
Data4 et la Fondation de l’Université Paris-Saclay transforment la chaleur des datacenters en biomasse d’algues
Data4, champion français des data centers en Europe et la Fondation de l’Université Paris-Saclay viennent de présenter le premier projet mondial de biomasse augmentée. Directement connecté à un centre de données, situé à Marcoussis dans l’Essonne, ce système révolutionnaire utilise la chaleur des serveurs pour capturer le CO2 et cultiver des algues, qui seront ensuite converties en bioproduits et en bioénergie.
Développé au sein de la chaire Innovation ABIOMAS de la Fondation de l’Université Paris-Saclay, et en partenariat avec le Département de l’Essonne, ce projet est porté par une équipe multidisciplinaire d'experts de l'Université Paris-Saclay, CentraleSupélec, AgroParisTech, de la startup Blue Planet Ecosystems et de Data4.
Face aux demandes énergétiques croissantes des centres de données, en particulier avec l'essor de l'intelligence artificielle, cette initiative explore de nouvelles voies pour la réutilisation de la chaleur. Le data center bio circulaire reproduit la photosynthèse naturelle, en utilisant la chaleur du centre de données et le CO2 capturé, pour cultiver des algues. Ces algues peuvent ensuite être recyclées en biomasse, créant de nouvelles sources d'énergie circulaire et des bioproduits pour des industries telles que les cosmétiques et l'agroalimentaire.
Quand les données nourrissent la planète : répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et de transition énergétique
« Près de 18 térawattheures d’énergie sont disponibles dans nos data centers en France, mais non utilisés à l’heure actuelle, rappelle Linda Lescuyer, responsable de l’innovation pour le groupe Data4. Au travers de ce projet nous cherchons à transformer cette chaleur pour la réutiliser en énergie. Grâce au module data center biocirculaire nous avons l’opportunité de créer une nouvelle ressource écologique et économique pour le territoire, et autant de filières économiques et donc d’emplois, qui pourront se développer en symbiose avec les data centers. »
« Nous sommes ravis que le premier data center bio circulaire qui permet de réconcilier la transformation numérique et la transition écologique ait pu voir le jour grâce à la chaire ABIOMAS soutenue par la Fondation Université Paris-Saclay. Cette chaire innovation dont l’objectif est de valoriser la biomasse, sur le territoire de l’Essonne, sous toutes ses formes et pour tous types d’usages, a permis de réunir des expertises scientifiques présentes au sein de l’université en physique, chimie, agriculture et numérique qui ont contribué à lever des verrous fondamentaux » s'est félicité Patrick Duvaut, vice-président de l’Université Paris-Saclay et président de la Fondation de l’Université Paris-Saclay.
Le projet actuel repose sur un module qui contient 1000 litres d’une culture d’algue unicellulaire (Chlorella). Un second projet, actuellement à l’étude, prévoit l’installation de modules de 600 litres sur 900m2 de façades de data centers. Il permettra de passer à l’échelle industrielle en produisant environ 20 kg d’algues par jour et capturant 36 kg de C02 par jour.
« Le Data Center Bio-circulaire illustre pleinement l’engagement de l’Essonne en faveur d’une transition écologique concrète et porteuse d’avenir. Ce projet unique en France conjugue excellence scientifique, innovation technologique, développement durable et dynamisme économique local. Il témoigne de la capacité de notre territoire à fédérer les acteurs de la recherche, des entreprises et des collectivités pour inventer, ensemble, des solutions durables face aux défis climatiques » a déclaré François Durovray, Président de l’Essonne.
De son côté l’équipe de Blue Planet Ecosystems a expliqué : « avec ce projet, nous démontrons qu’il est possible de transformer la chaleur perdue des infrastructures numériques en ressource vivante. Ce module n’est pas seulement un outil de captation de CO₂, c’est une brique technologique vers une aquaculture urbaine automatisée, capable de produire localement des protéines durables et de revaloriser l’énergie là où elle est disponible. »