Les Alumni avec Thomas Pesquet

Un rêve d’astronomie qui se réalise par les études et les rencontres

Après une formation scientifique universitaire, François Poulet rejoint l’Observatoire de Paris pour un master d’Astronomie & Astrophysique (*DEA à l’époque). Il poursuit ses études par une thèse en Astronomie Fondamentale où il étudie les interactions entre les anneaux et les satellites des planètes et spécifiquement ceux de Saturne. Lors de sa formation et son début de carrière, il a la chance de rencontrer des astrophysiciens passionnés et passionnants tels que André Brahic, Jeff Cuzzi, Jean-Pierre Bibring et Yves Langevin.

Recherche et enseignement, un astronome entre laboratoire, université et médiation scientifique

Déjà séduit par l’enseignement il est Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) durant une année. Il rejoint finalement les Etats-Unis pour trois ans auprès de la NASA en Californie où il est post-doctorant. Il est finalement recruté par l’Institut d'Astrophysique Spatiale, laboratoire de l’Université Paris-Saclay en tant qu’astronome adjoint. Ayant toujours à cœur la transmission du savoir, il y est aussi enseignant-chercheur.

Avec pour conviction que la médiation scientifique est importante pour la société, François POULET s’attache à commenter l’actualité spatiale. « La diffusion de la connaissance scientifique n’est pas la partie de mes missions que je préfère le plus mais elle est importante » affirme le scientifique. Un des derniers événements expliqués au grand public ? « La participation en tant que conseiller scientifique à une exposition au Grand Palais sur l’exploration spatiale de Mars qui a connu un important succès public confirmant une fois de plus l’intérêt du public pour l’aventure spatiale et plus récemment la présentation de la mission Persévérance 2020 conduite par la NASA et dans laquelle plusieurs laboratoires français sont impliqués dont l’IAS et le LATMOS. Comme j’y ai participé par mes recherches, j’ai été invité sur différents plateaux… le format radio est celui que je préfère ! »

Ses missions au sein de l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS)

La première mission de François POULET est de conduire des projets scientifiques qui explorent le système solaire en ayant principalement recours à des instruments pensés et conçus par l’IAS puis montés sur des sondes spatiales, l’objectif étant d’analyser les données recueillies par ces sondes.  

Comment s’est formé le système solaire, comment a-t-il évolué et comment évolue-t-il encore ? Des questions auxquelles François Poulet tente de répondre en focalisant ses recherches sur Mars, Jupiter et Mercure. « Je recherche aussi les traces d’environnements habitables » complète ce passionné.

Lorsqu’on lui demande quelle est sa découverte majeure, il répond « la découverte de minéraux hydratés sur Mars qui ont révolutionné l’histoire aqueuse de cette planète… concrètement cela signifie que ce jour-là, nous avons identifié les endroits où se poser sur Mars pour explorer des environnements habitables dans le passé ! » Finalement, il réfléchit et complète « la mission Rosetta Philae avec le défi d’acquérir des données depuis le sol de la comète a été aussi un moment unique », mais on sent que François Poulet aurait encore de nombreux souvenirs à partager.

L’astrophysique demain

François Poulet et l’équipe de planétologie de l’IAS avancent actuellement sur deux grands projets. Le premier est l’observation en laboratoire d’échantillons d’astéroïde Ryugu par un instrument conçu à l’IAS, ces échantillons ayant été collectés et ramenés sur Terre par une sonde japonaise. Ces échantillons sont comme une fenêtre sur le début de l’histoire du système solaire. Le second est en amont de l’exploration spatiale à savoir le développement instrumental d’un spectro-imageur visible et infrarouge MAJIS qui sera monté à bord de la mission JUICE/ESA  pour explorer le système de Jupiter afin notamment de mieux comprendre la surface et la structure interne des satellites glacés de Jupiter. Il s’agit un projet de longue haleine puisqu’il a débuté il y a près de 10 ans impliquant plusieurs dizaines d’ingénieurs et de techniciens depuis ces débuts avec une arrivée de la sonde spatiale JUICE dans le système de Jupiter prévue en 2031 !

