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Covid-19 : la médecine préventive de l’Université toujours à l’écoute

Article publié le 23 avril 2020 , mis à jour le 06 mai 2020

Depuis le confinement instauré le 17 mars par le Président de la République pour réduire la propagation du Covid-19 et la fermeture de l’Université Paris-Saclay, de nombreux étudiants se sont retrouvés isolés. Soucieux de veiller à leur santé en ces temps de crise, le service de médecine préventive de l’Université met en place des actions pour continuer à assurer un suivi des étudiants, même à distance.

Le Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) de l’Université Paris-Saclay rassemble de nombreux professionnels de santé. Parmi eux : des médecins, des infirmières, des psychologues, une diététicienne, un tabacologue et une secrétaire. Leur objectif ? S'assurer de la bonne santé des étudiants de l’Université par l’intermédiaire de bilans, de consultations de médecine générale, de psychologie, d’actions de prévention et de promotion de la santé, notamment le bien-être (alimentation, sommeil, stress…), la santé sexuelle (contraception, IST…), ou encore les consommations à risque (tabac, alcool, cannabis...).

Une réorganisation très rapide

Le 18 mars, un décret a été voté en urgence pour étendre les missions des SUMPPS de façon très large. Il est devenu nécessaire de prendre en charge le suivi sanitaire et médical des étudiants isolés, c’est-à-dire les étudiants en résidence universitaire publique ou privée, ou en logement individuel. Une lettre de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Vidal, est venue renforcer ce décret le 26 mars, en instaurant la possibilité de recevoir de façon exceptionnelle des étudiants sur le campus. Ainsi, malgré la fermeture de l’Université, les étudiants bénéficient d’une permanence, s’il y a nécessité d’une visite exceptionnelle, dans le bâtiment 452 du campus d’Orsay Vallée, du lundi au vendredi.

Une adresse email générique (qui préexistait mais se rattachait à l'infirmerie du bâtiment 336) a également été déployée sur l'ensemble des composantes de l’Université, de manière à centraliser toutes les demandes concernant la santé étudiante durant cette période de confinement. Derrière cette adresse officient quatre médecins, qui traitent sans relâche, du lundi au dimanche, du matin au soir, les demandes envoyées et qui sont appuyés par trois infirmières qui assurent le relais du suivi. Trois psychologues sont également présentes en cas de nécessité de soutien psychologique. La diététicienne ainsi que le tabacologue continuent leurs consultations, à distance

Des partenariats nombreux pour aider les étudiants

Pour répondre aux besoins de suivi des étudiants isolés, il a d’abord fallu commencer par les repérer ; pour cela, un gros travail s'est fait avec les services du Crous.

« Deux fois par semaine, je réalise avec mon homologue du Crous un bilan concernant les étudiants de l’Université Paris-Saclay logés en résidences universitaires. Nous prenons également en charge des étudiants isolés qui ne sont pas en études à l’Université, mais qui sont dans des résidences universitaires de son périmètre. Ce partenariat avec le Crous s'est très vite engagé, dès la première semaine de confinement », explique Cécile Hallier-Barbe, responsable du service de médecine préventive à destination des étudiants de l’Université Paris-Saclay.

Un travail d'articulation très fort s’est également mis en place avec le service "Handicap et études" (SHE). Celui-ci a créé un questionnaire en direction des étudiants en situation de handicap pour s’informer de leur état de santé en cette période de confinement. 25% d’entre eux y ont répondu. Suite aux résultats, une collaboration a débuté avec le SUMPPS pour entrer en contact avec ces jeunes. Trois infirmières du service les appellent désormais régulièrement pour faire le point sur leur santé en plus du suivi réalisé par le SHE lui-même sur tous les étudiants dont il a la charge.

En parallèle, le SUMPPS et le SHE travaillent au déploiement d’outils de connexions et de plateformes de type « collaborate », pour créer des ateliers et favoriser les échanges avec les étudiants sur des thèmes particuliers. Un dispositif qui devrait être opérationnel dans les prochains jours. Il abordera prioritairement les troubles du sommeil et de l’alimentation, des problèmes mis en évidence par les réponses au questionnaire du SHE.

De belles initiatives qui naissent des crises

Il y a bien eu des difficultés, comme l’explique Cécile Hallier-Barbe : « La médecine, ça ne se télétravaille pas, il a donc fallu repenser les consultations. La question était surtout : comment s'adapter si vite à une situation si exceptionnelle et comment finalement y répondre en touchant le plus d'étudiants possible ? »

Des initiatives ont été prises conjointement avec la Direction de la communication de l’Université, notamment une campagne de SMS à destination des étudiants. « On a observé qu’après un publipostage, on obtient davantage de réponses sur notre adresse générique. Mais ensuite, comment maintenir ce lien et comment être sûr qu'on ne passera pas à côté de situations difficiles ? », se questionne Cécile Hallier-Barbe.

Malgré les difficultés, de nombreuses dynamiques se sont enclenchées au sein de la toute nouvelle Université Paris-Saclay. Les services de santé universitaires et ceux des Écoles se sont rapidement mis à travailler ensemble malgré leurs différences structurelles. Des initiatives telles que la « Nightline », un service d’écoute des étudiants par des étudiants est disponible sur le territoire. De plus,  un projet de partenariat entre l’association Nightline et  l’Université Paris-Saclay est en cours de création et devrait voir le jour pour la rentrée 2020.

Certains médecins et infirmières du SUMPPS sont allés renforcer d’autres fronts, comme le secteur libéral, le service de réanimation de l’hôpital Bicêtre, les urgences de l’hôpital d’Orsay ou encore les centres d’hébergements. « Ils ont tous pris une décision qui les exposent au Covid-19, il faut leur rendre hommage. Ils ont su trouver d'autres lieux de solidarité dans cette période difficile », conclut Cécile Hallier-Barbe.

 

Informations sur les dispositions mises en place à l’Université.