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Coaching alumni éloquence : revivez le webinaire « Prenez la parole, prenez le pouvoir ! » par Solene ABBOUD, diplômée de la Faculté droit économie gestion et coach en prise de parole

Alumni Article publié le 12 décembre 2023 , mis à jour le 23 janvier 2024

Dans le cadre de la semaine de l'égalité 2023, le Réseau des Diplômés de l’Université Paris-Saclay proposait aux étudiantes, étudiants et personnels, un webinaire consacré à la prise de parole en public : quelques outils et pistes pour s'améliorer à l'oral, notamment dans le milieu professionnel, une soft skill prisée, pourtant loin d’être maitrisée par tous. Le webinaire, qui a rassemblé plus de 60 personnes, était animé par Solène Abboud, diplômée de la Faculté droit économie gestion et coach en prise de parole depuis plus de 5 ans. Rassemblant plus de 60 personnes, vous trouverez dans cet article un résumé avec les grands principes évoqués par Solene ABBOUD mais aussi le lien vidéo pour profiter du webinaire dans son intégralité.

Les grands principes de l'art oratoire :

Le stress :

Il existe une peur de la prise de parole. Chaque personne a ses propres peurs : peur de prendre l’avion, arachnophobie, ou encore vertige… mais une des peurs les plus partagées est celle de prendre la parole en public. Il s’agit d’un réflexe lié à l’instinct de survie. Physiquement et comparé à d’autres espèces, l’Homme est faible : il n’a ni griffe, ni croc, il ne sait pas voler ni évoluer longtemps sous l’eau et il ne court pas si vite ! La force de l’Homme réside dans sa capacité à se réunir et à se concerter, ce qui lui a permis de remonter dans la chaine alimentaire. Il y a donc une dépendance face à cette capacité, une dépendance dans la relation avec la société en sachant qu’à chaque fois que l’Homme prend la parole, il prend le risque d’être ostracisé ou d’être exclu, un risque qui est ressenti physiquement avec l’adrénaline comme lorsque l’Homme ressent un danger réel.

L’adrénaline permet un afflux de sang, on parle de shoot d’adrénaline, dans les jambes pour la fuite, dans les bras pour combattre et dans la tête pour réfléchir à un plan stratégique au plus vite. Autrement dit le cerveau doit prendre une décision très rapide et faire le choix de la fuite ou du combat, en évitant trou noir, hésitation et bégaiement. Cette nouvelle répartition du sang dans le corps produit ses effets plus ou moins marqués selon les individus. Le sang prélevé au niveau des organes et renvoyé vers les quatre membres et la tête peut causer des sensations de papillon dans le ventre ou en sens inverse de maux de ventre, des fringales ou au contraire l’appétit coupé, des tremblements, un bégaiement, des rougeurs au visage, une sudation plus forte ou encore un trouble de la concentration avec l’effet trou noir pour la mémoire.

Ce qui fait varier les effets de l’adrénaline, c’est la préparation autrement dit plus le cerveau est préparé, mieux il réagira. L’adrénaline booste les compétences physiques et cognitives avec une clé : l’entrainement ! Quelqu’un qui n’a jamais couru pourra se mettre à courir très vite sous l’effet de l’adrénaline. 99% des records sportifs sont battus en compétition et pas en entrainement, ce qui montre l’importance de l’entrainement mais surtout les bénéfices du shoot d’adrénaline le jour J. Dans les situations d’urgence, beaucoup de personnes aimeraient agir mais sont immobilisées par le stress mais si parmi ces personnes se trouve un membre du GIGN, plutôt qu’être paralysé, il va être plus concentré, plus vif, plus réactif et pourra intervenir grâce à l’effet de l’adrénaline canalisée par l’entrainement.

En matière de prise de parole, la règle est la même : il faut s’entrainer pour une meilleure gestion de l’adrénaline. La pratique permet de maitriser le stress qui existera toujours, elle permet aussi au cerveau d’enregistrer le fait que nous sommes capables de prendre la parole, un point de départ nécessaire pour s’améliorer. Rien ne peut remplacer la pratique, écouter un bon orateur peut être utile mais c’est comme lorsque nous regardons des émissions de sport à la télévision, nous ne gagnons pas en muscle !

La visualisation :

Avant de prendre la parole, on peut faire un exercice de visualisation positive qui permet au cerveau de projeter une première fois l’expérience avant de la vivre. Il faut donc visualiser et pré-jouer positivement la prise de parole dans ses moindres détails : arrivée dans la pièce, configuration des lieux, public, environnement, température, et même « happy ending ». 

La construction du discours :

Un discours écrit n’est pas un discours à l’oral sinon il y a un risque de se retrouver à lire son discours ! Celui qui parle doit surtout avoir en tête la trame de son discours. On peut être ambitieux à l’oral mais il faut simplifier le raisonnement avec des phrases plus courtes, plus simples, plus percutantes qui font appel à des mots plus simples qu’à l’écrit, si on utilise des mots complexes, il faut les expliquer et les définir.

Avant le discours :

La meilleure préparation est la répétition. Il faut répéter son discours à l’oral pour l’ancrer dans sa mémoire et afin qu’il devienne presque automatique. Il ne faut pas se contenter de visualiser son discours, il faut le répéter en pleine concentration mais aussi dans des situations incongrues, par exemple en faisant son ménage. L’idéal est de le répéter au minium 9 fois.