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François POULET interviendra le Jeudi 17 juin prochain à l’occasion du contact entre l’Université Paris-Saclay et Thomas Pesquet en direct depuis l’espace. Dans le cadre de l’évènement organisé par la Direction de la Formation et de la Réussite, il fera une conférence sur « L’Université Paris-Saclay et la recherche spatiale » et proposera un débrief à chaud du contact avec Thomas Pesquet et répondra aux questions et impressions. Il sera accompagné de deux diplômés de l’Université Paris-Saclay avec qui il est en étroite collaboration : Lucie Riu et Paolo Haffoud qui viendront témoigner de leurs parcours et de leurs recherches dans les domaines de l’astrophysique et du spatial.

Lucie RIU et Paolo HAFFOUD sont tous les deux diplômés de l’Université Paris-Saclay. Ils présenteront leurs parcours de formation à l’occasion du contact entre l’Université Paris-Saclay et Thomas Pesquet en direct depuis l’espace, le Jeudi 17 juin prochain. Ils interviendront avec François POULET, enseignant-chercheur, astronome de l’Institut d'Astrophysique Spatiale qui encadre leurs recherches, au sein de l’évènement « Les Alumni avec Thomas Pesquet », une manifestation organisée par la Direction de la Formation et de la Réussite, destinée au Réseau des Diplômés de l’Université Paris-Saclay.

Quel est votre parcours de formation ?

Lucie RIU : Je suis diplômée d’une Licence de Physique Appliquée, j’ai ensuite obtenu un Master 1 de Physique Fondamentale, et enfin un Master 2 en Astronomie, Astrophysique et Ingénierie Spatiale à la Faculté des Sciences de l’Université Paris-Saclay. J’ai poursuivi par un doctorat, toujours à l’Université Paris-Saclay, au sein de l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS).
Paolo HAFFOUD : J’ai démarré mon parcours par les classes préparatoires aux grandes écoles « Maths Sup - Maths Spé ». J’ai ensuite intégré CentraleSupélec puis TU Delft en double diplôme (Ingénieur / Master of Space Exploration). Dans le cadre de mon mémoire de fin d’année, j’ai candidaté à l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS) et j’ai été retenu.

Sur quoi portaient vos premières recherches ?

LR : Ma thèse portait sur la minéralogie martienne avec l’idée de comprendre comment cette planète avait évolué dans le temps. Je me suis focalisé sur la dimension volcanique de Mars ainsi que les traces d’eau et les climats qu’avait pu connaître la planète
P.H : Pour mon mémoire, j’ai travaillé sur un des instruments (MAJIS) de la mission de l’European Space Agency (ESA) vers Jupiter (mission JUICE), qui prendra des images de cette planète et ses lunes, dans l’infrarouge et le visible.

Que faites-vous aujourd’hui ?

L.R : Je viens de terminer un premier post-doc de 3 ans au Japon où j’ai travaillé sur la minéralogie des astéroïdes. Un post-doc offre une première vraie expérience de chercheur. Du coup, je poursuis dans cette lancée et je vais démarrer un second post-doc pour 3 autres années pour une mission européenne. Ces deux expériences combinées musclent un CV pour candidater à des postes de chercheur permanent ! En ce moment, je travaille pour 3 mois au sein de l’IAS, cela me permet d’être toujours au cœur de la recherche au sein d’une université à laquelle je suis attachée !
P.H : J’ai candidaté pour être doctorant à l’IAS. J’apprécie beaucoup ce laboratoire. Il y aurait une suite logique avec mon mémoire et je pourrais approfondir mes recherches concernant l’instrument MAJIS pour la mission ESA vers Jupiter. Avec CentraleSupélec, j’ai eu une approche très « ingénieur », le doctorat permettrait de compléter par une approche « chercheur » qui est très différente. Le doctorat est aussi un diplôme reconnu à l’international qui pourrait valoriser mon CV si j’ai envie d’une expérience à l’étranger.