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Joseph Rothwell, épidémiologiste moléculaire et lauréat de la Chaire de Professeur Junior

Joseph Rothwell vient d’être lauréat de la Chaire de Professeur Junior au Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP - Univ. Paris-Saclay, UVSQ, Inserm). Il est spécialisé en épidémiologie moléculaire liée aux facteurs de risque et à la prévention du cancer. Ses travaux visent à mieux comprendre ces facteurs de risque et leur rôle dans l'étiologie des cancers majeurs, comme le cancer colorectal, et contribuent à réduire le fardeau des cancers évitables.

Doctorat et Assistant de Recherche, University of Leeds, Royaume-Uni

Après une licence en biologie et un master en science de l’alimentation, le Dr Rothwell a obtenu son doctorat en 2006 à la School of Food Science and Nutrition de l’Université de Leeds au Royaume-Uni. Sa recherche a porté sur l'absorption différentielle et le métabolisme des flavonoïdes, une classe majeure de composés phytochimiques alimentaires. Il a principalement réalisé des expériences in vivo et in vitro de ces composés potentiellement bénéfiques pour la santé. 
À l’issue de son doctorat, il entame sa première expérience dans le domaine de l’épidémiologie grâce au poste d’assistant de recherche au sein de l'unité d'épidémiologie moléculaire de l’Université de Leeds. Il y développe des méthodes pour la mesure précise des biomarqueurs de mycotoxines dans l'urine humaine. 

Polyphénols et métabolomique, INRAe Theix/Clermont-Ferrand

En 2010, après une période en dehors de la recherche académique, Dr Rothwell a rejoint l'INRA Theix/Clermont-Ferrand en tant que post-doctorant pour travailler sur la célèbre base de données Phenol-Explorer. Il était responsable du développement d’un nouveau volet sur les métabolites des polyphénols. À l'issue de ce travail, il a commencé un nouveau projet dans cette même équipe sur la métabolomique non ciblée et les biomarqueurs de la consommation alimentaire pour l'épidémiologie nutritionnelle. La métabolomique est une technique qui permet de mesurer l'ensemble des métabolites dans un échantillon biologique. Une application importante est la découverte de biomarqueurs aux expositions alimentaires et environnementales. Ce travail s’inscrit dans la continuité de ses études en laboratoire et lui a permis de connaitre cette nouvelle technique qui le passionne. Dans le cadre de ce poste, il a découvert de nouveaux biomarqueurs urinaires de la consommation de café dans la cohorte française SUVIMAX.

Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), Lyon

En 2012, Dr Rothwell a rejoint le CIRC à Lyon. En tant que Visiting Scientist, il a de nouveau travaillé sur les polyphénols, cette fois dans une perspective plus épidémiologique. Son travail a contribué à l’amélioration des méthodes pour évaluer les apports en polyphénols, principalement dans la grande cohorte EPIC.

Il a également continué à travailler sur la métabolomique non-ciblée pour la découverte de biomarqueurs de la consommation d'aliments tels que le café, les boissons alcoolisées et d'autres expositions impliquées dans le risque de cancer. À cette époque, il avait échangé la paillasse contre l’informatique et passait une grande partie de son temps à identifier les métabolites à partir des données brutes de spectrométrie de masse. En parallèle, il a commencé à utiliser le langage de programmation R pour faire face à la grande quantité de données générées lors de la métabolomique non-ciblée, en profitant pour créer de nouveaux workflows innovants. D’ailleurs, il a participé aux monographies du CIRC, qui rassemblent des experts internationaux pour classifier les carcinogènes.

Epidémiologie moléculaire du cancer et facteurs de risque, Inserm CESP

En 2019, Dr Rothwell a rejoint l'équipe Exposome et Hérédité en tant que post-doctorant. Il a continué à travailler sur la métabolomique dans le contexte de l'épidémiologie du cancer en profitant de la cohorte de femmes E3N, ainsi que des cohortes EPIC et UK Biobank. Dans ce poste, il a élargi son répertoire d'outils de recherche à d'autres technologies « omics » telles que la génomique et le microbiome. Par exemple, la construction des scores de risque polygénique pour le cancer colorectal lui a permis d'étudier les interactions entre la génétique et les facteurs de risque classiques. 
Il a participé à de nombreux appels à projet et il est actuellement chercheur principal ou coordinateur d'équipe pour plusieurs projets financés sur l'épidémiologie et la prévention du cancer. Il est également Assistant Editor pour la revue BMC Medicine.
Aujourd’hui, Dr Rothwell a l’occasion de travailler sur des thématiques qui le passionnent, de faire des collaborations internationales et de voyager dans le cadre de ses missions. Devenir investigateur principal d’un gros projet financé est l’un des faits marquants de sa carrière au CESP qui ne fait que commencer. 
 

Félicications à Joseph Rothwell pour l'obtention de la chaire professeur junior!