Cinq scientifiques de la communauté de l’Université Paris-Saclay lauréats d’un ERC Synergy Grant

Talents Article publié le 12 novembre 2025 , mis à jour le 13 novembre 2025

Le 6 novembre, le Conseil européen de la recherche a annoncé les 66 projets lauréats des bourses Synergy 2025. Réunissant 239 scientifiques internationaux, ces projets seront financés pour un total de 684 millions d’euros. Parmi les lauréats et lauréates, cinq sont issus de la communauté de l’Université Paris-Saclay.

CLIMPEAT 

Porté par Philippe Ciais, chercheur du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE – Univ. Paris-Saclay/UVSQ/CEA/CNRS) et Highly Cited Researcher, Gustaf Hugelius (Stockholm University – Suède), Pierre Friedlingstein (University of Exeter – Royaume-Uni) et Christina Biasi (University of Innsbruck– Autriche), le projet CLIMPEAT, Northern Peatlands in the face of climate warning and abrupt changes, vise à améliorer notre compréhension des tourbières nordiques et à quantifier l’impact du changement climatique sur celles-ci. Les tourbières nordiques renferment d’énormes stocks de carbone et d’azote vulnérables, dont la libération avec des changements abrupts risque d’amplifier le réchauffement climatique en émettant du CO2 et du méthane.

Le rapport le plus récent du GIEC a conclu que les tourbières, le pergélisol et les incendies constituent les principales rétroactions de réchauffement climatique encore absentes des modèles du système terrestre (ESM, Earth System Models). CLIMPEAT ambitionne de combler le manque critique de connaissance pour améliorer les projections couplées du climat et de la dynamique des tourbières nordiques, en mobilisant une expertise synergique en cartographie, en télédétection, en biogéochimie, en modélisation des processus et en projections climatiques couplées.

Tourbières nordiques

3Stops2Go

Porté par Olivier Namy, directeur de recherche CNRS et responsable de l’équipe Genomics, structure and translation d’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC – Univ. Paris-Saclay/CEA/CNRS), Leos Valasek (Institute of Microbiology of the Czech Academy of Sciences – République Tchèque), Julius Lukes (Biology Centre Czech Academy of Science – République Tchèque), et Mark Osborn (University of Minnesota - États-Unis), le projet lauréat de cette équipe se nomme 3Stops2Go, Three Stop Codons to Get Over to Flourish.

UltiMatePV

© Yud POURDIEU LE COZ / CNRS / 2023

Porté par Stéphane Collin, directeur de recherche CNRS au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N – Univ. Paris-Saclay/CNRS/Univ. Paris-Cité) et auteur d’un guide et d'une bande dessinée qui visent à informer les citoyennes et citoyens sur le solaire photovoltaïque, Stefan Glunz de l’Université de Fribourg-en-Brisgau, et Christophe Ballif de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, le projet UltiMatePV, Ultimative Photovoltaics, vise à comprendre comme rendre les cellules solaires à la fois plus efficaces et plus économes en matériaux. Pour répondre à cette question, Stéphane Collin étudiera en particulier les mécanismes à l’échelle nanométrique : l’absorption de la lumière, le transport et la collection des charges, l’impact des défauts, etc. En piégeant la lumière dans une couche très fine, ses travaux ont par exemple montré que l’épaisseur d’une cellule solaire peut être divisée par dix.

UniCIPS

Porté par Kirone Mallick, physicien permanent CEA à l’Institut de physique théorique (IPhT – Univ. Paris-Saclay/CEA/CNRS), Olivier Bénichou, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique de la matière condensée (LPTMC – CNRS/Sorbonne Univ.), Aurélien Grabsch, chercheur CNRS au LPTMC, et Benjamin Doyon (King’s College London – Royaume-Uni), le projet UniCIPS, Universal Equation for Non Equilibrium Correlations in Interacting Practice Systems, vise à découvrir une loi universelle décrivant le comportement des systèmes de particules en interaction lorsqu’ils sont hors d'équilibre, c’est-à-dire lorsqu’ils échangent sans cesse de la matière ou de l'énergie avec leur environnement. Ces systèmes, bien qu’omniprésents, restent aujourd’hui mal compris. Les chercheurs d’UniCIPS s’appuient sur des modèles simples, comme le processus d’exclusion symétrique, pour explorer les mécanismes fondamentaux du transport et des corrélations entre particules. Ils ont effectué une percée récente, qui a révélé, pour certains modèles, l’existence d'une équation unique et fermée permettant de décrire toutes ces corrélations, simplifiant radicalement un problème jusque-là inextricable. Le projet ambitionne d’étendre cette découverte à tous les systèmes, qu’ils soient diffusifs, balistiques ou de dimensions quelconques, afin d’établir un cadre théorique unifié en physique hors d'équilibre.

Porté par une équipe internationale alliant expertise en physique statistique, intégrabilité et hydrodynamique, UniCIPS pourrait transformer la compréhension du transport collectif et ouvrir de nouvelles perspectives pour la science des systèmes complexes. 

WePhICom

Porté par Marco Di Renzo, directeur de recherche CNRS au Laboratoire des signaux et systèmes (L2S – Univ. Paris-Saclay/CentraleSupélec/CNRS) et Highly Cited Researcher, Guiseppe Caire (Technical University of Berlin – Allemagne), Andrea Alu (CUNY Advanced Science Research Centre – États-Unis), et Christoph Studer (Swiss Federal Institute of Technology Zurich – Suisse), le projet WePhICom, Waves, Physics, Information, and Computation, vise à repenser les communications sans fil et rendre la transmission de données plus économe en énergie. Pour cela, les scientifiques étudieront comment les ondes électromagnétiques peuvent être traitées plus efficacement pour permettre une transmission de données à faible émission.

D’une durée de 6 ans et d’un montant maximal de 10 millions d’euros, les bourses « Synergy » sont destinées à des groupes de deux à quatre scientifiques, de pays membres ou associés, ayant un projet de recherche ambitieux, aux frontières de la connaissance, autour de questions qui ne pourraient être résolues de manière individuelle.