Le début du discours :

Le début d’un discours peut être difficile comme un échauffement sportif. Il faut penser à respirer, en gardant une respiration normale en remplissant ses poumons et son ventre puis en expulsant doucement, en vidant ses poumons et son ventre. Il faut oxygéner son cerveau, éviter de faire de l’apnée sans tomber dans l’hyperventilation.

Le regard :

Le regard est culturel, les conseils donnés ici sont valables pour l’Occident. En France, on regarde les gens dans les yeux sans les fixer de manière incongrue, « on croise le regard des gens ». Cela signifie que l’on a confiance en soi et que l’on s’intéresse aux autres. Lorsque l’on s’adresse à une seule personne, on la regarde dans les yeux, si on est stressé on peut regarder le front tout en gardant en tête l’objectif de regarder dans les yeux. Face à une assemblée de 3 à 50 personnes, il faut s’attacher à regarder dans les yeux le maximum de personnes, même un bref instant durant 1/10ème de seconde. Au-delà de 50 personnes, on balaie du regard les gens dans la salle, il ne s’agit pas de tourner la tête mécaniquement de droite à gauche mais de regarder dans les différentes directions de la salle : au fond à gauche, au fond à droite, au milieu à droite, au milieu à gauche, devant à droite, devant à gauche.

La bouche :

Le sourire est incroyablement important et son pouvoir est sous-estimé car il agit en miroir autrement dit le sourire est communicatif. Voir quelqu’un sourire encourage l’autre à sourire, et le met dans de meilleures dispositions.

Le débit de parole :

Le plus souvent, les gens parlent trop vite. Il faut compter 160 mots à la minute pour avoir un débit de parole équilibré. On peut, à l’image des rappeurs, parler vite et se faire comprendre ; Néanmoins, plus on parle vite et plus on s’expose à des problèmes d’articulation et de raisonnement. Les personnes qui parlent vite peuvent avaler leurs mots ou encore perdre l’interlocuteur dans son raisonnement face à ce qu’il entend. Plus une personne parle vite, plus son rythme ne va cesser d’augmenter au fil de se prise de parole. Il faut donc avoir le réflexe de toujours démarrer sa prise de parole en parlant lentement, il faut ralentir si nécessaire et bien articuler ce qui va ralentir le débit. A l’heure du distanciel, il faudra bien penser à parler plus lentement et à sur-articuler durant un échange en visio-conférence.

Les mains :

Le champ visuel de l’interlocuteur est entrainé par ce qui bouge car ethnologiquement ce qui bouge peut représenter un éventuel danger. On peut se servir de ses mains mais uniquement pour les gestes qui font sens. Dans le cas contraire, si on utilise ses mains inutilement, les gestes parasites peuvent perdre l’interlocuteur. Il faut chercher à immobiliser ses mains sans pour autant les croiser ce qui traduit une attitude fermée. Pour verrouiller ses mains, on peut se saisir d’un objet par exemple une pochette lestée.

Les tremblements des mains et de la voix :

Il y a un risque de trembler des mains mais aussi de la voix lorsque l’on prend la parole. Le corps est porté par une énergie musculaire et cognitive, lorsque l’on prend la parole la tension musculaire peut se raidir sans être évacuée car le corps ne bouge pas. On peut contenir les tremblements en respirant correctement pour les tremblements de la voix et en tenant en main un support lesté par exemple une pochette ou un I-pad, pour les tremblements des mains. Ensuite c’est toujours la pratique et l’entrainement qui permettent de diminuer les tremblements.

Le bas du corps :

Il doit être absolument immobile, il faut ancrer son bassin, écarter les pieds à largeur de bassin avec les pieds scotchés au sol. Il faut éviter les déplacements inutiles ou les gestes type balancier.

Savoir prendre la parole :

Prendre la parole s’anticipe, il faut savoir se lancer en se mettant dans une position qui vous permet de prendre la parole (ou qui permet que l’on vous donne la parole). Certaines positions permettent de signaler que l’on souhaite prendre la parole, l’idéal est de se manifester visiblement et savoir saisir l’occasion à l’instant T, soit en prenant la parole, soit en la demandant. Il faut mesurer l’utilité de se prise de parole et s’auto-contraindre si nécessaire. Une fois que l’on a la parole, il ne faut jamais faire marche arrière, la pire des choses et de regretter et de bredouiller quelque chose comme « non ce n’est pas grave, je ne voulais rien dire ! ».

Le webinaire en résumé :

Regarder l’auditoire, sourire, articuler, simplifier le discours, mains immobilisées sauf si elles accompagnent la parole, bas du corps immobilisé aussi avec les pieds ancrés dans le sol, dans les mains un support lesté pour éviter les tremblements, une bonne respiration pour oxygéner le cerveau de manière naturelle, avec une répétition du discours minimum 9 fois et si possible dans des endroits incongrus.

Revoir le webinaire dans son intégralité en vidéo :

Pour toute information sur le Réseau des Diplômés de l'Université Paris-Saclay, vous pouvez nous contacter :

Direction de la Formation et de la Réussite

alumni.upsaclay@universite-paris-saclay.fr Tél. : 0169153329 - 0624540976

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