études se multiplient et apportent toujours plus d’informations quant à l’influence des différents types d’aliments sur la santé et leur lien avec le développement ou la protection vis-à-vis de certaines maladies graves.

Présents dans les végétaux, les polyphénols sont des molécules que l’on retrouve dans l’alimentation, comme les fruits et légumes, l’huile d’olive, ou encore les enveloppes des céréales, et qui ont d’importantes propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires in vitro. Pour la première fois, une étude de grande ampleur réalisée par un consortium européen de chercheurs, dont certains du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP – Université Paris-Saclay, UVSQ, Université Paris-Sud, Inserm) vient confirmer chez l’Homme les données expérimentales.

Les chercheurs se sont appliqués à établir l’influence de la consommation de polyphénols sur des phénomènes d’inflammation chronique, souvent à l’origine de pathologies cardiovasculaires et de cancers. Ils ont mesuré la concentration plasmatique de 35 de ces composés organiques au sein d’un groupe de 315 personnes issues de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Cette cohorte rassemble plus d’un demi-million de participants à travers le monde, dans le but de préciser les liens existant entre l’alimentation et certaines pathologies, comme le cancer et les maladies cardiovasculaires.

Les chercheurs ont corrélé les mesures obtenues à la concentration de la protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation. Leurs résultats soulignent l’existence d’un lien entre une faible concentration de protéine C-réactive et une forte abondance de polyphénols. Ils accréditent la thèse des propriétés anti-inflammatoires conférées aux polyphénols.

Parmi ces composés, la famille des dérivés de l’acide phénolique, tels que l’acide caféique présent dans le café et certains fruits, ou l’acide férulique principalement issu des céréales, produit les effets les plus marqués. D’autres polyphénols, comme le resvératrol retrouvé dans le vin, réduisent l’inflammation à faible dose, mais entrainent un effet inverse lorsqu’ils sont ingérés en trop grande quantité. Le vin reste à consommer avec modération.

Les aliments riches en polyphénols sont de bons candidats dans la gestion de l’inflammation chronique et des effets délétères qu’elle provoque.

 

Laura M. Harms et al. Plasma polyphenols associated with lower high-sensitivity C-reactive protein concentrations: a cross-sectional study within the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC) cohort. Br J Nutr. 2019 Oct 4:1-35.