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De l’art contemporain au cœur de la recherche

Science et société Article publié le 29 septembre 2021 , mis à jour le 29 septembre 2021

Ce mercredi 22 septembre, l’Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay (ISMO – Univ Paris-Saclay/CNRS) a inauguré l’accueil de 17 œuvres d’art issues des collections du Centre National des Arts Plastiques (Cnap). Au titre du 1% artistique, l’Université Paris-Saclay est déjà propriétaire de 40 œuvres qui font la richesse de ses différents campus.

L’ISMO, premier laboratoire à accueillir des œuvres d’art

L’ISMO travaille dans plusieurs disciplines de la physique et de la chimie : la physique moléculaire et ses applications, les nanosciences, la science des surfaces et la physique pour la biologie. Il se trouve à l’interface de nombreux domaines : astrophysique, chimie atmosphérique, biologie et même médecine. Sa recherche expérimentale s’appuie sur un parc d’équipements important et est complétée par une activité de nature théorique. Le laboratoire, qui compte environ 160 membres, est impliqué dans de nombreuses actions de vulgarisation et de médiation scientifique. Rien de surprenant donc à ce qu’il se soit positionné pour recevoir cette superbe dotation.

Thomas Pino, directeur de l’ISMO, est revenu sur ce choix : « Lorsque Patrice Godard, Responsable de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel de l'Université, nous a proposé l’accueil de ces œuvres, j’ai tout de suite accepté. Le laboratoire est un endroit très particulier dans lequel on se retrouve pour faire de la recherche, c’est à dire pour créer et s’exprimer. C’était important pour moi de renforcer la spécificité de ce lieu avec de l’art ».
Patrice Godard a sollicité la direction du Cnap dès 2017, mené les négociations relatives à ce choix porté sur une sculpture et seize estampes, en accord avec la direction du laboratoire et la présidence de l’Université et organisé les conditions pratiques de leur installation complexe.

Des œuvres variées adaptées au lieu

Aude Bodet, directrice des collections du Cnap, a d’abord visité le bâtiment, conçu par les architectes KAAN et Fres, afin de définir son potentiel. Elle a ensuite proposé différentes œuvres à la direction du laboratoire parmi lesquelles ont été choisies 1 sculpture et 16 estampes.   
La sculpture Gorgone est l’œuvre de Vincent Barré, artiste de renom, ancien architecte et chef d’atelier aux Beaux-Arts de Paris. Située au premier étage et visible depuis le grand hall d’entrée, elle salue désormais tous les visiteurs de l’ISMO. Pour le sculpteur, présent lors de cette inauguration, « cette figure intrigante et ses 11 kilos de bois sont un beau contrepoids au bâtiment moderne à l’aspect majestueux et épuré ».

Les 16 estampes, qui peuvent être admirées aux différents étages de l’ISMO, sont quant à eux les œuvres d’artistes reconnus internationalement : parmi les plus célèbres, l’ironique Ben et son « La liberté ou la mort » ou l’Allemand Baselitz, connu notamment pour ses figures retournées. Une eau-forte très minimaliste de Pierrette Bloch, des lithographies de Bertrand Vivin, de Titus -Carmel, de Villeglé, de Furudoi, de Julien Tiberi, de Jean Hucleux, une linogravure de Frédérique Lucien, une aquatinte de Dominique Labauvie, une gravure sur papier de Bernard Moninot, une impression lenticulaire de Dorotte et Pagès, une peinture acrylique de Takis, une sérigraphie de Gérald Petit et une impression numérique de Detanico et Lain, des acceptions souvent aussi poétiques que mystérieuses et qui sont autant d’invitations à la découverte. Un certain nombre de ces œuvres ont été acquises par le Cnap pour célébrer le bicentenaire de la Révolution.

Ce dépôt vient compléter 5 œuvres d’importance installées depuis un an au sein du laboratoire. Acquises grâce à Philippe Roncin, chercheur à l’ISMO, cette collection comprend des tableaux de peintres célébrés à la fin du 20ème siècle. Parmi eux, Robert Wogensky, Jean Vérame, Jacques Vimard ou encore Yves Lévêque.
Sur les 22 œuvres hébergées par l’ISMO, plus de la moitié est visible depuis l’entrée du bâtiment. Thomas Pino a constaté que cette installation ne laissait pas les collègues indifférents « globalement, les premiers retours que j’ai sont très positifs ! ».

Gorgone, par Vincent Barré (1982)                                  Estampes mises à disposition par le Cnap
©Univ Paris-Saclay                                                            ©Univ Paris-Saclay

Une collaboration fructueuse avec le Cnap

Cette collaboration s’inscrit dans la politique de valorisation du patrimoine culturel de l’Université Paris-Saclay, qui développe des collaborations de prestige avec des établissements culturels tels que le Cnap.
Le Centre national des arts plastiques soutient l’art contemporain depuis 1791. Sa collection nationale rassemble aujourd’hui plus de 100 000 œuvres. Jean-Baptiste Delorme, adjoint à la directrice des collections, a rappelé lors de l’inauguration que le centre avait pour mission de soutenir et de promouvoir la création contemporaine dans tous les domaines des arts visuels. Cela comprend notamment la mise à disposition d’œuvres aux musées et aux administrations publiques en France et à l’étranger, parmi elles les universités.

Sylvie Retailleau, Présidente de l’Université Paris-Saclay espère que « cette collaboration prestigieuse se poursuivra par de nombreux dépôts au sein des différentes entités de l’université ».

Inauguration des œuvres en présence de Patrice Godard, Responsable de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel de l'Université ; Jean-Baptiste Delorme, adjoint à la directrice des collections du Cnap ; Denis Merlet, Doyen de la Faculté des Sciences, Sylvie Retailleau, Présidente de l’Université Paris-Saclay ; Thomas Pino, directeur de l’ISMO et Vincent Barré, sculpteur.
©Univ Paris-Saclay