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Master GINSENG : La ville de Barcelone sous un angle social et environnemental

Les étudiants au sein de l'école Els Llores

Les étudiant·es et les enseignants chercheurs du Master 2 Gouvernance des Innovations Sociales et Environnementales du Local au Global, rattaché à la Graduate School Sociologie et Science Politique, ont eu l'opportunité d’étudier la ville de Barcelone d’un point de vue social et environnemental lors d’un séjour de 4 jours en février 2024.
Il a permis de renforcer la formation des étudiant·e·s à la conception de projets concrets à l’échelle des territoires en faveur de l’innovation sociale et environnementale. Ce séjour fut également l'occasion de porter un regard critique sur les initiatives qui ont été présentées, permettant une réflexion approfondie sur les enjeux sociaux et environnementaux. Ces différentes innovations ont pu être mises en lien et étudiées via trois grands axes. 

 

 

Penser l’aménagement dans une ville très urbanisée

Superblock de San Antoni

Lors de nos différentes visites, il est apparu que la ville de Barcelone devait faire face à plusieurs problématiques : mobilité, pollution, urbanisme. Pour tenter de répondre à ces diverses problématiques, la ville propose des solutions variées. Il ne s’agit pas d’en faire la liste exhaustive, mais de mettre en avant quelques-unes de ces solutions. Par exemple, 60% de l’urbanisme de Barcelone a été créé pour avantager le trafic automobile. Alors même que le trafic est la première source de pollution de la ville. Aujourd’hui, Barcelone a décidé d’interdire les véhicules trop anciens, mais aussi de développer les lignes de bus (137 bus électriques, 8 hydrogène sur un total de 1140. Objectif pour la fin d'année : 228 bus électriques et hydrogène, soit 20% des bus en circulation). La ville de Barcelone a aussi développé ce qu’on appelle des superblock. Les superblock sont à l’origine des carrefours dédiés à la circulation routière, qui se situent au milieu d’un quartier. La municipalité a décidé de réaménager ces lieux, à l’aide notamment de mobilier urbain, pour réduire la circulation automobile, proposer plus d’espaces verts et faciliter la circulation piétonne. 

L'objectif de ces lieux corrobore avec les actions de certaines associations comme : Les Mercedes, service de livraison seulement en petit véhicule électrique ou encore Biciclot : service de réparation et apprentissage de mécanique sur les vélos. Réduire la présence des véhicules motorisés désignés comme source principale de pollution ouvre un champ d’action où de telles initiatives peuvent s'épanouir socialement et économiquement.

Image d'un projet de superblock provenant du site internet de la municipalité de Barcelone

Une coopération des acteurs publics et privés en faveur des liens sociaux

La Borda : immeuble coopératif

Nous avons constaté qu’au sein de la ville de Barcelone les actions en faveur de la création de liens proviennent à la fois d’acteurs publics et d’acteurs privés. Les politiques publiques sont par exemple à l’origine des Superblock, comme celui de San Antoni. À la suite des aménagements réalisés par la ville, ces espaces publics sont devenus des lieux d’échanges et de vivre ensemble. Néanmoins, les acteurs publics ne sont pas les seuls à œuvrer en faveur du vivre ensemble. Des participations citoyennes ont également vu le jour dans l’optique de développer la solidarité et la création de liens entre les habitants. Parmi ces projets, on retrouve l’immeuble coopératif La Borda, qui est né de l’initiative d’un groupe d’habitants du quartier. A l’étude de ces projets, nous constatons en réalité une coopération des acteurs publics et privés en faveur des liens sociaux. Ces collaborations peuvent prendre la forme de consultations, comme pour le projet de l’école Els Llores, de collaborations, comme au sein de l’association Alzina, ou des contestations, comme pour l’immeuble coopératif La Borda

 

Adéquation et concurrence entre valeurs sociales et valeurs environnementales

Mur végétal qui cache un immeuble délabré

Dans un monde où les problèmes environnementaux et les inégalités persistent, l’émergence de projets urbains innovants révèle une brèche d’espoir. Ces sanctuaires observés de près, incarnent une réponse à la nécessité impérieuse de changer nos modes de vie, souvent dévastateurs pour notre environnement et nos sociétés. Ces projets, tels qu’Alzina, le jardin urbain aux racines centenaires, Biciclot, l’atelier de réparation de vélos émancipateur, et La Borda, la coopérative communautaire ancrée dans la solidarité, émergent des réponses concrètes à l’urgence de créer un monde respectueux à la fois des êtres humains et de leur environnement. Notre exploration se situe à la croisée de ces initiatives, cherchant à comprendre comment elles incarnent une réponse réfléchie et nécessaire à un monde qui semble souvent déconnecté de ses valeurs fondamentales. Plutôt que de glorifier l’innovation pour elle-même, nous nous sommes plongé·e·s dans ces projets avec l’intention de mettre en lumière comment ils incarnent le changement, la ré-orientation et la ré-imagination de notre façon de vivre ensemble. Ainsi, l’aperçu de ces communautés actives nous invite à penser à un futur où la protection de l’environnement et le bien-être social cohabitent, posant les fondements d’une nouvelle manière d’être au monde. 

Conclusion

Ce voyage très enrichissant nous a permis de découvrir les multiples facettes d'une ville en quelques jours. L'abondance des projets en faveur de causes environnementales et/ou sociales à Barcelone a notamment pu nourrir nos réflexions sur leur rapport au cadre politique dans lesquels ils se trouvent. Nous avons également constaté que les actions sociales et environnementales mises en place par les habitants sont pour eux le moyen de se réapproprier la ville.